Point de vue : Erine
Un bol glissait dans ma direction, ce qui attirait mon regard sur Charles qui haussait les sourcils, pour m'inciter à manger la glace qu'il venait de me ramener.
_ la glace ça remonte toujours le moral, se justifiait-il.
Sans que je ne le veuille, la voix de mon père traversait ma tête, je l'imaginais bien dire quelque chose comme « fais attention à ce que tu manges ou tu seras grosse », accompagné d'un regard mauvais.
Mes yeux s'embuaient rapidement en ayant cette pensée. Ce que Max m'avait appris l'autre soir remettait en question tout ce que je pensais de mon père. Encore une fois je me retrouvais tiraillé entre la personne adulte que j'étais, qui en voulait à son géniteur pour les horreurs qu'il était capable de commettre, et de l'autre il y avait la version de moi enfant qui rêvait d'avoir des moments de complicité avec son papa.
_ Erine ?
Je chassais mes larmes en battant des cils pour me concentrer sur Charles qui venait de me ramener à la réalité. Il avait l'air assez inquiet depuis hier soir, il avait très certainement compris que mon père était à l'origine des pensées qui me tourmentaient, sans pour autant insister pour savoir ce qui se passait.
_ merci pour la glace, répondais-je en tentant de sourire.
Charles rattrapait une mèche de mes cheveux pour les replacer derrière mon oreille.
_ essaie de ne pas te laisser submerger par tout ça, c'est sûrement plus dur à faire qu'à dire, mais essaie de profiter de ta semaine de vacances, conseillait-il gentiment.
Il avait entièrement raison, on avait fait la route jusqu'à Malibu pour profiter de la plage et du soleil avec une matinée de détente, et j'étais en train de pourrir l'ambiance. Même Joris y mettait du sien pour essayer de me changer les idées, sans même savoir pourquoi j'allais mal. C'était pour cela qu'on se retrouvait à neuf heures et demie du matin à manger des glaces pour le petit déjeuner.
_ on pourra aller faire les boutiques avant d'aller à la plage ? Questionnais-je. Je n'avais pas prévu de maillot de bain pour venir.
Les trois hommes face à moi se dévisageaient pour savoir lequel d'entre eux allait se sacrifier pour une session shopping.
_ super ! M'exclamais-je. Je vois que vous êtes super motivée, ça tombe bien j'ai repéré une petite boutique pas trop loin.
Joris lançait un réel regard de détresse à Charles, qui haussait les épaules en paraissant démunis.
_ ne conosco uno che è abituato ad avere sempre tutto, relevait Andrea.
J'en connais une qui a l'habitude de toujours tout avoir.Charles le fusillait du regard sans que son préparateur physique ne comprenne pourquoi.
Je n'arrivais plus à me rappeler si j'avais déjà parlé en Italien devant Andrea Ferrari, mais une chose était sûre, si c'était le cas, il ne s'en rappelait pas._ Esattamente, sono cresciuto con questa educazione, sono sempre stato spinto a cercare qualcosa se volevo, e so essere persuasivo, rétorquais-je.
Exactement, j'ai grandi avec cette éducation, on m'a toujours poussé à aller chercher quelque chose si je le voulais, et je sais me montrer persuasive.Andrea levait les mains en l'air pour s'avouer vaincu, ce qui me décrochait un vrai sourire cette fois.
_ si j'avais su qu'il fallait simplement te provoquer pour te faire sourire, je m'y serais attelé depuis hier soir, ruminait Charles.
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Les virages du Destin | Charles Leclerc
Hayran KurguErine, une jeune fille passionnée par la mode et le mannequinat, mène une vie paisible dans l'ombre de son frère aîné, Max, une star montante de la Formule 1. Cependant son monde bascule lorsqu'elle rencontre un jeune homme séduisant du nom de Char...