Apprends-moi à t'aimer T.1

Eléonora : Cher journal,...

Cette journée aura été la plus dure depuis que je lui ai dit que c'était terminé.

D'habitude j'arrive à rester loin de lui mais aujourd'hui c'était impossible. J'essaye tous les jours de faire la filles indifférentes mais aujourd'hui je n'ai pas pu. J'ai dû aller pleurer un bon coup au toilettes pour tenter de tenir toute la journée. Le voir rire au éclats alors qu'au fond de son regard je vois sa tristesse, que j'ai causée. Le voir vivre alors que je sais pertinemment qu'il a envie de mourir. Le voir me fait souffrir autant que lui. Mais je n'ai pas d'autres choix que de lui infliger ça. Ce que je ressens pour lui est indescriptible. Je ressens tous les jours le manque de sa présence.

Je suis incappable de lui mentir. Ce mensonge est en train de faire du mal à tout le monde. Tous les jours je l'appelle pour qu'elle lui parle mais je n'arrive pas à la convaincre. Meldrik commence à raccrocher les wagons, il n'est qu'à quelques pas de la vérité. L'autre jour quand il m'a posé cette question si fatidique j'ai failli tout lui avouer. Pourtant on doit la laisser faire. Pour le bien de tous c'est elle qui doit lui avouer.

Elle refuse de lui dire. Il refuse de lui dire.

Pourquoi tout le monde a autant peur de lui dire ?

Ma question est dérisoire, on sait tous pourquoi on a peur de lui dire. Le jour où il l'apprend, il détruira tout, il deviendra fou. Au fond, je la comprend.

J'ai fini par apprendre que Charly est lui aussi au courant, le psy a fini par tout lui avouer. Charly ne sait pas comment lui avouer, même lui à préféré se taire. Je sais qu'on n'est pas les seuls à souffrir de cette situation. Je console Sasha tous les soirs, elle aussi meurt d'envie de lui dire. Un jour il saura et ce jour-là on devra tous être là, pour lui.

Je suis assise par terre, au pieds de mon lit quand j'aperçois un but de papier glissé

sous ma porte. Je me lève pour aller le récupérer et quand je l'ouvre je tombe sur son écriture, ses mots.

"Tu m'as consumé comme la cigarette que tu tiens au bout des lèvres et le pire c'est que j'ai aimé ça."

Ses mots me brisent encore un peu plus.