Chapitre 21 : Le bordel.

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« Kilari... C'est moi. Encore. Qu'est-ce que tu fous putain ? Pourquoi tu ne me réponds pas ? Arrête de filtrer mes appels. Arrête de filtrer mes sms, mes mails et tout ce bordel ! Je me suis excusé un bon millier de fois, tu veux quoi de plus ? Putain mais répond qu'on puisse en parler, au moins ! ... Oh et puis merde. Si tu veux faire ta sale gamine capricieuse, fais-toi plaisir. Je suis assez grand pour ne pas avoir à me justifier sans cesse de mes faits et gestes. Je n'ai de compte à rendre à personne, et surtout pas à toi. En attendant, quand je rentre, t'inquiètes pas que tu ne vas pas t'en tirer comme ça. Tu ne pourras pas me filtrer moi. Je compte bien avoir une petite discussion avec toi, quitte à te harceler. ... Merdeuse. »

Ce message, Kilari l'écoutait encore et encore depuis leur retour de New-York. Elle l'avait reçu quelques jours après qu'ils aient repris le travail. Voila maintenant six semaines...

Seiji : Bon... Tu veux la version sympa ou la vérité ?

Kilari – haussant un sourcil : Tu as deux versions ?

Seiji : Non. Mais je peux inventer la partie sympathique, si tu veux.

Kilari : Arff... – D'un signe évasif de la main – Je suppose que tu vas m'engueuler de toute façon...

Seiji : Oui. Je t'ai déjà dit ce que j'en pensais dans l'avion, mais tu ne m'as pas écouté. Alors je vais te le redire jusqu'à ce que tu m'entende.

La jeune idole soupira. Bien sûr que si elle l'avait écouté. Mais il se trompait tellement...

Dès que Winnie lui avait fait cette horrible révélation, une partie de Kilari s'était éteinte. La petite lumière qui faisait d'elle ce qu'elle était s'était étiolée. Elle avait toujours su que Hiroto n'était pas littéralement à elle et qu'un jour il leur présenterait une fille. Enfin, une petite amie – ces mots lui firent mal. Toujours est-il qu'elle avait pensé avoir le temps de s'y préparer, ou peut-être même d'avoir tourné la page avant que ce moment maudit n'arrive.

Non, en fait elle se mentait à elle même. Elle avait juste espéré qu'il ne tomberait pas amoureux d'une autre. Elle savait au fond d'elle même qu'elle serait éternellement amoureuse d'Hiroto Kazama. Et c'était douloureux de se rendre compte que la réciproque n'était pas vraie... En outre, il n'y avait pas que la Kilari amoureuse qui avait été heurtée. Chaque fois qu'elle repensait à tout ceci, la même question trottait dans sa tête ; pourquoi lui avait-il fait son sketch du meilleur ami désolé si c'était pour lui mentir encore ? Parce qu'il ne lui avait clairement pas tout dit.

A bout de patience, fatiguée de revenir encore et toujours sur les mêmes événements, elle quitta le sofa de la salle de repos de l'agence et se dirigea vers la salle de sport. Elle avait espéré semer Seiji, mais il la suivait tranquillement, bien décidé à lui ouvrir les yeux.

Kilari : Je dois me changer.

Seiji – interrompant le monologue qu'elle n'avait absolument pas écouté : C'est ton comportement que tu dois changer.

Il la dévisagea sévèrement - trop sévèrement par rapport à son caractère d'ordinaire si calme. Elle décida cependant de ne pas y prêter attention. Hiroto l'engueulait déjà assez, si en plus le blondinet s'y mettait aussi...

Kilari : Tu ne sors pas ?

Seiji : Pas tant que tu ne m'auras pas...

Il ne voulait pas sortir ? Très bien, elle allait se changer devant lui. Après tout ils étaient meilleurs amis, et puis si vraiment il était gêné, au moins partirait-il plus rapidement que si elle devait argumenter.

Ouvrir les yeux - version Skyblog (Kilari)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant