40. Touchdown in Austin

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Point de vue : Charles

Le lit s'affaissait proche de moi et la couette glissait de mon dos laissant le froid me saisir à cause de la climatisation. J'attrapais le bout de couette qui me passait sous la main pour le tirer violemment et m'en recouvrir.

À peine quelques secondes plus tard, j'avais de nouveau froid.

Je me tournais pour me redresser, Joris dormait sur le côté en ayant amassé toute la couette entre ses bras comme un doudou. Je le poussais par l'épaule pour le réveiller et je tirais à nouveau le bout de couette qui m'appartenait.

_ connard, grommelait-il.

_ c'est toi le connard, tu prends toute la couette, répliquais-je.

Je me tournais de mon côté du lit en serrant le drap entre mes bras pour pas qu'il ne m'échappe à nouveau.

_ tout est ta faute, ronchonnait Joris. Tu n'aurais pas porté ton jean trop moche cause de ton pari avec Pierre, Erine aurait accepté de dormir avec toi et on ne serait pas en train de se battre.

J'avais très envie de l'insulter mais je n'avais aucune raison de le faire car ce qu'il venait de dire était entièrement vrai.

J'avais tenu tête à Erine en insistant sur le fait que mon jean n'était pas si affreux et elle avait fini par me mettre à la porte, enfin à la fenêtre, en rigolant du fait que je ne dormirais pas avec elle tant que je porterais encore ce pantalon.

Je fermais les yeux pour me rendormir mais Joris me dérangeait en bougeant à mes côtés.

_ est-ce qu'on peut parler de la manière dont elle a cassé le nez de ce gars ? Demandait-il. C'était... c'était comme si un alter ego avait pris possession de son corps.

Mes yeux avaient beau être fermés je savais que mon ami était en train de me regarder en attendant une réponse.

_ on n'en parlera pas, affirmais-je.

Expliquer à Joris l'agissement d'Erine, reviendrait à également lui expliquer les traumatismes qu'elle avait vécus enfant et qui l'avaient poussé à agir ainsi sous le coup de la colère, et je ne voulais pas parler de cela, ce n'était pas à moi de le faire.

Erine m'avait fait confiance en me parlant de son passé, alors je ne pouvais pas me confier à ce sujet à la première personne qui venait même si c'était un ami de longues dates.

_ d'habitude elle est si douce...

J'ouvrais les yeux en haussant les sourcils.

_ on parle toujours de Erine Verstappen là ? Parce que douce n'est pas le premier adjectif que j'aurai utilisé pour la décrire, assurais-je sarcastiquement.

Un bruit de coulissement attirait mon attention vers la fenêtre par laquelle Erine venait de se glisser.

_ c'est quoi l'adjectif que tu aurais choisi alors ? Questionnait-elle en traversant la pièce jusqu'à la porte.

_ j'hésite entre intrusive et folle à lier.

Elle embrassait le bout de ses doigts avant de me lancer son baiser.

_ Max a bloqué ma porte, je ne pouvais pas sortir et il est déjà parti, justifiait-elle en sortant dans le couloir.

Mon téléphone sur la table de chevet s'allumait pour m'indiquer un appel entrant.

_ si tu as oublié quelque chose fait demi-tour, je suis sûr que tu n'es même pas encore dans l'ascenseur, déclarais en décrochant.

Le rire d'Erine me parvenait, ce qui me faisait sourire de si bon matin.

Les virages du Destin | Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant