51. Face of an angel, body of a pornstar

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Point de vue : Charles

Erine passait la porte du bureau du docteur Audet, et je me retrouvais seul dans la salle d'attente.

Je sortais mon téléphone de ma poche pour essayer de trouver une occupation, et soudainement je me rappelais que si mon téléphone se trouvait en mode avion, c'est qu'il y avait une raison. Toutes mes notifications étaient en ébullition depuis le live de ce matin, où j'avais annoncé être en couple devant des centaines de personnes.

Déjà la story que j'avais postée quand nous étions à Singapour avait provoqué des tonnes de réactions, mais là, c'était pire, parce que je l'avais dit, j'avais explicitement formulé le mot « girlfriend ».

Malgré ça, je prenais mon courage à deux mains pour désactiver le mode avion, et alors mon téléphone ne cessait plus de vibrer, au point de le faire buger. Je réussissais tout même à atteindre mes réglages pour désactiver les notifications Instagram, ce qui calmait un peu les choses. Cela me permettait alors de regarder mes mails, dont un, en particulier, qui venait de Joris.

Il m'avait fait parvenir une photo qu'il avait prise à la fin de la course hier, immortalisant le moment où j'avais embrassé Erine devant toute mon équipe.

J'adorais cette photo.

Elle était d'une douceur infinie.

Elle retranscrivait à la perfection ce que j'avais ressenti en embrassant Erine à cet instant.

J'enregistrais la photographie avant de me rendre sur Instagram pour cliquer sur le bouton qui me permettait d'ajouter une nouvelle publication. Le visage d'Erine n'étant pas reconnaissable sur le cliché, j'allais la poster.

Après tout j'avais avoué en live avoir une petite amie, cette information allait faire le tour des réseaux sociaux, si ce n'était pas déjà fait, alors tant que je pouvais avoir le contrôle sur l'information, je voulais le garder.

Je choisissais le cliché, le recadrant légèrement pour que cela passe comme je veux avant de m'atteler à la description : « Meet my Lucky Charm ».

Comme la photo était déjà très explicite, je n'en rajoutais pas une couche supplémentaire. J'ajoutais l'Instagram de Joris à côté d'un emoji d'appareil photo pour le crédit. Puis, je publiais la photo sans réfléchir.

Erine allait sûrement m'arracher la tête.

Pourtant, après avoir de nouveau vérifié, j'étais certain que personne ne la reconnaîtrait, il faudrait alors que j'utilise cet argument pour ma survie.

Des commentaires par centaines affluaient déjà sous ma nouvelle publication. Je les regardais brièvement, juste assez de temps pour voir que les personnes qui interagissaient étaient beaucoup plus respectueuses que sur le live de ce matin.

Toutes les insultes qui avaient fusées à l'égard d'Erine ne m'avaient pas échappé.

Je m'étais senti mal pour elle.

Déjà qu'elle avait du mal à assumer pleinement notre relation, par peur des réactions que cela engendrerait, je ne voulais pas que ça la pousse à continuer sur cette voie.

D'autant plus qu'elle n'avait toujours pas changé d'avis sur le fait de parler de notre relation à Max, pendant qu'on serait aux Bahamas, et je préférais que ça reste ainsi sans que cela ne s'ajoute à ma crainte déjà existante. Je redoutais le fait qu'elle ne dise rien à Max, à notre sujet, sans compter que Lando serait aussi présent.

Je ne voulais pas le lui dire pour ne pas l'inquiéter, mais plus elle repoussait le moment, plus j'avais le pressentiment que ça se passerait mal quand son frère apprendrait pour notre relation.

Les virages du Destin | Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant