21. La malédiction de Monza

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Point de vue : Erine

Je remontais la fermeture éclair de ma veste pour rester au chaud.

Le soleil avait beau être présent au-dessus du circuit de Monza, la chaleur ne rentrait pas dans le garage.

_ et après ? Demandais-je à Sybille.

Elle était en train de me raconter sa rencontre avec la mère de Charles et Arthur. Heureusement pour elle, ça s'était mieux passé que pour moi.

_ même si elle m'a toisé de la tête au pied, après qu'on ait discuté un peu plus, elle s'est détendue et ça s'est super bien passé. Pascale est vraiment adorable. Elle m'a demandé ce que je faisais dans la vie, ainsi de suite, tu vois le genre de question un peu banale que tu poses à quelqu'un quand tu viens de le rencontrer.

_ je vois, je vois. Tant mieux si ça s'est bien passé, je suis heureuse pour toi !

Ma meilleure amie m'adressait un beau sourire.

La veille au soir, elle était terriblement stressée quand Arthur l'avait appelé pour dire que sa mère voulait la rencontrer. Sybille ne s'y attendait pas du tout, et elle m'avait avoué que ça lui faisait peur parce qu'elle allait devoir officialiser sa relation avec Arthur.

Je l'avais donc rassurée en omettant de lui parler de ma rencontre avec Pascale Leclerc, je ne voulais pas l'effrayer plus que ce qu'elle ne l'était déjà.

Et finalement tout s'était merveilleusement bien passé.

J'attrapais mon appareil photo derrière elle, pour enfiler l'anse autour de mon cou.

_ je vais prendre des photos, tu veux m'accompagner ? Lui proposais-je.

_ vas-y sans moi, je vais aller chercher Kelly à la machine à café en t'attendant.

J'approuvais d'un signe de tête en sortant du garage.

J'allumais mon appareil, et je configurais mes réglages en noir et blanc. Je trouvais que cela donnait un bien meilleur rendu.

La course débutait à quinze heure, ce qui me laissait trois bons quarts d'heure pour réaliser mes clichés.

Je me faufilais derrière les caméramans à l'orée du garage de McLaren, pour prendre les deux voitures en photo, ainsi que leurs pilotes. Mon zoom était assez efficace pour réussir à prendre de belle photo de loin.

Avant de me faire remarquer, je tournais le dos à l'équipe pour prendre les Tifosi en photo dans les gradins.

C'était vraiment fascinant de voir tous ces supporters de Ferrari.

Déjà hier j'avais été captivé par cette fièvre qu'il dégageait. Il rendait ce Grand-Prix encore plus grisant.

Dès que Carlos Sainz ou Charles Leclerc, signaient un temps fabuleux, les Tifosi se levaient dans les tribunes pour les acclamer, comme le ferait les supporters de football durant un match, mais les Italiens le faisaient avec quelque chose de plus.

Je pensais avoir vu toutes sortes de supporters avec RedBull. Mais je ne pouvais pas nier que ceux de chez Ferrari avaient cette dévotion enflammée qui pouvait convaincre n'importe qui de tomber amoureux du sport automobile.
Ils rendaient si bien à la caméra, que je me sentais obligé de poster ces photos sur mon Instagram dès que je le pourrais.

_ je ne savais pas que tu faisais de la photo.

Je me retournais vers Julien Fébreau qui se tenait derrière moi.

Les virages du Destin | Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant