Bribes: Souvenirs ( partie 1).

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"Grand frère"

  Des cris, des meubles qui se cassent et moi, cachée dans ma chambre, le bras endolori et tremblant, à cause du coup que j'ai reçu. Rien de bien malheureux, rien de bien joyeux.

   C'est juste quelque chose de normal.

   Je n'ai pas à me plaindre. Ça va passer. Comme toujours.

   Ça passe toujours.

   Il y a pire, quoi. Beaucoup de gens seraient heureux d'être à ma place. Y en a qui combattent une maladie incurable et douloureuse, d'autres essayent de fuir la guerre et d'autres sont utilisés de la pire des manières ...

   Pour ma part, je n'ai pas trop à me plaindre au niveau où j'en suis. Le fléau majeur qui m'empêche de vivre correctement à un prénom, il est vivant.

   '' Ace"

   C'est son nom. C'est le nom de mon grand-frère.

   Je l'aime bien, un peu au moins. Je n'ai jamais vraiment ressenti de vraies émotions depuis bien longtemps, surtout envers des personnes.

   Mais je suis incapable de détester aussi. J'essaye mais j'y arrive pas. Ceci s'est effacé de mon cerveau depuis l'été de mes treize ans. Mes émotions ont cessé de fonctionner. Seules quelques miettes sont restées et s'activent.

   C'est un peu triste et assez déplaisant.

   Mais revenant au sujet de base.

   Comme toujours, la moindre chose contrarie cet adolescent. Une insulte, la dernière part de gâteau (qui était à personne) mangée, quelqu'un avant lui dans la salle de bain... Et j'en passe.

   Et si, même si on ne le provoque pas, il trouve quand même un moyen pour nous huer et se battre avec nous. Mes disputes avec lui n'ont jamais laissé de séquelles visibles telles que de nombreux et d'énormes bleus, des ecchymoses, un aller simple pour les urgences, etc...

   Juste quelques petit bleues, un bras qui tremble de douleur. Des cheveux en bataille. Et ne plus pouvoir sortir de sa chambre.

   Rien de plus alarmant.

   Un jour au début de de mars, comme d'habitude, il s'est emporté. Je ne sais plus pourquoi, nous nous étions disputés.

   Mais ma mère m'avait donné les clés de ma chambre pour que je me réfugie dedans. Je ne sais pourquoi il s'est emporté. Ce n'était pas la première fois que ma mère, qui m'avait confisqué mes clés, me les donnait pour que je reste dans cette chambre, mon seul abri sûr.

   Une des plus grandes disputes a éclaté, il s'est mis à tout casser, ma sœur s'est mise à crier qu'elle en avait marre. Je ne sais pourquoi. Ma mère essayait de calmer mon frère qui s'était mis à jeter tout ce qu'il lui tombait sous la main.

   Mais comme d'habitude je ne me rappelais pas des détails. La plupart du temps, je me souviens juste qu'il avait piqué sa crise, avait fait un long monologue sonore et aiguë en pleurant presque ( même s'il le faisait la moitié du temps) sur sa misérable vie en gesticulant de son corps à la fois maigre et gras puis repartait dans sa chambre en reprenant de plus belle.

   Je n'avais pas assez de force pour l'arrêter.

   C'est ce jour-là, au début de mars, que j'ai explosé pour la première fois. J'avais quitté mes airs de débiles long à la détente.

   Ne vous attendez pas non plus à quelques chose d'extraordinaire non plus.

   Pour la première fois, je suis devenue fou de rage.

   Rien de plus, rien de moins.

:)

...

Moi, ma camionnette  blanche et mes deux acolytes :D (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant