Ouvrir les yeux - version Skyblog (Kilari)

Chapitre 15 : Putain de décalage horaire

Papa de Kilari : Comment ça "je pars à New-York demain soir" ?!

Elle étudia le visage de son père. Elle avait repoussé l'annonce jusqu'au dernier moment, de peur qu'il ne brise ses illusions. Seulement Seiji avait récupéré leurs billets le matin même et elle ne pouvait décemment pas partir sans mettre son père au courant. Il était déjà du genre à alerter le G.I.G.N. et autres autorités compétentes si elle ne décrochait pas son portable dès la deuxième sonnerie alors traverser le Pacifique... En outre, il était absolument exclu qu'elle lui mente. Elle ne le montrait pas tous les jours, mais elle adorait son père. C'était son papa à elle. ... Et si un jour elle venait à sortir avec le beau brun, elle voudrait que son père valide sa relation. Or, s'il apprenait qu'elle avait quitté le Japon en douce pour l'Amérique du Nord... Ouais, elle ne donnait pas cher de sa peau ! De leur peau.

Elle revint sur le moment présent.

Kilari : Je sais que ça peut paraître démesuré mais...

Papa de Kilari : Démesuré ? – Dépassé – C'est... Je ne comprends pas pourquoi tu veux partir. Tu n'es pas bien ici ?

Kilari – étonnée : Si, bien-sûr que si. Mais ça n'a strictement rien à voir. Je ne partirai qu'une semaine.

Papa de Kilari – à demi-soulagé : Oh... Mais je ne comprends toujours pas tes motivations.

Hiroto. C'est ma première raison. Hiroto Kazama. C'est la seconde. Hiroto Kazama, mon meilleur ami dont je suis follement et éperdument amoureuse, ça, c'est la troisième raison.

Mais elle ne pouvait décemment pas le dire à son père. Pas directement en tout cas.

Kilari : Je pensais profiter du fait qu'un copain soit là-bas pour visiter un peu. Avec Seiji on a bossé comme des fous cette semaine pour se dégager un créneau... – Pensant à l'argument imparable – J'ai de bonnes notes ce trimestre. Et mon bac blanc à été assez bon. – Elle passa sous silence ses notes de maths ; d'histoire, et d'anglais. Quoi que, peut-être pas l'anglais ! – Et puis... Ce que je n'ai pas osé avouer à Seiji, c'est que... – Avec une mine de chien battu – Il faut que je travaille mon anglais. Une immersion totale serait vraiment la bienvenue...

Devant le silence de son paternel, elle se mordit la lèvre inférieure. Il fallait qu'il la croie !

Papa de Kilari : Ah, devant un tel désir d'étude, je ne peux que céder. – Il lui sourit puis, la seconde qui suivit, fronça les sourcils – Mais ma chérie, et ton conseil de classe ?

Kilari – perdue : Mon conseil de classe ? – Réalisant soudain – Oh ! Oui... Mon suppléant se fera un plaisir de prendre un peu plus d'importance. – Sentant son père sceptique – Il est très ambitieux. Je ne voudrais surtout pas freiner sa carrière.

Papa de Kilari – attendri : Tu as toujours réponse à tout ? – Souriant – Fais-moi plaisir et passe voir ton frère. L'espace d'une seconde, j'ai cru que toi aussi tu voulais partir pour percer dans le monde du show-business au niveau international...

Kilari se sentit infiniment ingrate. Et bête. Comment n'avait-elle pas pensé à invoquer une visite surprise à son grand-frère adoré ?! Pire ; comment pouvait-elle projeter de tout mettre en place pour aller retrouver son amoureux alors que l'idée ne l'avait même pas effleuré pour son propre frère ?! Cette idée la perturba.

Elle décida de ne pas montrer son trouble à son père et le remercia par une grande étreinte. Elle nota tout de même dans un coin de sa tête de consacrer une journée entière – minimum ! – à Subaru.