Chapitre 16

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Gabriel, Une pointe de regret ? Ou pas.

Des bruits de pas. Une porte qui s'ouvre et qui se referme. De l'eau qui coule. Je laisse échapper un bâillement sourd. Je remonte le drap blanc qui recouvre mon corps nu de la veille et m'empresse d'étirer chaque muscle de ma carcasse toute courbaturée.

Les souvenirs de la soirée d'hier refont surface et j'hésite réellement entre pleurer ou rire.

Tout se passait très bien et je ne sais pour quelle raison, Lyra est devenue une véritable morte-de-faim.

J'ai essayé de résister, vraiment fort. J'ai même repassé les interventions de cette semaine dans ma tête histoire de calmer mes ardeurs.

Malheureusement ça n'a pas suffi puisque petit Gabriel ne voulait qu'une chose : Lyra.

J'ai abandonné tous mes principes et je l'ai baisé comme elle me l'a si gentiment demandé. En étant brut de décoffrage. Sans pincettes, sans mots doux.

J'étais tellement obnubilé et pressé de l'avoir enfin entre mes mains que je ne l'ai même pas entièrement déshabillé. Et maintenant, c'est pire, mon obsession pour elle ne fait qu'accroître puisque je veux recommencer et cette fois, mémoriser chaque recoin de sa peau.

Je baisse les yeux et soulève le drap. Mon corps en redemande encore, c'est certain. Et rien que le fait que je sache qu'à deux portes de moi, Lyra prends une douche : mon sexe se dresse encore plus vigoureux.

Malgré le fait que cette petite sauterie ait été une superbe expérience, je n'ai pas pu m'empêcher de prendre mes jambes à mon cou et de m'enfermer dans ma chambre comme un prépubère. J'ai peur d'avoir potentiellement foutu en l'air Lyra et sa fragilité mentale prédominante. D'avoir foutu en l'air notre relation amicale.

Je me redresse et comme l'homme que je suis censé être, j'affronte mes problèmes. J'attrape un jogging et un tee-shirt que je pioche au hasard dans ma commode et sors dans la cuisine préparer le petit-déjeuner.

Deux jus d'orange pressés plus tard, Lyra débarque dans la cuisine. Je lui tourne le dos, continuant à occuper mes mains pour éviter de croiser son regard.

Elle sent bon le gel douche au monoï et l'idée qu'elle se soit lavée avec mes affaires ne font que m'exciter davantage.

– Salut Gab, elle m'embrasse la joue, t'as bien dormi ?

– Oui.

J'aurai aimé lui adresser plus de trois lettres ce matin mais je ne sais pourquoi, ma gorge est sèche. Je sens mon pouls taper dans mes oreilles. Il faut que j'arrête de suite de me comporter comme un puceau. C'est quoi mon problème ?

Je me racle à plusieurs reprises la gorge essayant de faire sortir le peu de courage qu'il me reste et me retourne pour lui poser devant les yeux un verre de jus ainsi que des croissants que j'ai fait cuire au four.

Je croise son regard et ses yeux pétillent de malice.

Je crois que la situation l'amuse beaucoup.

– Salut tout le monde !

Je me tourne vers Logan et Sacha qui viennent d'entrer dans mon appartement. C'était peut-être une mauvaise idée de lui donner un double de mes clés.

La situation ne pouvait pas être plus gênante : je n'ai toujours pas abordé le sujet d'hier soir avec Lyra et voilà que nos amis débarquent, tout sourire, sans se douter une seule seconde que nous avons fait.

– Qu'est-ce que t'as Gab, mon meilleur ami s'approche de moi, on dirait que t'as vu un fantôme !

– Oh non, je te rassure, ricane Lyra en sirotant son jus, on a juste couché ensemble hier soir et depuis il est trop bizarre !

– Vous avez quoi ? répondent en cœur Sacha et Logan, les yeux ronds.

Rectification : la situation pouvait être encore plus gênante. Tous les regards sont braqués sur moi, attendant que ma langue se délie. Mais Logan ne paraît pas vouloir attendre que je sorte de ma coquille à mon rythme.

– C'était comment ? j'aurai espéré que mon regard noir l'ait stoppé dans son élan mais rien n'y fait, c'est un bon coup alors ?

– Eh ! râle Sacha, gros tocard je te rappelle qu'on est dans la même pièce que vous !

– Vous avez fait ça où ? renchérit mon ami.

– Premièrement, ça ne te regarde pas et deuxièmement, commence la jolie métisse, pourquoi tu demandes si c'est la fille qui a été un bon coup et pas le mec ?

– Parce que je sais que Gabriel est un as dans ce domaine, il lève les yeux au ciel, question complètement idiote !

– Et comment tu peux le savoir ? T'as couché avec lui peut-être ?

– Non mais il se pourrait bien qu'on ait eu un ou deux petits culs en commun...

– Vous êtes répugnants !

Je les laisse se chamailler entre eux et m'installe à côté de Lyra mal à l'aise. Elle me sourit et mon cœur rate un battement.

– Merci pour le petit-déjeuner !

– Avec plaisir, je prends une grande inspiration, et pour répondre à la question de Logan, c'était super bien hier et je suis vraiment désolé d'être parti comme un connard juste après mais j'ai un peu flippé...

– T'inquiète pas Gab, je n'en suis pas morte, elle me fait un clin d'œil.

– Je sais bien, mais ce n'est pas du tout dans mes habitudes... Pour être honnête, je n'ai jamais eu d'amie fille et le fait qu'on est couché ensemble, j'ai l'impression d'avoir merdé dans notre relation, tu vois ?

– Gabriel, elle pose sa main sur mon bras, on est toujours amis, t'as pas besoin de te stresser pour ça. Ce qu'il s'est passé hier, ça ne change rien entre nous !

Elle se lève, met son verre dans le lave-vaisselle et range le reste des croissants dans un tupperware qu'elle glisse dans le placard à gâteaux. Ses gestes sont fluides comme si elle connaissait mon appartement par cœur. L'idée que ce soit le cas me plaît plus que ça ne le devrait.

– On y va ?

Les deux amoureux continuent leurs chamailleries tout en marchant vers l'entrée.

– Vous allez où ? je m'empresse de leur demander.

– Sacha veut trouver la tenue parfaite pour pouvoir rencontrer les parents de Logan. Tu veux nous accompagner ?

– Je passe mon tour, merci. Sacha a eu ce qu'elle voulait du coup ?

– Ça se pourrait qu'on passe une semaine entière dans la même maison effectivement...

Une semaine avec eux. Avec elle. Au milieu de mes proches et de ceux de Logan. Sept jours à la croiser tous les jours. Sept jours à faire comme si tout ce qui est en train de se passer entre nous ne m'affecte pas et ne change pas petit à petit ma vision de l'Amour...

Lyra se poste derrière moi, passe ses bras autour de mon buste et me fait un câlin.

– Il me tarde déjà de recommencer, me susurre-t-elle à l'oreille avant de rejoindre nos amis.


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