Chapitre 1

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"-Merci beaucoup mon Père. Je ne serais vraiment pas ce que je ferais sans vous ! Vous êtes d'une aide si précieuse, vous ne savez pas à quel point !
-Rose, je te connais depuis bébé. Qui suis-je pour ne pas pardonner tes péchés, mon enfant ?

Je me retiens de ne pas lui sauter dans les bras, ça ne serait pas convenable. Il a fait tellement pour moi, pour elle. Plus que mes propres parents. Dommage qu'il soit prêtre, il aurait vraiment fait un papa exceptionnel.

-Fait bien attention Rose, ne te soumet pas à la tentation dans cet endroit. La luxure est un terrible poison. Peut-être même la pire.
-Je ferais très attention mon Père, ne vous inquiétez pas. Je ne peux pas passer à côté de cette opportunité."

Il me lance un sourire franc. J'embrasse une dernière fois Cléo avant de partir.

J'ai horreur du métro, je me sent observer, mise a nue. Mon sac de sport cache ce que j'ai de lui coûteux et mon gros sweat cache mon corps pour éviter toute possible agression, il y en a bien trop ici. Ma bombe au poivre dans ma poche que je tiens fermement prête à me défendre. Je n'avais jamais pris le métro il y a encore un an en arrière, mes parents ne m'auraient jamais laissé le prendre. Comme ils ne m'auraient jamais laissés vivre dans un quartier dit défavorisé de la ville où la drogue et les armes règnent en maîtres. Les "mamas" de la cité m'appelle "La petite blanche" alors qu'on est quand même une petite dizaine dans la cité à être des français souches. Mais elles ne m'appellent pas comme ça méchamment, j'ai même l'impression qu'elles m'aimes bien. On est tous un peu dans la même galère après tout. La pauvreté.

Quelqu'un m'attrape par l'épaule me faisant me raidire, j'empoigne encore plus fort mon spray dans ma poche.

"-Salut Rose.

Sa voix enjouée me fait sourire. Et ça veut dire que je ne serais pas seule pour le trajet. Ça me rassure et je lâche ce que je cache.

-Anès ? Toi ?  Dans le métro ?
-Comme quoi tout arrive. Ricane t'il. J'ai dû mettre d'urgence mon petit bijou au garage et comme de par hasard aucun gars ne répond ou n'est disponible bizarrement ces yakhdae (cons).
-J'imagine que laisser ton bijou à du te faire mal au coeur. Je taquine.
-Grave mais maintenant que je te vois ça va mieux.

Je froncé le nez à sa taquinerie, le faisant sourire.

-Ou vas tu ?
-Je vais aux marrais.
-Qu'est c'que tu vas foutre là bas ? Tu as enfin décidé de te ralier à ma cause ?
-Non toujours pas désolé de te décevoir. Je dois faire un essai au Cordel.

Ses sourcils se fronces et je sent ses yeux scaner tout mon corps. Je lève sa tête à l'aide de mes deux doigts sous son menton.

-Je ne servirait pas en petite tenue.
-Oh... J'étais prêt à faire flamber ma carte gold pour te voir ce soir en serveuse latexé. Chuchote t'il en ce rapprochant dangereusement de moi.

Je recule même si je sais qu'il rigole avec moi. Au début c'est lourd mais on en prend l'habitude et je lui dois beaucoup. C'est lui qui m'a amené à l'hôpital et qui est venu me chercher dans sa belle BMW alors que j'étais prête à faire une heure de route sous la pluie battante avec un nouveau né dans les bras. Au moins ça aurait caché mes larmes.

-De une c'est bouclé des mois en avance et de deux je préfère travailler au petit carrefour que de me retrouver serré comme un saucisson.

Il lance un regard à mon sac de sport l'air soucieux.

-Rose, promet moi que tu ne travail pas pour la concurrence ? Si tu as besoin d'argent, je peux t'aider, c'est pas grave tu sais.
-Mais non ne t'inquiètes pas. J'ai passé une audition stupide sur un coup de tête.
-Tu as jouer du violon ? Tu m'avais dis que tu ne voulais plus jamais en faire.
-Comme quoi, il n'y a que les imbeciles qui ne changent pas d'avis.
-Où est Cléo ?
-Avec Père Tony.
-J'aurais pu te la garder.
-C'est très gentil de ta part mais...
-Mais ton appartement n'est pas vraiment saint pour un bébé de quatre mois blabla. Me coupe t'il. Je ferai attention si tu me l'a confis tu sais.
-C'est tu seulement changer une couche ?
-C'est pas absorption douze heures ces machins là ?

Je rigole et il m'envoie un autre sourire me montrant toutes ses dents dont celle en or. Il est mignon. Anès est même très beau et il le sait. J'avais vraiment très peur de lui au début, de tout le monde d'ailleurs mais lui c'était pire. Le chef du quartier tout pleins de muscles qui peut te tuer en un regard. La première fois que nos yeux ce sont croisés, j'ai cru me faire dessus et pourtant il a envoyé deux hommes m'aider d'un mouvement de tête. Je devais faire pitier enceinte de sept mois portant des gros sacs. Heureusement pour moi la mission local m'avait aidé gratuitement à me meublé, le strict minimum mais surtout l'organisme me l'ai avait amené jusqu'à chez moi car sinon je ne sais pas comment j'aurai fais. Il m'a toujours aidé peu importe pour quelle raison alors que je ne lui ai jamais rien demandé. Seulement une fois, les pompiers ne voulaient pas venir me chercher à deux heures du matin alors que ça faisait plus de trois heures que j'avais des contractions vraiment douloureuse. J'ai fini par tant bien que mal monter les trois étages qui nous séparent. J'ai toqué à sa porte à deux heures du matin, ses yeux étaient explosés à cause de la drogue mais je me suis effondré dans ses bras en larmes le suppliant de m'aider. Il m'a conduite à l'hôpital, j'ai perdu la poche des eaux dans sa voiture, dans son petit bijou et il a rien dit. Tout le long du trajet il n'a rien dit. Il m'a porté jusqu'au urgence et à attendu jusqu'à ce que l'on me remonte en chambre. Il sait tout de mon histoire, j'ai fondu en larme dans ses bras. Je pourrais jamais lui dire assez merci pour tout. Père Tony et lui mon sauvé ma vie, nos vies. Je ne sais pas comment j'aurais fini sans eux.

-Je viendrai te chercher ce soir.
-Tu n'ai pas obligé.
-Tu vas faire quoi ? Rentrer à pied ?
-Non,  le métro devrait être encore ouvert.
-Envoi moi un message quand tu as fini, ok ? Dit-il avant de sortir à sa station. "

Je reconnais rapidement le quartier dans lequel il descend. Il va voir sa copine qui me déteste.

Moment tendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant