Chapitre 23

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Vendredi 21 décembre. J-5 avant Noël.

Toute la semaine aura été atroce entre Noël qui se prépare un peu partout et les gens autour de moi qui deviennent de plus en plus bizarres, rien ne va.

Eléonora qui n'osent même plus me regarder.

Sasha qui m'évite comme la peste depuis la dispute entre Eléonora et son père.

Charly est sous l'euphorie de Noël et reste fidèle à lui-même.

Dave qui ne parle que pour nous hurler dessus.

Carolina à l'air de faire la gueule à longueur de journée.

Nathanaëlle ne me répond plus.

Et le psy qui ose me dire que tout va finir par s'arranger.

J'ai l'impression que mon arrivée dans cette famille aura fini par la détruire. Je crois que le pire c'est que je ne comprends même pas pourquoi. Ce que je comprends c'est que tout le monde est au courant de ce qu'on me cache mais personne n'ose me le dire. Je comprends aussi que c'est Nath qui doit tout m'avouer mais de ce que j'ai compris elle a peur. Je ne vois pas pourquoi elle a peur, tant qu'elle ne m'annonce pas qu'elle est ma mère et Dave mon père elle risque rien, je suis prêt à tout entendre. Quand j'ai sorti ma théorie à Charly il a bien ri en me disant que c'était un impossible et il a raison, c'est tirer par les cheveux comme théorie. Et puis de toute façon j'ai posé la question à Dave il ne m'aurait pas menti droit dans les yeux.

S'il y a bien quelque chose qui ne change pas c'est mes journées, elles se ressemblent toutes depuis un mois.

Je me réveille la plupart du temps d'un cauchemar.

Je fume un joint pour effacer les images qu'il me reste du cauchemar.

Je me douche et je descends.

Je pars au lycée sans prendre mon petit-déjeuner.

J'arrive au lycée.

Je suis les cours.

Je reste seul à la pause du matin, à la pause du midi et à celle de l'après-midi. J'en profite pour fumer un joint à chaque pause.

Je suis les cours.

Je sors du lycée.

Je fume un joint.

Je vais à l'orphelinat.

Je rentre à la maison.

Je mange comme un automate.

Je monte dans ma chambre.

Je fume un joint.

Je m'endors.

Toute mes journées ressemblent à ça, la seule variantes ces mes rendez-vous chez le psy pour moi et ceux de Caleb. J'ai l'impression de vivre un jour sans fin. Toute les journées se ressemblent et se confondent. Parfois je ne sais même plus quels jours nous sommes. J'agis tel un automate sans réfléchir à ce qu'il faut que je fasse.

J'arrête de penser quand je passe la porte de l'orphelinat comme tous les soirs. Caleb arrive en courant vers moi avec un bonnet de Père Noël sur la tête. Depuis quelque jours l'orphelinat s'est transformé en vrai ateliers du Père Noël, entre les décorations à installer et celle qu'on fait fabriquer aux enfants, c'est devenu une vraie usine. Je m'avance dans la salle commune où les plus petits sont en train de faire du coloriage sur des dessins, je vous le donne en mille, de Noël. Je fais installer Caleb sur une des chaises encore libres pour qu'il puisse lui aussi dessiner. Pendant ce temps, je continue d'installer des guirlandes au mur tout en gardant un œil sur les enfants.

Apprends-moi à t'aimer T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant