Chapitre 12

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Gabriel, Garder le contrôle. (TW !!!)

Je suis assis depuis deux bonnes heures en salle de pause. La télévision en fond sonore, nous jouons aux cartes entre collègues en grignotant.

La journée a débuté très tôt ce matin mais mis-à-part une intervention pour une petite coupure au pouce dans une cuisine d'un restaurant, nous n'avons reçu aucun appel.

Ce n'est pas que j'aime lorsqu'il y a des drames mais les journées sont longues quand nous devons rester enfermés entre quatre murs. Je suis un homme d'action.

Je regarde l'heure : 12h12.

Non, je ne le ferais pas. Si ? Non ! Trop tard...

Je compte discrètement sur mes doigts la douzième lettre de l'alphabet. L.

L comme Lyra. Elle pense à moi.

Je souris tout seul et me maudis intérieurement d'avoir osé faire ce que je viens de faire. « Elle pense à moi ». Crétin ! T'as plus dix ans, ressaisis-toi bon-sang !

Je fronce les sourcils, reprenant le peu de dignité qu'il me reste et observe mes collègues autour de la table. Personne ne m'a vu, pas même Logan.

Je remercie le bon Dieu pour ce cadeau. Je n'étais vraiment pas prêt pour un lynchage public de la part de mon meilleur ami.

Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça mais en arrivant ce matin, je lui ai raconté ma soirée avec Lyra. Y compris le baiser qu'elle m'a offert. Depuis, il n'arrête pas de me charrier.

— A ton tour le puceau, me lance Logan à côté de moi.

Qu'est-ce que je disais... Je lui tends mon majeure et me concentre sur les cartes exposées sur la table. Je regarde ensuite celles que j'ai dans ma main et le temps que je réfléchisse à ce que je pourrai faire, mon bip à la ceinture sonne.

Tout le monde se tait et retient son souffle. Nous sommes deux à nous lever d'un seul et même mouvement.

— Interdiction de regarder mes cartes, tête de nœuds !

Je fixe Logan avec un regard qui se veut menaçant même si je sais très bien qu'il ne pourra pas s'empêcher de reluquer mon jeu et d'échanger même quelques cartes.

Je me dépêche de courir aux vestiaires avec Max. J'enfile ma veste et mes rangers en quelques secondes puis je pars monter dans le VSAV qui a été avancé hors des hangars par le pompier conducteur de la mission.

L'adrénaline commence à monter. Vu le véhicule utilisé et le nombre de pompiers présents, je me doute que nous allons intervenir sur un accident de la route ou un accident domestique. Nous grimpons tous les deux à l'arrière du véhicule et pendant que Max commence à organiser la valise de premiers secours, j'ouvre la petite fenêtre qui sépare l'habitacle au reste du camion.

— On t'écoute chef, je dis à l'intention du chauffeur qui démarre en trombe, sirène hurlante.

— A priori violence domestique.

— Pourquoi « a priori » ? je demande confus.

— Le donneur d'alerte a entendu des hurlements et des bruits sourds venant d'un appartement voisin. C'est un jeune couple qui y habite et apparemment ce n'est pas la première fois que ça arrive. D'après ses dires, cette fois c'était vraiment intenable à entendre.

— Il n'y a pas les flics sur place ?

— Ils ne sont pas encore arrivés, c'est pour ça qu'il va falloir être prudent. On reste en alerte non-stop les mecs. Faut s'attendre à tout et surtout au pire !

De tout mon Cœur 💖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant