Chapitre 23

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Lyra, Mon secret est ton secret.

La soirée bat son plein quand je vais commander un énième shooter. Je ne parle pas un mot anglais, encore moins portugais mais je n'ai même plus besoin de me battre avec la carte des boissons pour me faire comprendre : le gentil barman me sert le même verre à chaque fois que je lui montre ma fossette droite.

Après avoir avalé cul sec mon "melon ball", je repars de plus belle sur la piste de danse rejoindre Gabriel qui se déchaîne les yeux fermés, menton levé au rythme des basses.

Je sautille surexcitée et déboule comme une flèche à ses côtés. Sentant ma présence, il ouvre les yeux et m'offre l'un de ses sourires que j'aime tant. Il m'attire contre lui et son souffle sur ma nuque déclenche une flopée de frissons.

– Danse avec moi, me susurre-t-il.

Je comprends totalement que ma meilleure amie ait interdit à Logan de venir ce soir mais si j'appréhendais cette "soirée de dépravés", comme la nomme Sacha, j'étais loin de me douter que je prendrai autant de plaisir.

Quelques heures sans prise de tête, sans penser à mon ancienne vie, sans stress, sans Joey assombrissant mes pensées. Ça fait du bien !

Encore une fois, Gabriel me montre une facette de sa personnalité qui m'est impossible de ne pas apprécier. Cet homme aurait-il des défauts ?

Soudain, il attrape ma main et me tire vers le centre de la piste. Son bras passe au-dessus de ma tête, m'obligeant à tourner sur moi-même. Il en profite pour presser son torse contre mon dos et sans lâcher sa prise autour de ma main, me maintient contre lui. Mes hanches contre les siennes, nous ondulons au rythme de la musique du club. Je sens son sourire sur ma joue et je ne peux m'empêcher de l'imiter.

Si les derniers évènements ont eu le don de me pousser à me fermer au monde, Gabriel, lui, réussit petit à petit à me faire prendre conscience que la vie est belle et que rien ne peut m'empêcher d'être celle que j'ai toujours voulu.

Le taux d'alcoolémie présent dans nos organismes mélangés à l'euphorie de ce moment me désinhibent complètement. Je deviens plus entreprenante contre mon cavalier de ce soir.

– Ok, il me repousse gentiment. Je fais une pause, faut que j'aille m'asseoir !

Son verre à la main, il essaie de cacher le désir que je viens de faire monter en lui. Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire lorsqu'il s'éloigne vers le bar en pestant contre lui-même, le bras toujours devant son anatomie.

La musique change et le rythme accélère légèrement. Gabriel ou pas, je laisse mon corps répondre aux pulsations effrénées que le dj nous transmet. Mes pieds, mes hanches, mes bras, ma tête, je me laisse transporter vers une sensualité que je me redécouvre. Je suis une femme en phase avec elle-même, une femme libérée, une femme sur d'elle.

Deux mains m'agrippent gentiment par les hanches, un souffle tiède sur mon épaule mais un parfum qui n'appartient pas à l'homme qui m'aide à me reconstruire. J'ouvre les yeux et découvre face à moi, Gabriel accoudé au bar, le regard ancré sur moi. J'observe une possible réaction de sa part mais mis-à-part un regard brûlant sur ma personne, pas de possessivité, pas de jalousie. Je mentirai si je disais ne pas être un brin déçue !

Toujours en épiant ses émotions, je passe un bras derrière la nuque de l'inconnu qui danse contre mon dos. Il n'a pas la même carrure que Gabriel et ses mouvements me donnent l'impression qu'il se frotte à moi. Rien à voir avec le moment charnel que j'ai échangé avec mon pompier audacieux. Alors que la playlist entame un tournant plus lent et voyant que Gabriel n'est pas décidé à venir me chercher, je décide de faire face à monsieur "frottman".

De tout mon Cœur 💖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant