Les virages du Destin | Charles Leclerc

11. Drive to survive

Point de vue : Charles

Je lâchais un long soupir.

Le fait d'appuyer sur le bouton rouge pour raccrocher avait été dur. Erine avait l'air vraiment mal, ses pleurs étaient déchirants.

Cependant, je ne pouvais pas garder contact avec cette fille.

Un seul baiser, pour savoir si oui ou non je devais faire une croix sur elle, c'était tout ce que je voulais.

Elle avait fait son choix avant moi. Elle avait choisi Norris, et je ne devais pas me mettre en travers de sa décision, même si ce n'était pas ce dont j'avais envie.

Les draps bougeaient à côté de moi, et une main se posait sur mon épaule.

_ pourquoi tu ne dors pas, murmurait la voix féminine à mes côtés.

Je me tournais vers elle.

_ je reviens, j'ai besoin d'aller faire quelque chose.

Elle fronçait les sourcils.

Je repoussais la couette, et j'enfilais le premier jean qui me passait sous la main.

_ Charles, il est une heure et demie du matin, qu'est-ce que tu fais ?

Je débranchais mon téléphone, laissant mon chargeur sur la table de chevet.

_ je dois voir Pierre.

_ il doit dormir, attend demain matin.

J'ignorais le commentaire de la femme qui partageait mon lit, et je quittais ma chambre le plus vite possible. Je longeais le couloir jusqu'à l'escalier, où je descendais d'un étage.

Je martelais plusieurs coups à la porte de la chambre mille sept-cent-soixante-quinze. J'attendais quelques secondes mais rien ne se passait, je m'apprêtais à frapper à nouveau lorsque la porte s'ouvrait sur Pierre qui se frottait les yeux.

_ je peux rentrer ?

Il ouvrait la porte en plus grand pour me laisser passer.

_ Charles tu sais que je t'aime bien, mais tu as vu l'heure ?

J'entendais du bruit qui venait de plus loin dans la chambre. Je saluais Kika qui enfilait sa robe de chambre.

_ j'ai vraiment besoin de te parler, affirmais-je.

_ j'espère que tu as une bonne raison, râlait-il.

J'allais m'installer dans l'un des fauteuils présents dans la pièce. La compagne de Pierre s'asseyait en face de moi sur le lit.

_ tu te souviens de la soirée au nightclub à Monaco, il y a un peu plus d'un mois ?

_ je me rappelle surtout la compote de ta mère le lendemain matin, précisait Pierre.

_ j'ai raccompagné Erine chez elle ce soir-là, parce qu'elle était totalement bourrée...

_ you kissed her ? Demandait Kika.
Tu l'as embrassé ?

Elle n'était pas forcément à l'aise avec le Français à l'orale, mais elle le comprenait presque à la perfection.

_ oui... non, non, on a failli s'embrasser...

_ traduction : il ne s'est rien passé mais tu voulais la baiser dans l'ascenseur, concluait Pierre.

_ je ne serais pas allé jusqu'à dire que je voulais la baiser, mais peut-être bien que ça aurait pu arriver. Max était là quand l'ascenseur s'est ouvert, et il nous a vus. Je vous passe les détails de la dispute qui s'est ensuivi entre les Verstappen, et je suis reparti, racontais-je.