Chapitre 15

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"-Comment va papa ? Il finit par demander en nous rejoignant pour se servir un café après avoir embrassé sa mère.
-Ca va, la chimiothérapie fonctionne bien, il réagit. Les médecins pensent que c'est sur la bonne voie mais il ne faut pas crier victoire trop vite.
-Tant mieux, il n'a pas voulu m'en parler hier. Il m'a seulement dit que ça allait malgré qu'il ait perdu beaucoup de poids.
-C'est un effet secondaire comme ses sautes d'humeurs peu agréables. Elle glousse. Tant qu'il va bien, il peut me crier dessus comme il le souhaite même si c'est parce que je le couve de trop. Nous allons voir pour peut-être prendre un chien pour qu'il occupe ses journées. Il est encore trop souvent fourré au Cordel.
-Un chien ? Sérieusement ? Vous avez toujours refusé à Alice et moi d'avoir un animal.
-A l'époque nous n'avions pas le temps de s'en occuper. Gorge a le temps maintenant. Il se sentira utile et pensera à autre chose. Un chiot prend du temps à dresser et à éduquer.
-Tu peux pas lui en vouloir de ne pas décrocher du Cordel, maman. La succession s'est faite à vitesse éclair moi même je n'étais pas prêt. Et Alice n'en voulait pas du tout.
-La découverte du monde avant tout. Grogne la mère. Elle a toujours adoré me faire peur, j'en ai déjà des cheveux blancs. Ils sont partis en Chine.
-Oui, elle m'a envoyé une photo en tenue traditionnelle.
-Pour vu qu'elle ne tombe pas amoureuse du pays sinon on déménage tous là bas.

Leurs rires s'entrelasses me donnant avis de pleurer. Je déteste ce sentiment de jalousie. Ils ont l'air tous si proches les un des autres. C'est si beau mais ça fait si mal à voir en même temps. Ma plaie est encore trop ouverte et saignante.

-Bon, je vous laisse les jeunes, j'ai des cheveux blancs à aller cacher.
-Tu es magnifique avec maman.
-Tu n'ai plus obligé de me complimenter maintenant qu'une magnifique jeune femme te fais à manger. Dit-elle en me rendant ma fille. Ne fait pas comme moi, apprends lui à faire la cuisine, c'est mon plus grand regret !"

Elle glousse toute seule me faisait la bise. Elle serre son grand garçon dans les bras avant de partir.

"-Ca faisait longtemps qu'elle était là ? Je sais comme elle peut être curieuse, c'est son deuxième prénom.
-Ca va, ne t'inquiètes pas.

Il a cette manière de sourire avec ses yeux et de m'envoûter au passage. Pire qu'une flute pour un serpent comme un psylle, les charmeurs de serpents. Qui les rendent parfaitement dociles.

-As tu trouvé un autre job après les deux shows qu'il te reste à faire ? Je n'ai pas spécialement de changer de chanteuse mais c'est dans nos habitudes de trouver des perles rares, pour ne pas que les clients s'habitue toujours à la même voix. Sinon on ne serait pas autant complet toute l'année.
-Tu n'ai pas obligé de te justifier, je sais ça. Ne t'inquiètes pas. J'ai un entretien téléphonique demain pour un poste dans un magasin en tant que vendeuse.
-Oh bien... C'est dommage.

Mes yeux se plissent devant son sourire malicieux qu'il cache quelques secondes derrière dans son mug de café. Mais ses yeux sont bien trop moqueurs.

-Moi qui voulait te proposer un apprentissage avec le comptable du Cordel et pourquoi pas devenir son assistante comptable pour le décharger un peu. Tant pis pour moi. Dit il en posent son mug dans le lave vaisselle.
-Attends quoi ?!
-Oubli, tu as déjà presque trouvé quelque chose d'autre.
-Samuel ! Je l'appelle alors qu'il sort de la cuisine.

Il s'arrête et je passe devant pour poser Cléo sur son tapis d'éveil. Heureusement pour moi, elle ne se met pas à pleurer. Madame préfère largement les bras.
Je me poste devant Samuel.

-Qu'est ce que tu viens de dire ? Je demande en le pointant du doigt.

Il rigole doucement, attrape mon doigt pointé dans sa direction. Et embrasse le bout. Aïe.

-Je te propose de finir tes études en apprentissage via une plateforme internet agréée par l'état. Tu pourras gagner un petit salaire et pourquoi pas continuer de pousser la chansonnette pour des évènements comme le dîner d'affaires d'aujourd'hui, pas mal de monde m'a demandé ton numéro.
-Ne te moque pas de moi Samuel... S'il te plaît...
-Loin de moi cette idée, je veux simplement t'aider , tu le mérites. Je suis sûr que tu étais une élève brillante. Et je n'impose pas à Marc mon comptable cette situation,il gère le Cordel, toute ma famille et moi compris, ça lui fait beaucoup.
-Ca ne te fait pas peur que je puisse avoir le nez dans tes comptes ?

Il hausse seulement les épaules en réponse.

-Ecoute pense à ce que je te propose. Ce n'est absolument pas de la pitié ou je ne sais quoi. Je veux simplement t'aider toi et la chose.
-Cléo.
-Peu importe son prénom, elle m'aime plus que toi.

Ma bouche s'entrouvre par cette plaisanterie soudaine avant que je récupère ma main pour le frapper gentiment à l'épaule.

-N'importe quoi, c'est ma fille.
-Peut être mais avec moi elle n'en met pas partout quand elle mange !
-Tu lui a donné qu'une fois à manger !
-Peut-être mais elle sait retourner pour moi. Jamais avec toi !
-C'est arrivé qu'une fois !
-La chose ! Il l'appelle en faisant tourner nos deux visages sur ma fille.

Cette dernière crie de joie en entendant Samuel et se retourne pour essayer de le trouver me laissent bouche-bée.

-Tu disais ? Me demande t'il en me regardant.
-Regarde ! Regarde !
- Quoi ?
-Elle essaie de ramper !

Je me dirige vers elle qui essaie de pousser avec ses petits pieds sur le tapis d'éveil. Je l'attrape tout en la félicitant.

-Elle est censée savoir faire quand ça ?
-Je crois que c'est à partir de 7/8 mois, je crois.
-Elle va bientôt avoir 6 mois ?
-Oui dans trois jours.
-Tu devrais arrêter de la mettre en jogging tout le temps.
-Pardon ? Je demande en rigolant.
-Quoi ? Ça ne fait pas petite fille.
-C'est un bébé. Un bébé grassouillet qui est plus à l'aise dans ce genre de vêtements pour ce mouvoir.
-Si tu le dis, c'est pas moi le connaisseur. Et Marc veux te rencontrer demain matin.
-Déjà ? Il faut que je prévienne Père Tony s'il peux me garder Cléo. Ça serait une rentrée pour quand ?
-Zen, joli cœur. Je peux te la garder si tu veux demain matin je suis au Cordel, j'ai des dossiers à lire et des contrats à signer. Ça je ne sais pas c'est à voir avec Marc s'il faut attendre septembre ou si tu peux faire une rentrée avant.

Mon cœur loupe un battement au surnom qu'il a laissé sortir d'entre ses lèvres si naturellement. Samuel remarque mon trouble et m'offre un sourire taquin.

-Je ne veux pas que tu te sentes obligé de faire tous ça pour moi parce qu'on a couché ensemble.
-Je ne me sens pas obligé Rose. Je le fais parce que j'ai envie, je ne cherche pas à t'obliger à être reconnaissante envers moi. Je ne te forcerai jamais la main pour quoi que ce soit. Et je ne veux absolument pas que toi tu te force ok. Écoute, j'ai très envie de toi depuis le départ, depuis que je t'es vu toi et ce fichu violon et si toi aussi tu as envie de moi alors pourquoi pas ? On est deux adultes qui savent ce qu'ils font. Et ça n'a rien avoir avec le job que je te propose si Marc dit non, ça sera non. Mais j'ai fortement envie d'entendre encore mon prénom sortir de ta bouche quand on baise, ok ?

Mes joues rougissent malgré moi.

-Mais si tu acceptes d'avoir plus de "moment tendre" avec moi, c'est tous ce qu'il y aura ok ? Pas de sentiment du moins pas d'amour entre nous. Je te laisse réfléchir, ok ? N'oublie pas, tu ne me dois rien."

Moment tendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant