Chapitre 21

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Yoongi se fait couper dans sa phrase par cette mystérieuse personne qui me court après.

« Une pédale ! Hey arrête-toi ! Je ne te veux rien de mal, sale gay ! Petite pute, viens là ! Salope mais ne te sauve pas ! Je ne vais rien te faire de mal le gay ! T'es dégueulasse ! »

Ces mots me poignardent le cœur. C'est horrible. Les mots blessent. Les mots me blessent. Je me fais insulter de tous les noms, tout en me faisant courser.

Ma respiration est erratique, elle n'a plus de sens. Je suis effrayé, terrifié. Je veux fuir, partir, que l'on me foute la paix.

« Jimin réponds-moi ! Tu es où ! Putain Jimin !

– Che... chemin.

– Putain de merde ! T'arrives quand !

– D-Dix minutes.

– Merde merde merde mon cœur cours je t'en supplie ! Partage-moi ta position ! Je vais appeler la police !

– Yoon... Yoongi j-j'ai peur... !

– Moi aussi j'ai peur ! Ta position je t'en supplie ! »

La voix de Yoongi est assez loin, je l'entends sans l'entendre. Je cours, paniqué. Je veux rentrer chez moi. Je veux voir Yoongi. Je veux le serrer dans mes bras.

Le fou qui me court après ne me laisse aucun répit. Je suis forcé d'accélérer le rythme alors que je dois en même temps partager ma position à Yoongi. Je veux appeler la police, mais je n'en suis pas capable. J'ai déjà du mal à respirer et fais un effort considérable pour parler à Yoongi. Je me fais insulter encore et encore. Les mots que j'entends tournent en boucle dans mon cerveau. "Sale gay" "dégueulasse" "connard" "tapette" "salope" "pédale" "petite pute" et plein d'autre. Je vais devenir fou.

Yoongi me parle, mais je ne l'entends plus. Je n'entends que la personne derrière-moi. Je ne veux pas essayer rien que de regarder un peu derrière. J'ai peur de le voir si près, trop près pour que je m'échappe.

Mon rythme cardiaque s'affole alors que j'accélère encore l'allure. Je veux partir. Je t'en supplie, laisse-moi ! Je suis paniqué. J'ai plus que du mal à respirer et j'espère tenir le coup.

« Jimin, j'ai donné ta localisation à la police, ils peuvent suivre où tu vas. Ils font au plus vite, dans même pas cinq minutes, ils sont là. Tu penses pouvoir tenir encore cinq minutes mon cœur ?

– P-Pas le... choix. »

Oui Yoongi, de toute façon, je n'ai plus le choix de rien. Soit je cours même si je suis au bord du malaise pour pouvoir m'en sortir, soit je le laisse m'attraper mais je ne sais pas ce qu'il m'arrivera.

« Sale pute arrête-toi tout de suite ! »

Je continue de courir. Ses mots me transpercent le cœur et moi tout entier. J'ai tellement mal. Physiquement et mentalement. Ses mots me torturent, c'est horrible. J'ai l'impression de n'être qu'un moins que rien, à me faire insulter pour ce que je suis et qui j'aime. Je n'avais pas vraiment vécu d'homophobie auparavant. Des regards dégoûtés, du jugement, mais pas des mots si cassants. Et dans ce contexte-là, déjà que je suis paniqué par lui, il faut aussi que je sois terrorisé et détruit par des mots.

« Y-Yoon.. Yoongi j-j'en p-peux... p-plus, m'étranglais-je alors que je sentais ma vitesse baisser malgré moi, pourtant, je ne devais pas me permettre de ralentir.

– Tiens mon ange. Mon cœur je t'en supplie, tiens. Je ne peux rien faire pour t'aider, venir en voiture ne servirait pas à grand-chose, je perdrais trop de temps à descendre, la sortir et... merde Jimin ! Tu es très courageux, tu vas y arriver. Je t'en supplie, cours, sauve-toi des mains de ce con. »

Je ne lui réponds pas mais j'ai entendu. Je ne dois pas lâcher. Je cours déjà depuis plus d'un kilomètre dans un état pas propice à ça, j'en peux plus. Mais je ne peux pas m'arrêter. Je ne sais pas ce qu'il me veut, j'ai atrocement peur. Je n'ai jamais couru aussi vite. Je peux commencer à voir à environ cinq cents mètres le convenience store de notre rue. J'y suis presque, je peux tenir. Je dois tenir. Je n'ai pas le droit de lâcher.

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Vous pensez qu'il va se passer quoi ensuite ?

Est-ce que Jimin va s'en sortir ?

Les mots blessent [Yoonmin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant