Chapitre 21

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J'ai envie de creuser un trou et de m'enterrer dedans. Je sais qu'elles parlent de moi parce que Pierre a dit des choses fausses à mon sujet. Elles ne sont pas discrètes, chuchote, ricanes tous ça en me regardant. Génial, tout le monde pense que je me tape le patron et le responsable de communication. Bientôt ils vont croire que je le tape Marc aussi en supplément. Ça fait des semaines que je fais mon travail sans parler à personne, je ne sors même plus pendant ma pose, je n'ai pas croisé Pierre et j'ai l'impression que les rumeurs vont encore de bon train.

"-Marc ?
-Hum ?
-Je... Est ce qu'il y a une loi qui protège contre les rumeurs au travail ?

Il lève ses yeux vers moi, m'examine un instant avant de retirer ses lunettes et de les poser sur son bureau.

-Monsieur Chapri ?

Je hoche doucement la tête l'air coupable. Je n'aime vraiment pas être la source de conflit.

-Tu n'as pas à te sentir coupable. J'attendais jusqu'à quand tu allais tenir. La loi protège de ce genre d'homme qui se croit tout permis. Mais avant d'aller plus loin peut-être en parler avec Samuel qu'il fasse une piqûre de rappel. Je pense que ça peut suffire.

Je soupire. Ça serait la pire idée.

-Merci Marc.
-Ne le laisse pas jouer avec toi, plus tu ne réagis pas, plus il ira loin dans ses propos. Protège toi. Votre arrangement personnel avec Monsieur Cordel n'a rien avoir avec le fait de se protéger.
-Vous avez une femme Marc ?
-Non.
-C'est bien dommage, vous feriez un super bon mari.
-Je dirais ça à mon compagnon ce soir alors."

J'ouvre la bouche, complètement sur les fesses. Il me lance un sourire moqueur avant de se remettre au travail.

___

Je toque doucement au bureau et attends la permission de rentrer se qui arrive dans la seconde. Le blond est installé à son bureau et m'envoi un sourire ravageur.

"-Ca fait longtemps qu'on ne t'a pas vue. J'ai déjà pris ma pause dej mais je peux t'accompagner si tu veux.
-Non je venais te voir parce que je crois qu'il y a eu un petit quiproquo entre nous.

Son sourire tombe vers le sol.

-Ecoute Pierre tu es charmant comme tout mais je ne te vois pas autrement qu'un collègue.
-C'est vrai que c'est mieux de se taper le patron. Il crache.
-Ma vie personnelle ne te regarde pas.
-Toute le monde s'est que tu donne ton cul au boss Rose sinon comment aurais-tu eu ton emploi, hein ?

Je souffle essayant de ne pas perdre le contrôle. Je pourrais me faire viré si je le frappe.

-C'est Marc qui avait le plein pouvoir pour que je sois engagé ou pas. Si demain il décide que je ne suis pas apte, je ne serai pas garder dans la boîte. Et je t'enmerde.

Je lui montre mon majeur accompagné d'un sourire froid avant de sortir de son bureau. Quel imbécile. Heureusement demain soir, c'est les vacances.

"-Ca va ?

Je sursaute la main sur le coeur.

-Oui merci.
-Qu'est ce que tu faisais dans le bureau de Monsieur Chapri ? Me demande t'il en croisent ses bras.
-Rien, je régler un truc avec lui c'est tout.
-Un truc ?
-Rien de grave, on s'était mal compris sur un sujet. Tu ne devais pas partir pour une soirée poker et pognon ?
-Si mais je devais régler deux-trois trucs avant.
-Et ses trucs te font sourire ?

Il lève plusieurs fois ses sourcils, un sourire diabolique encré dur son visage.

-Je te dis à demain matin jolie coeur.
Il m'attrape rapidement par les hanches pour me claquer un baisé."

Ouah. C'est très rare qu'il m'embrasse en dehors de nos "moments tendres" et surtout que quelqu'un pourrait nous voir. Même si tout le monde la deviné qu'on couche ensemble et qu'il amène régulièrement Cléo quand je dois faire des heures supplémentaires car nounou a un planning chargé et sur certains jours ne peut pas faire d'heures supplémentaires avec ma fille. Même si ce n'est pas toutes les semaines.

Je passe la soirée seule avec ma fille. J'ai encore essayé d'appeler ma mère, répondeur directement. Mon numéro est toujours bloqué. Elle me manque affreusement. Mon père aussi mais je sais qu'il craquera moins facilement que maman. J'ai vu ses yeux inondés de larmes quand on s'est aperçus, il y a quelques mois.

J'attrape Cléo, verrouille l'appartement et nous attache dans la voiture. Je connais cette route par cœur. Les maisons identiques et les haies parfaitement coupés peu importe la saison. L'été est arrivé doucement. La chaleur fait du bien. Le soleil s'invite un peu plus longtemps. Je ne sais pas combien de temps, je reste là à observer la maison de mon enfance dans laquelle je ne rentrerai surment plus jamais. Mes rires comme mes pleurs ont resonnés tellement de fois entre ces murs. C'est sur cette route que j'ai appris à faire du vélo et du roller. C'est voisin qui m'ont vus grandir et devenir la femme que je suis maintenant. Je n'ai pas étais une ado difficile juste pas en accord avec leur croyance de dieu tout puissant. S'il existé vraiment, pourquoi laisser toutes ces misères arriver ? Si on peux éviter un drame, on l'évite. Pauvre de nous, pauvre pêcheurs. Je chuchote à moi même. Je soupire et jette un regard à ma fille endormi à l'arrière de la voiture. Qu'elle est belle, elle ressemble à un ange. Ma vie est un tas de nœuds sur une ficelle. Je ne sais même pas quoi faire avec Samuel. Est ce que je dois lui avouer mes sentiments à son égard ou est ce que je dois fuir ? Me trouver mon propre chez moi ? Maintenant que j'ai le permis, je pourrais me diriger vers une logement plus loin de la ville donc moins onéreux et surtout pas dans un quartier chaud de la ville. J'ai laissé cette relation entre Cléo et Samuel se construire alors que je n'aurai pas du. J'ai fermé les yeux, m'obligent moi même à ne rien remarqué. Car je rêve de ça pour ma fille, d'une figure paternel comme il est avec elle. C'est venu si naturellement entre eux. Le trop pleins d'émotions d'aujourd'hui m'a mise en miettes. J'essuie une dernière larme, respire calmement et prend la direction de l'appartement. Le grand brun est déjà rentré. Ce qui est étrange vu qu'il avait normalement une partie de poker et il ne rentre jamais de bon heure. Il ne perd jamais en début de partie s'il perd.

Quand je passe la porte de la maison avec la petite fille endormie dans mes bras, je ne le repère pas toute suite. Je me dis qu'il doit être dans sa chambre. Je vais couché Cléo et sursaute quand je rentre dans la cuisine. Ses mâchoires sont serrées et ses yeux exprimes une colère que je ne connais pas. Je recule instantanément d'un pas, ne comprenant pas ce qu'il se passe.

"-La prochaine fois t'évitera de te taper un de mes employé au bureau. Il crache.
-Pardon ?

Il sourit ironiquement en levant les yeux au ciel.

-La croix que tu porte autour de ton coup ne fais pas de toi une sainte apparemment.
-Mais qu'est ce que tu raconte ?
-Arrête de te foutre de moi, Rose !

Je sursaute encore une fois alors qu'il me crie dessus, tapant du poing. C'est bien la première fois qu'il le fait et j'ai envie de pleurer comme une gamine. Je comprends absolument rien à ce qu'il me dit.
Alors qu'il passe à côté de moi, je l'attrape par le bras mais il me repousse, plantant son regard brûlent dans le mien.

-En faite, je me suis fais avoir comme un bleu. Tu fais ta sainte nitouche, je t'offre un toit, je m'attache à ta fille comme si c'était la mienne. Donc je suis coincé, je peux pas te foutre à la porte.
-Mais qu'est ce qu'il ce passe à la fin Samuel ?
-Pierre est plutôt bavard comme mec."

Je fronce des sourcils, commence à comprendre ce qu'il insinue. J'essaie de lui parler mais il lève la main me faisant taire avant de partir dans sa chambre.

Moment tendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant