63. Merry Christmas

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Point de vue : Erine

Je m'arrêtais à côté de Sybille en m'empressant de déchausser mes skis qui m'encombraient depuis quelques heures.

_ qu'est-ce que ça me fait chier, grommelais-je en essayant de les lier ensemble pour les ranger avec tous les autres.

Ma meilleure amie me lançait des regards en coin sans oser venir m'aider, car elle savait très bien que j'étais en train de m'énerver seule. Lorsque je réussissais enfin à attacher mes skis l'un avec l'autre, je tentais de les déposer contre les barrières avec tous les autres mais ils ne voulaient pas tenir debout, alors je les laissais tomber par terre en sentant la colère monter crescendo.

_ ce casque de merde là, qui ne veut pas se retirer, m'énervais-je.

J'avais beau tirer sur la sangle pour la défaire, rien ne fonctionnait, d'autant plus que les mèches de cheveux qui s'étaient échappées de mes tresses se mêlaient à la fermeture, ce qui me faisait mal.

Charles et Arthur arrivaient à ce moment, réussissant parfaitement à retirer leur matériel, tout en rangeant convenablement leurs skis, ce qui m'enrageait. Mon petit ami faisait un pas vers moi pour m'aider, d'un simple regard je le menaçais de ne pas faire un pas de plus.

_ je sais me débrouiller seule, rétorquais-je.

Il ne pouvait s'empêcher de rire, en s'approchant de moi tandis qu'il retirait ses gants, qu'il rangeait dans ses poches.

_ je sais que tu peux te débrouiller, assurait-il. Mais laisse-moi le faire pour toi.

_ non, insistais-je en me détournant pour suivre Sybille et Arthur jusqu'à la table libre qu'ils avaient trouvée sur la terrasse du restaurant.

Par bonheur, je réussissais à retirer mon casque que je déposais sur la banquette de l'autre côté de ma meilleure amie, là où toutes nos affaires s'entassaient.

En passant à côté de moi, Charles se penchait pour déposer un baiser sur ma tempe, puis il prenait place à côté de son benjamin, en face de moi. Ça me faisait tellement de bien d'être assise, que je ne pouvais m'empêcher de soupirer de soulagement. J'allais même jusqu'à me pencher sous la table pour retirer les attaches de mes chaussures, afin de détendre la languette pour me sentir moins serrée.

Je détestais le ski et tout ce qui allait avec, particulièrement ces chaussures aussi rigides que du béton qui me mettaient les pieds en sang. Je persistais à râler toute seule sous la table tout en libérant mon deuxième pied, cependant, ma colère atteignait son paroxysme quand je souhaitais me redresser, en calculant mal ma distance, et que je me cognais violemment le crâne contre la table.

_ putain de merde, jurais-je en serrant les dents.

Je me recroquevillais sur moi-même, en appuyant sur la zone qui me faisait souffrir, avec le plat de ma main, alors qu'un léger sifflement s'installait dans mes oreilles à cause de la douleur.

Une main se posait sur mon dos, du coin de l'œil j'apercevais Sybille qui se penchait sous la table pour voir si j'allais bien.

_ je déteste le ski, je déteste les chaussures de ski, et je déteste ces journées de merde où rien ne va comme je veux, me plaignais-je.

Une larme m'échappait tandis que ma souffrance se propageait dans tout mon crâne, je m'empressais de la retirer pour me redresser, sans me cogner cette fois.

Sybille me confiait immédiatement un tube d'arnica homéopathique qu'elle avait dans son sac, je m'empressais de prendre les petites boules sucrées, que je laissais fondre sous ma langue, en fusillant Charles du regard car il s'amusait de moi.

Les virages du Destin | Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant