Déicide - Tome 2 - Un espoir doré

Chapitre 4 : Une soirée à côté de la cheminée

Une fois leur entrevue terminée, Sieg récupéra la lettre des mains du roi qui en profita pour lui dire qui le groupe devrait demander une fois à Hydralia pour commencer leur mission. L'information fut une plaisante surprise pour l'écarlate et la démone.

Après avoir remis son médaillon de Conora qui masquait sa vraie apparence, Bélial suivit son partenaire à travers les couloirs du palais. Ils furent escortés par deux soldats jusqu'à une tapisserie qui fut écartée pour révéler un passage secret. Le duo l'emprunta et descendit un long escalier qui s'enfonçait dans les entrailles de la terre. Sieg éclaira le passage en enveloppant sa main de magie de lumière, l'un des huit éléments de ce monde qui étaient tous sous son contrôle. Ce fait était unique, car même posséder trois éléments était incroyablement rare.

Arrivés en bas, ils arpentèrent un nouveau couloir dont ils ne pouvaient pas percevoir le fonds. Après un court moment de silence, Bélial estima être enfin assez loin des oreilles indiscrètes.

– Dis Sieg... Le vrai but de l'Ordre... Tu penses pas que c'est...

Le bretteur s'arrêta net et baissa la tête. La barbare savait qu'elle touchait une corde sensible, mais elle avait besoin d'en parler avec lui.

– Oui, c'est ce que je pense aussi... Ils veulent se servir des ressources de plusieurs pays pour localiser plus facilement ceux qui portent les âmes de dieux d'or...

Donc moi et mes semblables...

Bélial ferma à moitié ses yeux en posant ses mains sur les épaules de Sieg. L'écarlate releva la tête avant de lui caresser la joue.

– Je sais que tu as toujours fait attention à ne rien révéler à qui que ce soit, mais là, tu ne dois absolument pas parler de Raya quand on sera à Hydra... Non, en fait, si nous ne sommes pas à Danatal, même si il n'y a que nous cinq, ne prononce pas son nom... Si l'Ordre apprenait que tu as en toi la déesse de la lumière, alors...

Sieg ferma les yeux et inspira pour refouler les larmes qui lui montaient aux yeux.

– Je ne veux pas te perdre... Pas comme Alice... Elle est morte parce que l'Ordre voulait Raya pendant qu'elle était en elle...

Il a raison, tu dois absolument tout faire pour garder le secret... C'est encore plus important qu'avant. À l'époque, l'Ordre n'était pas très influent, mais maintenant, tu pourrais te retrouver avec des pays entier sur le dos si tu n'es pas prudente...

– Elle est d'accord avec toi... souffla Bélial en collant son front contre celui de Sieg. Au fait, t'es sûr que tu ne voulais pas prévenir le roi pour elle ?

– Oui, et après ce que j'ai appris, je suis certain que c'était le bon choix... Si l'Ordre s'intéresse à la royauté, nous devons garder pour nous tout nos secrets...

– Pas juste le mien, alors ? ricana Bélial. Parce que tu en caches pas mal aussi, monsieur le Sauveur...

– Ah, lesquels ? s'amusa Sieg. Le fait que Saga, l'arcaniste qui risque de détruire le monde pour atteindre son but, est mon frère ? Ou que lui et moi sommes en réalité Tosagaram et Rostala, deux des Neuf Sauveurs qui ont mis fin à la guerre du crépuscule il y a quatre mille ans ? À moins que tu ne parles du fait que j'ai passé des millénaires enfermé dans le domaine divin avec les huit autres avant de m'en échapper pour pourchasser Saga ?

– Celui là...

Sans un mot de plus, Bélial embrassa Sieg qui lui rendait le geste en passant ses doigts dans la tignasse désordonnée de sa partenaire. Ils s'étreignaient passionnément, leurs mains glissant sur le corps de l'autre. La barbare finit par reculer sa tête et fixer le bretteur avec un regard incandescent de désir.