Les mots blessent [Yoonmin]

Chapitre 17

Yoongi me laisse un bisou voulant me donner du courage sur les lèvres. Il relâche mon visage et reprend ma main dans la sienne, emmêlant ses doigts au mien. Je respire un bon coup avant de me laisser emmener par lui vers la porte de l'immeuble. Il me tient fermement mais avec délicatesse, il me fait avancer tout en me laissant la possibilité de m'arrêter si j'en ai le besoin.

Il me jette un regard, et, voyant que je n'oppose pas de résistance, il appuie sur le bouton lumineux et la porte émet un léger bip de déverrouillage. Yoongi pousse la porte et m'emmène à l'extérieur, laissant la porte se refermer toute seule.

L'air extérieur caresse ma peau. Je prends une grande respiration, remplissant mes poumons d'air. J'ai peur mais je suis content. Je suis dehors. Et ça me fait un bien fou. Autant que ça me terrorise. Rien ne va arriver, pas avec Yoongi, et pas en connaissant ce pays ultra-sécuritaire où c'est vraiment presque impossible que ce qu'il m'est arrivé arrive. Yoongi a raison, j'ai été au mauvais endroit au mauvais moment.

« Ça va mon ange ?

– Étonnamment... oui ?

– Je suis tellement fier de toi.

– Pourtant je me sens ridicule de... d'avoir si peur d'aller... dehors ?

– Tu n'as pas du tout à te sentir ridicule Jimin. Tu veux qu'on commence à marcher mon cœur ?

– Oui... »

Yoongi m'embrasse une nouvelle fois les lèvres avant de me faire avancer. On s'engage lentement dans la rue. Je vois l'éclairage du convenience store au loin. Il doit être à cent mètres, pas plus. Ce n'est pas beaucoup. Je vais y arriver. Je veux y arriver.

Je regarde de partout, je ne peux pas m'en empêcher. Je surveille tout, je suis à l'affut. J'ai le besoin de pouvoir tout surveiller. Chaque bruit dont je n'ai plus l'habitude d'entendre me fait sursauter. Je revois des flashbacks de ce jour horrible. J'ai été dans cette rue-là. Je tremble, j'ai peur, je pleure. Mais je marche. Je suis Yoongi, collé contre lui.

Nous arrivons devant le convenience store assez rapidement.

« Mon ange, tu viens ? Il n'y a personne à cette heure-là dedans, et le caissier qui est là le soir et un bout de la nuit est très sympa.

– Tu le connais ?

– Je...

– Dis-moi. S'il te plait Yoongi Hyung.

– Il y a des soirs où je viens ici quand tu dors. Je viens discuter pour m'empêcher de réfléchir. Je le connais bien maintenant, ce caissier.

– Tu... Tu viens ici le soir ?

– Pour discuter.

– Tu parles de quoi ?

– On parle de nos vies. Je lui parle de toi aussi, mon cœur. Il sait que c'est... compliqué ? Il était à la caisse quand ça s'est passé. Il a vu les voitures de police, ils l'ont arrêté vraiment pas loin, à une dizaine de mètres. Il voyait tout. Et il t'a vu aussi, courir.

– C'est... C'est vrai ?

– Je ne te mentirai pas. Il me demande de tes nouvelles à chaque fois que je viens.

– Je... Je te fais confiance. »

Yoongi ne parle pas à n'importe qui. Il ne parle pas de lui, de nous, si personnellement à n'importe qui. Il sait repérer les bonnes personnes, celles à qui il peut faire confiance. Donc, je lui fais confiance. Il ne me mettrait pas dans le mal.