Chapitre 24

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Les larmes coulent sur mes joues sans que je puisse les retenir. Je n'arrive pas à y croire. Tout ce que je voulais était juste là, devant moi. Je ne comprends pas pourquoi elle n'a jamais rien dit. En fait si je comprends, quand je sens mon poing se serrer la feuille. Je commence à tourner en rond comme un lion en cage. Mes émotions sont mises en vrac.

Colère.

               Tristesse.

                                  Dégoût.

                                                       Rage.

Toutes mes émotions s'enchaînent sans que je puisse les contrôler. Je finis par prendre la chaise du bureau que je viens fracasser contre le mur. Je regarde les morceaux de celle-ci tomber à mes pieds. Plus aucune émotion ne me traverse. Je ressens ce vide si intense en moi. J'attrape un reste de la chaise de bureau avec lequel j'éclate le miroir. De colère j'attrape mon sac à dos, mon blouson et je sors en furie avant de détruire la maison.

Quand j'ouvre la porte je tombe face à Dave, ou devrais-je dire mon père. Je vois ses lèvres bouger mais je n'entends aucun son sortir de sa bouche. J'aperçois Charly arrivé vers moi. Ces mains se posent sur mes épaules pour me retenir. Eléonora essaye de me parler mais comme Dave ses lèvres bougent mais je n'entend rien. Je sens les mains de Charly me lâcher, je tourne la tête vers lui. Il sait. Il le savait et il ne m'a rien dit. Je sens mes larmes couler de plus belle. Tout le monde le savait. J'ai vraiment été le dindon de la farce sur ce coup là. Je descends les escaliers en courant en les laissant derrière moi.

Une fois arrivé en bas, j'attrape les premières clés de voiture qui me tombent sous la main. Je commence à partir vers la porte d'entrée. J'aperçois Carolina et Sasha à la porte de la cuisine me regardant. Je décide de faire demi-tour. Je prends Carolina dans mes bras en la remerciant pour tout ce qu'elle a accepté et fait pour moi. Je suppose qu'accepter le fils surprise de son mari n'a pas dû être évident. Je prends Sasha dans mes bras, je lui chuchote quelques mots à l'oreille avant de partir.

— Maintenant t'as un grand frère, appelle moi si t'as besoin.

Je lui tourne le dos et je disparais avant que Dave ait eu le temps de descendre. Je monte en voiture et je démarre en trombe, en sortant du portail j'aperçois Dave, Charly et Eléonora dans le rétroviseur.

Je conduit sans but, sans trop savoir où je vais. Je suppose que je me dirige vers le Queens parce que c'est mon quartier, le seul endroit où je me sens bien. J'arrive rapidement sur le pont de Brooklyn, je la traverse à toute allure. Une soudaine envie de tourner le volant, d'atterrir dans l'eau et me laissé couler. Toute mes pensées si noires finiraient par se taire. Je continue de rouler aussi vite que je peux ce qui me permet de traverser Brooklyn rapidement. J'arrive enfin dans le Queens, je suis enfin chez moi. Je passe devant tout un tas de blocs. Sans réfléchir je me gare devant chez Nath, devant chez ma mère. Je reste dans la voiture, j'attends. J'attends je ne sais pas trop quoi mais j'attends. Je finis par la voir sortir en trombe de chez elle, le téléphone à l'oreille.

Elle est avec lui au téléphone.

Qu'est-ce qu'il est en train de lui dire ?

Ils s'inquiètent ?

Elle a l'air inquiète.

Sa voiture finit par passer devant celle que j'ai prise, je peux voir son visage meurtri par la tristesse. Je reste là, ça doit faire plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois qu'elle doit chercher à me l'annoncer. Ça fait même peut-être plusieurs années, je l'espère.

Je décide de descendre de la voiture pour aller fouiller l'appartement. Je ne sais pas ce que je cherche ou ce que je veux trouver mais j'y vais. J'entre dans le bâtiment, je glisse les clés de la voiture dans la boîte aux lettres. Ils devraient vite retrouver la voiture. Il faut que je me dépêche si je ne veux pas qu'ils mettent la main sur moi. Je monte jusqu'à l'étage de Nath. Je sors les clés et j'entre. Quand j'arrive dans l'appartement, tous les moments que j'ai passé ici me reviennent en tête. Je me vois courir dans le couloirs, je revois tous les moments où Nath s'est occupé de moi. Quand j'étais malade, elle passait des heures réveillé pour rester avec moi. Tout ce qu'elle a toujours fait pour moi aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Elle a toujours eu ce côté maternelle, comme un idiot je pensais que j'étais juste son préféré.

Apprends-moi à t'aimer T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant