Chapitre 10 : Une amie, s'il vous plait !

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Une fois sur le trottoir, le portable de Kilari sonna. Elle décrocha assez vite, encore irritée de sa petite explication avec un certain jeune homme.


Kilari : Allô ?


Papa : Oui Kilari, ma chérie c'est papa. Le repas est prêt mais je ne peux pas rester manger avec toi. Je suis vraiment désolé, mais je dois retourner au restaurant pour le service du soir. Je ne sais pas vraiment à quelle heure je vais rentrer mais... Étant donné les récents événements, je ne veux pas te savoir seule à la maison. Alors je me disais que, peut-être, tu pourrais inviter tes amis à manger... Et à rester. Je risque de rentrer tard et je serais énormément rassuré si je te savais entourée, tu sais...

Kilari – hochant la tête : Mais papa, je peux me débrouiller toute seule...

Papa : Non, c'est absolument exclu. La dernière fois que je t'ai laissé seule, tu as passé la nuit chez un garçon parce qu'un autre te harcelait.

Kilari – levant les yeux au ciel : Oui enfin, le premier garçon en question ne t'était pas inconnu quand même.

Papa : De toute façon, je n'aime pas te savoir seule. Et je sais très bien que Hiroto et toi n'êtes que de simples amis. Aussi c'est la raison pour laquelle je lui permets de venir dormir à la maison. Avec Seiji. Lui, je peux vraiment lui faire confiance sur ce genre de chose.

Kilari – sceptique : C'est à dire que... Je viens juste d'être assez sèche avec Hiroto... Enfin ce n'est pas grave, je vais voir ça avec Seiji. Bisous papa. Et bon service !

Elle raccrocha et se maudit.

Pourquoi n'avait-il pas appelé 30 secondes plus tôt ? Elle aurait pu proposer au jeune homme de passer la soirée ensemble et surtout, elle n'aurait jamais entendu l'horreur qu'il lui avait dite. Bon d'accord, elle exagérait légèrement. En fait, l''horreur venait surtout du fait qu'il lui avait clairement balancé en pleine face qu'il ne l'aimait pas.

Pour embrasser, il faut des sentiments.

Au moins, si elle avait eu le moindre doute, il avait eu vite fait de l'éradiquer !

Elle se retourna pour voir si Hiroto se trouvait encore dans les parages. En réalité, il n'avait pas bougé. Il était toujours de l'autre côté du passage piétons, à l'angle de la rue, appuyé au poteau du feu rouge...

Oh bordel de merde ! Il était carrément trop séduisant comme ça, dans sa posture nonchalante et son sourire narquois. Elle soupira, hésita encore une fois, puis entreprit de retraverser la rue.

Kilari – l'atteignant : Tu comptais rester là toute la fin d'après-midi ?

Il la jaugea, inclina la tête et se redressa.

Hiroto : A vrai dire, j'attendais le moment où tu aurais une saute d'humeur. C'est arrivé plus vite que je ne l'aurai cru...

Kilari – piquée, à deux doigts de le planter là : Que veux-tu, visiblement je suis à la fois inconstante et prévisible.

Hiroto – désignant le portable qu'elle avait toujours en main : Mauvaise nouvelle ? – Devant le scepticisme de Kilari, il enchaîna – Tu t'es stoppée d'un coup et tu es revenue vers moi alors que tu venais de m'envoyer promener. Tu dois forcément être acculée pour réagir ainsi.

La perspicacité était-elle un trait commun à tous les Kazama ? Enfin, Hiroto devinait plutôt bien les choses, sauf celles qui lui pendaient au nez ; après tout, cela faisait déjà plusieurs mois que Kilari en pinçait pour lui sans qu'il ne s'en rende compte... Ce qui arrangeait bien les petites affaires de la jeune fille, il fallait l'avouer.

Ouvrir les yeux - version Skyblog (Kilari)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant