Chapitre 18

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"-Rose, ça te dit de manger avec moi ce midi ? Le resto d'en fasse est juste succulent !

J'ouvre les yeux en grand. Pierre vient de me demander ça sans même avoir frappé et que je partage mon bureau avec celui de Marc. Je jette un coup d'oeil à ce dernier qui n'a même pas levé la tête de son dossier.

-Euh... Ouais ouais si tu veux.
-Cool à toute.

Je lui souris avant qu'il ne ferme la porte.

-Excusez-moi Marc.

Il lève la tête de son dossier, le regard accusateur mais ne me dit rien.

-Je ne lui dirais de le plus faire ça. De me demander à ma pause.

Il soupire agacé et pose ses lunettes avant de croiser ses doigts sur le bureau. Oups...

-Vos histoires de culs je m'en tamponne Rose.

Mes yeux s'ouvrent en grands.

-Je ne veux juste pas que ça vienne jusqu'à mon bureau et affecte votre travail.
-Pierre est juste un collègue de travail.

Il soupire et se pince l'arrête de son nez.

-Je ne veux pas être méchant mais j'ai parfois l'impression que malgré votre intelligence vous êtes d'une stupidité ma pauvre petite. Les rumeurs vont de bontrain pour la "petite relation cachée" que vous entretenez avec le patron. Ils m'ont questionnés un bon nombre de fois. Pierre vous trouve intéressante, c'est bien pour ça qu'il a attendu que le patron parte une semaine entière pour vous invitez. Maintenant vous permettez mais j'ai du travail et vous aussi."

Ma bouche reste grande ouverte par son petit discours. Je le regarde remettre ses lunettes. Pierre est intéressé par moi ? On ne se parle quasiment jamais seulement aux réunions. Mes réponses à ses sourires ont ils amené à un possible quiproquo ? Je me sent rougir. Les rumeurs, je m'en fiche ma vie ne regarde que moi et je n'ai aucun compte à rendre, a personne. Ils peuvent en parler autant qu'ils le souhaitent si ça anime leur pose café. J'ai limite envie de leur dire qu'on a couché ensemble dans la salle de pause si ça peux raviver leur conversation. Je sent mon téléphone vibrer.

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De : Samuel
A : Rose

Prie pour moi. Je suis qualifié pour la final demain ! Qu'est ce que tu porte ?

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De : Rose
A : Samuel

Me demander de prié et me demander ce que je porte dans le même texto... C'est assez paradoxal.
Mais bravo champion. Je porte juste un jeans et un pull 😉

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De : Samuel
A : Rose

Je veux savoir ce que tu portes en dessous Joli Coeur et tu le sais.
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De : Rose
A : Samuel

Un bodie plutôt échancré de couleur pastel. Ça ne doit pas te dire grand chose, je pense...

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De : Samuel
A : Rose

Non pas celui-là ? C'est un crime ! Tu me manques terriblement. Une petite photo en rentrant ?!

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-A lundi."

Je relève la tête de mon téléphone le saluent. Est ce que c'est une bonne idée de déjeuner avec Pierre ? Peut-être que Marc se trompe et qu'il n'a pas de vu sur moi. C'est simplement un collègue de travail qui veux sympathiser. Je soupire, range mes affaires, enfile mon manteau puis sort du bureau. J'ai un hoquet de peur trouvent le blond en train de m'attendre adossé au mur collé à la porte.

-Tu m'as fais une de ces frayeurs !
-Desolée ce n'était pas voulu. Il ricane doucement.
-Ce n'est pas grave.
-Aller c'est partie ?
-Je te suis."

Et c'est ce que je fais dans les couloirs du Cordel jusqu'à l'extérieur. Nous parlons boulot jusqu'au petit restaurant chinois. Je n'aime pas cette cuisine. Je retiens une grimace et m'installe à côté de lui. Un serveur prend rapidement notre commande. Je prends du poulet Kung Pao et ces petits légumes. Pendant tout le repas, on parle de tout et de rien ce qui est très agréable, il cherche a en savoir plus sur moi sans trop être intrusif. Pierre fait de la randonner et adore le cinéma.

"-Tu as une fille s'est ça ? Elle a qu'elle âge ?
-Oui, elle à neuf mois.
-Elle est de Août ?
-C'est ça du 15.
-A un mois près tu aurais pu économiser des cadeaux en lui faisant croire que le feu d'artifice était le sien.

Je rigole. Anès me disait la même chose et après c'est moi la radine.

-Monsieur ne va rien dire que tu déjeune avec un collègue homme ?
-Il n'y a pas de "monsieur" et même si il y en avait un j'ai encore le droit de faire ce que je veux."

Est ce qu'il y a un monsieur ? Est ce que Samuel apprécierai ? Pas d'amour, j'ai le droit de faire ce que je veux sans l'informer de quoi que ce soit. Il ne faut pas que je me fasse de film sur notre relation, il a était très clair à ce sujet. Il est libre, je suis libre.
Pierre m'envoie un sourire franc mais n'approfondi pas ce sujet. Je ne sais pas s'il remarque le combat qui se produit en moi. Le blond me propose un cinéma après manger mais je décline car j'ai un rendez-vous. Je dois passer le permis. Mon coeur loupe un battement à chaque fois que j'y pense. J'en est besoin. Vraiment. La demi -heure d'attente avant de débuter le passage au permis est terriblement angoissante. Je me remémore tout les panneaux dans la tête, j'ai même peur de confondre l'embrayage et le frein. Ma monitrice m'encourage et me rassure comme elle peut.
Je sais conduire.
Je vais y arriver
Malgré tout ça pendant les 35 minutes de conduite, je tremble de tout mon corps. Mon pied n'arrête pas de bouger contre l'embrayage. Je prends trop de temps pour m'insérer aux ronds-points mais je n'ai fait aucune faute éliminatoire. C'est plus fort que moi à peine je sors de la voiture, je craque et me mets à pleurer.

"-Ne t'inquiète pas Rose. Je suis certaine que tu l'as. Me rassure ma monitrice avec un grand sourire.
-C'est toute l'angoisse qui ressort.
-Pour être angoissée, tu l'étais vue comment tu tremblé. Elle rigole. Tu auras le résultat lundi matin dès 8h vu qu'il y a le week-end."

Je hoche la tête et elle me ramène jusqu'à la nounou de Cléo. J'avais prévu l'écharpe de portage. Avoir le permis va me permettre de lever Cléo un peu plus tard le matin déjà. La nounou est à 15 minutes à pied de chez Samuel et après je me retape quasiment trente minutes pour aller au travail. Même si Samuel me propose de l'amener régulièrement, je refuse. Je ne veux pas être un poids. J'ai besoin d'être indépendante et il est déjà trop initié dans la vie de Cléo. Beaucoup trop. Ça va faire une semaine qu'il est parti, ça va faire une semaine qu'elle le cherche. Elle a même piqué un t-shirt qui traîné dans sa chambre quand je passais l'aspirateur dedans avant de partir à une vitesse folle en quatre pattes et depuis elle ne le lâche plus. Je crois qu'elle l'a prit comme doudou. Mais au moins ça fait deux jours qu'elle fait ses nuits ! J'avais oublié cette sensation incroyable de ne pas ce réveiller la nuit. Mais maintenant j'ai les seins durs comme de la pierre le matin à cause du fait qu'elle n'a pas tété. Au moins il suffit de dix minutes de tirage de lait pour qu'elle ait ce qu'il faut pour nounou. Bon je m'émoustille peut-être un peu vite et ce soir, elle va me faire la misère. Je passe aussi au supermarché fait deux-trois courses avant de rentrer. La diffusion de la dernière partie de poker est à six heures. La partie commence à 14h chez eux demain donc il faut que je sois devant mon écran demain à 20h. Ça m'a fait tout drôle de le voir à la télé toute la semaine même Cléo lui a crié après. Il est magnifique en 4K, vraiment. Je lui ai envoyé des vidéos de "La chose" comme il aime l'appeler en train de lui crier après pour "l'encourager". Il a dit que peu importe la somme qu'il gagne demain pour les encouragements elle recevrait 20% de la somme. Bordel, cette idiot me manque un peu trop. Et quand je vois toutes ces femmes magnifiques sur l'écran j'ai envie de pleurer. Est ce qu'il sait vidé l'esprit avec une femme là bas ? Et si oui, après ou avant qu'il m'ait envoyé un message cochon ? Je suis bien trop doué pour me torturer l'esprit.

Moment tendreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant