Chapitre 41 : Les nouveaux projets (partie 1).

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La journée avait été bien longue pour Hiroto, tant sur le plan personnel que professionnel ! Il avait certes suivi un stage intensif de quasiment quatre mois pour parfaire ses techniques de danseur, mais il ne devait pas oublier qu'il avait tout quitté du jour au lendemain pour ne mener que très peu d'activités sportives sur une période relativement longue. Et ça, son corps l'avait très bien intégré!

Alors fatalement, aujourd'hui il devait se remettre en forme et cela passait par un retour aux studios de danse de l'agence. Il était arrivé tôt, comptant emprunter la salle la plus éloignée du couloir principal. Il souhaitait n'être dérangé par personne et avait choisi d'arriver très tôt. Alors que le petit matin perçait timidement pour réveiller les paresseux, Hiroto s'entrainait déjà depuis une bonne heure. Ce n'était pas la première fois qu'il venait s'entrainer et peu à peu, il retrouvait un cardio conforme à ses habitudes de chanteur-danseur. Il en avait profité pour revoir la moindre de ses chorégraphies afin d'opérer très rapidement un retour sur le devant de la scène. Les Ships étaient de retour et la perspective de retrouver son acolyte quotidiennement pour faire évoluer leur duo le ravissait... tout en l'intimidant ! Qu'allait penser Seiji s'il revenait plus médiocre encore qu'avant ? Il était justement parti dans le but de gagner en qualité et se retrouvait incapable de respirer en pratiquant. De ce fait, comment pouvait-il chanter et danser ? Il devait l'avouer, ce constat l'avait clairement mis à mal. Son égo s'en était trouvé piqué et le jeune homme, loin de se consoler en se rappelant qu'il avait subi une intervention chirurgicale (certes bénigne), n'en avait que pesté davantage !

Le voici donc, ce fier entêté, à s'acharner sur lui-même pour regagner son endurance perdue. A force d'entrainement, il parvint à progresser un peu plus chaque jour. Mais rien n'allant assez vite pour lui, il avait rajouté une heure à son programme journalier. C'est pourquoi il était encore présent lorsque Kilari avait débarqué dans la salle qu'il occupait. Il ne les avait pas entendues s'installer à côté, trop concentré sur sa tâche, mais il n'avait toutefois pas pu passer à côté des rires et des vociférations qui s'accentuaient sur les dernières minutes avant l'irruption de la jolie chanteuse. Evidemment, elles étaient toujours fourrées ensemble désormais. Cette pensée le divisait clairement. Au fond, il ne savait que choisir : d'une part il était profondément soulagé que Kilari ait trouvé une épaule féminine sur laquelle s'appuyer mais malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'Erina lui avait pris sa place. Il y eut un temps où il avait été le confident le plus zélé de Kilari. Et voir Erina à la place qu'il avait occupée ne lui rappelait que trop bien qu'il avait chu de son piédestal. De là commençait un véritable cercle vicieux : il en voulait un peu à Erina de s'imposer sans lui laisser la moindre chance de s'aligner et en avait davantage après lui pour avoir de telles pensées alors même qu'il savait pertinemment qu'il ne voulait plus de ce privilège. D'ailleurs il devait cesser d'appeler cela un « privilège ». Kilari n'était pas le Saint Graal !

Venait alors la frustration de revenir immanquablement sur ce sujet rébarbatif et redondant, les lamentations qu'il se vouait pour n'être pas totalement débarrassé de cette obsession et la colère face à son impuissance insolence ! A ce rythme-là, il ne s'en sortirait jamais ! Dire qu'il croyait avoir réussi à se libérer de son emprise !

Et c'est ici qu'intervenait l'une de ses récentes découvertes. Il connaissait très bien la raison de ce retour en arrière. Il savait parfaitement ce qui l'avait poussé une fois de plus dans le flou le plus déconcertant de ses sentiments. Désormais, il connaissait la vérité et savait qu'il ne pouvait passer à côté aussi aveuglément que la première fois.

Là-dessus, il se traitait de tous les noms. Ce qui, il fallait le lui reconnaître, était éprouvant psychologiquement. L'Homme n'est pas fait pour se faire rabrouer aussi souvent sans en pâtir grandement. Il en était la preuve. Connaître les fautes qu'ils avaient commis tous les deux le bouffait !

Ouvrir les yeux - version Skyblog (Kilari)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant