Les virages du Destin | Charles Leclerc

35. La Belle et le Clochard

Point de vue : Erine

‼️TW : ce chapitre comporte des scènes de violences physiques qui peuvent heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Les larmes coulaient abondamment sur mes joues lorsque père m'attrapait par la gorge pour serrer sa poigne et m'étrangler. J'avais beau me débattre, rien n'y faisait, il ne me lâchait pas. Je suffoquais et je n'arrivais pas à me débarrasser de ses mains qui entravaient ma gorge.

J'ouvrais les yeux en me redressant pour prendre une grande inspiration. Je toussais tout en portant mes mains à mon cou pour m'assurer que ce n'était qu'un mauvais rêve.

Mes yeux étaient humides et des larmes s'échappaient de mes paupières.

Une faible lumière s'allumait tandis que j'essayais de reprendre ma respiration.

_ tout va bien ? S'inquiétait Charles.

Il posait une main dans mon dos, ce qui ne me réconfortait pas.

Ça me faisait revivre la sensation des mains de mon père autour de ma gorge.

Mon cœur battait beaucoup trop vite et ses acouphènes perçaient mes tympans.

_ Erine ?

La voix de Charles se faisait plus lointaine.

Je me contractais lorsqu'un tissu doux se posait sur mes épaules, une chaleur agréable me réconfortait légèrement.

_ tout va bien se passer, c'était juste un mauvais rêve, rassurait Charles.

Je me forçais à inspirer longtemps, puis à expirer lentement plusieurs fois de suite pour me calmer. Les acouphènes disparaissaient peu à peu. Seules les larmes continuaient de couler.

_ il était en train de m'étrangler, sanglotais-je. Je n'arrivais plus à respirer et..., et...

Charles passait un bras autour de moi pour m'allonger sur le lit avant de me serrer contre lui. J'enfouissais ma tête contre son torse en y trouvant du réconfort.

_ c'était juste un cauchemar Erine, ça n'arrivera pas.

_ c'était mon père, informais-je.

C'était arrivé, et il était possible que ça recommence.

Charles posait son menton sur le haut de ma tête en caressant mes cheveux.

_ je ne le laisserais pas te faire de mal à nouveau, promettait-il. Ça va aller, rendort toi, je suis là et je ne te ferais pas de mal.

Je hochais la tête en séchant mes larmes.

Ma respiration reprenait un rythme normal. Je fermais les yeux sans réussir à m'endormir, je me trouvais dans une sorte d'état second, sans être réveillé, ni sans dormir non plus.

Mon cerveau tournait en boucle sur les choses que j'avais vécues étant enfant, et à l'âge adulte, à cause de mon père.

Ce rendez-vous chez le psy m'angoissait énormément. J'étais très reconnaissante envers Charles pour avoir réussi à m'obtenir un rendez-vous, mais ça m'effrayait. Je n'avais jamais expérimenté cela de ma vie, comment est-ce que ça se passait ? Je devais tout raconter de ma vie à un médecin que je ne connaissais pas ? Je devais parler pendant une heure, et elle allait m'écouter en hochant simplement la tête ?

J'étais terrifiée à l'idée d'aller voir une psychologue, d'affronter tous mes problèmes, toutes ces affreusetés dont je me souvenais, et celles dont je n'avais aucun souvenir mais qui allaient me revenir.