Les virages du Destin | Charles Leclerc

1. L'enfant prodige

Je replaçais la casquette redbull sur mon crâne afin de pouvoir poser le casque par-dessus. Instantanément la radio me parvînt aux oreilles. J'entendais les techniciens qui conseillaient le pilote sur sa conduite ou d'autres choses qui me paraissait si futile et pourtant nécessaire à sa survie.

Après 1 ans d'études à l'étranger, l'ambiance du circuit était grisante, elle me rendait euphorique.

Je m'éloignais du boxe pour rejoindre l'entrée de la pitlane où le pilote ne devrait plus tarder à arriver après son tour d'essais libre. Ses techniciens allaient se ruer vers lui et ils allaient grouiller autour de la Formule 1 pendants plusieurs minutes.

En attendant de pouvoir voir le pilote je décidais d'aller me balader sur le bord de la piste pour observer les boxes des autres écuries.

_ Erine, ne t'éloigne pas trop, ton frère ne va pas tarder ! S'écriait mon père en me voyant partir.

Je lui adressais simplement un signe de tête en guise de réponse.

En passant devant les stands de l'écurie française je reçus quelques regards mauvais, ce dont je fis abstraction.

J'avais toujours les retours micro dans mon casque et j'entendais mon frère me chercher. Cela faisait un an que je ne l'avais pas vu, et je percevais son enthousiasme à l'idée de me revoir. Mais je ne pouvais pas répondre à son appel au micro pour le moment, je ne le voulais pas.

Je n'avais qu'un seul objectif : les stands du cheval cabré. Reconnaissable de loin avec son rouge sang, je me dirigeais droit vers elle.

Je me glissais parmi les techniciens autour de la voiture numéro 55. Son pilote m'adressait un regard curieux avant de me reconnaître, il me fit un sourire que je lui rendais. Je m'apprêtais à le saluer quand un bruit de moteur saisissant retentit dans le bâtiment.  Je me retournais pour admirer la Formule 1 numéro 16 de chez Ferrari faire son entrée.

Je m'adossais contre le mur, à sa droite, en attendant que le pilote soit libéré des hommes qui fourmillaient autour de lui.

Il se levait sur son siège et retirait son casque. Il était terriblement beau, bien plus que sur tous les édits TikTok que j'avais pu voir jusque-là. Son regard croisait le mien, il me souriait et une fossette se dessinait sur son visage.

_ Apercevoir une casquette Redbull quand je sors de ma voiture ce n'est pas ce que j'apprécie le plus, disait-il à mon adresse.

Il sortait de sa voiture en passant par-dessus le halo. Son casque sous le bras, Charles Leclerc s'approchait de moi.

_ Maybe you speak english ? Tentait-il en haussant un sourcil.
Peut-être que tu parles anglais ?

_ Non je parle bien français, disais-je en lui faisant un clin d'œil.

Il ne pouvait s'empêcher de rigoler, ce qui le rendait terriblement séduisant. J'aurais pu me perdre dans ses yeux qui pétillaient de bonheur.

_ Je peux faire quelque chose pour toi ?

Je descendais le casque radio autour de ma nuque, coupant le contact que j'avais avec mon frère, afin de retirer la casquette Redbull et de la tendre au pilote face à moi.

_ Si milord le veut bien, je souhaiterais un autographe.

Il secouait la tête de gauche à droite, partager entre le rire, à l'entente de son surnom, et à l'horreur du fait de ce que je lui demandais.

_ Jamais un de mes stylos ne se posera sur une casquette Redbull, j'espère que tu n'y vois pas d'inconvénient.

Je plantais mon regard dans son œil gauche, avant de glisser lentement vers son œil droit, puis sur ses lèvres. Tout en optant pour la technique du triangle, je lui adressais mon sourire le plus ravageur.