Lorelya redouta le pire en arrivant dans le village. Où qu'elle posait le regard, elle voyait des cadavres, beaucoup provenant de son clan. Bélial se sentit nauséeuse en suivant la verdoyante vers le palais, le cœur déchiré par des souvenirs qui la blessait comme des lames acérées.
L'archère s'étrangla en apercevant le palais. Elle avait senti la vie quitter les trois arbres qui le composaient, mais les voir morts, leur écorce fissurée et leurs branches desséchées, la pleine réalité de la calamité la frappa. Sylvéria venait de perdre le symbole de leur puissance et ils ne pourraient jamais la récupérer. Même Lorelya, avec sa connexion avec la nature, ne pourrait jamais redonner vie aux trois arbres primordiaux, ou même en faire pousser de semblables.
Des cadavres sylvestres sortit un groupe qui termina d'achever les espoirs de la verdoyante. En tête du groupe, Sieg traînait avec lui Isya, ligotée et en larmes. La fière guerrière avait était vaincue et son sort semblait certain après une telle trahison.
Derrière eux avançait des dizaines d'elfes, soldats et nobles confondus, qui maintenaient en respect des prisonniers. Si les humains parmi ces derniers ne cachaient pas leur rage, les soldats elfiques, manipulés contre leur gré par Isya, étaient encore sous le choc des révélations que l'on venait de leur faire. Même s'ils n'étaient pas conscients de leurs actes, ils avaient participé à un crime sans précédent, jetant une ombre funeste sur leurs avenirs.
Bélial dépassa Lorelya qui avait comme pris racine et s'empressa de rejoindre son partenaire. Son expression lugubre ne put que confirmer les craintes de la jeune femme qui découvrait que seule la défaite récompensait leurs efforts, encore une fois. La démone s'arrêta devant le bretteur qui baissa les yeux.
– Il nous a eu... souffla l'écarlate. Depuis le début, ses troupes, le Néfaste... Tout ça pour nous éloigner du palais, du cœur des arbres primordiaux... Tout étais si...
La démone enlaça le bretteur et posa son menton sur l'arrière de son crane.
– T'as pas à te blâmer... C'est pas parce que c'est ton frère que tu peux lire dans ses pensées. Il a peut-être réussi à nous échapper, on sait où il va maintenant. Tout ce qu'on a à faire, c'est l'arrêter à Danatal. Pour le moment, on peut être fiers qu'il y pas eu autant de morts qu'à Taouy.
Lâchant Isya, Sieg serra Bélial dans ses bras, cherchant à la consoler autant qu'elle le faisait pour lui. Il ne pouvait qu'imaginer le déchirement que c'était pour elle de voir un autre peuple souffrir comme le sien.
– Bordel, ne me dîtes pas qu'on a encore foiré !
Avec sa légendaire délicatesse, Farca signala son arrivée en compagnie d'Adam. Tous deux fixaient avec appréhension ce qui restait du palais, sans pour autant saisir la cause de son déclin.
– Au moins, nous sommes entiers... soupira Ahmés.
– Affirmatif ! déclara le gardien en tendant son bras, pouce levé.
Son corps grinça de façon inquiétante. Après un craquement bruyant, tous les regards suivirent le bras qui s'écrasa au sol. Adam regarda tout à tour son membre au sol et la foule sidérée.
– Rectification ! Nous Ne Sommes Pas Tous Entiers.
– Heu... bafouilla Sieg avec des yeux sphériques. Ça va aller ?
– Affirmatif ! le rassura Adam en ramassant son bras. D'Après Mes Calculs, Il Me Faudra Sept Heures Et Trente Neuf Minutes D'Immobilité Pour Que Mon Bras Se Ressoude Correctement.
Diantre, que ça doit être pratique d'être lui...
– Tu n'es pas le seul qui a besoin de repos... soupira l'alchimiste en s'asseyant par terre. Défaite ou non, nous sommes tous sur les rotules...
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Déicide - Tome 2 - Un espoir doré
FantasiComplots et intrigues politiques... Guerres et discrimination... Bélial se moque complètement de ce genre de chose, et pourtant, elle et son groupe n'ont de cesse d'être entraînés dans des conflits aux enjeux démesurés. Tout ce que cette démone dési...