Kilari entra dans la salle de repos de l'agence et s'affala sur le canapé. Elle était affreusement fatiguée. Elle était arrivée en avance et avait dix minutes devant elle pour dormir. Chez elle c'était mission impossible. Elle ne trouvait pas le sommeil, trop occupée à revivre en boucle la scène qui avait littéralement ruiné sa vie. Bien décidée à exploiter à fond ces dix minutes pour dormir, elle ferma les yeux. Mais aussitôt les images affluèrent sous ses paupières.
Elle soupira et se releva. Elle n'arrivait pas à se détendre chez elle, ne parvenait pas à se concentrer à l'agence et se contentait de survivre en général. La vie lui donnait l'impression de glisser sur elle sans qu'elle ne puisse s'en saisir. Sans qu'elle ne puisse y prendre part. Depuis trois jours. Trois jours qu'elle s'était vue rejetée par son meilleur ami. Trois jours qu'il l'avait flanquée à la porte de sa chambre et de sa vie.
Essayant de fuir ses sinistres pensées qui l'assaillaient jour et nuit, elle se leva d'un bond. Elle se demanda quand elle allait pouvoir cesser de penser à lui. Plus elle essayait de comprendre moins elle y parvenait, justement. La raison qui avait poussé Hiroto à partir restait obscure pour elle. Elle comprenait qu'il puisse se sentir trahis... mais comment pouvait-il adhérer à ces inepties ? Cela dit elle devait bien admettre qu'elle-même serait tombée dans le piège... Car s'en était forcément un et...
Seiji arriva à son tour et se laissa tomber sur le canapé où Kilari s'était assise quelques minutes plus tôt.
Seiji : Salut. Encore tombée du lit ?
Kilari haussa les épaules en regardant Seiji bailler.
Kilari : Et toi, encore une nuit blanche ?
Seiji : J'ai tellement de cernes qu'on pourrait me confondre avec un raton-laveur...
Kilari s'approcha de lui et s'assit sur la table basse pour lui faire face. Seiji se passa la main sur le visage.
Seiji : Je ne sais plus quoi faire. Kota ne dort plus tant il est angoissé par l'absence imprévue de son frère. - Après un moment il ajouta - C'est pas étonnant en même temps, il joue presque le rôle de leur mère...
Kilari : Il n'est donc pas prêt de revenir...
Seiji : C'est une question, Kilari ?
Comme elle ne répondait pas, il posa sa main sur son genou.
Seiji : Il reviendra. Il ne sait juste pas quand. Il est obligé de revenir.
Kilari - se levant : Il reviendra. Mais pas dans ma vie.
Seiji n'ajouta rien. Ils n'étaient pas officiellement revenus sur les évènements des jours précédents et ce, d'un commun accord. Kilari sentit l'atmosphère s'allourdir et préféra revenir sur un sujet plus léger.
Kilari : Où tu as mis Erina ?
Seiji leva les yeux au ciel mais Kilari nota dans un coin de sa tête qu'il souriait comme un... oui, vraiment : comme un idiot.
Seiji : Kumoï m'a dit qu'elle m'a cherché partout comme une folle il y a trois jours mais depuis, c'est presque le silence radio. Pourtant, on devait se voir une dernière fois pour parler de cette folle histoire de photos avant de rendre notre réponse définitive à Kumoï demain.Kilari : Je n'ai pas eu de nouvelles depuis... ce jour là. Elle doit être beaucoup occupée.
Seiji : Ouais ben elle pourrait au moins donner signe de vie. On n'est pas à sa disposition, merde !
Kilari le regarda, ébahie. Seiji Hiwatari venait-il vraiment de perdre son sang-froid ? L'avait-elle réellement entendu jurer ? Et était-il en train de râler contre le manque de savoir-vivre de leur amie ou en réalité, le fond du problème était plutôt qu'elle lui manquait ? La jeune fille n'aura jamais l'occasion de demander puisqu'au même moment la porte s'ouvrit pour laisser entrer...
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Ouvrir les yeux - version Skyblog (Kilari)
RomanceA tous ceux qui étaient habitués à l'univers de mon skyblog : les aventures de Kilari & Hiroto recommencent et continuent !