23. Moments précieux

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Point de vue : Charles

J'attendais adosser contre le mur derrière moi. Je ne pouvais pas nier que le stress grandissait en moi au fur et à mesure que le temps passait.
Erine avait quinze minutes de retard.

Je n'osais pas appeler ou envoyer de sms par peur de me faire jeter.

Est-ce que c'était normal d'autant stresser pour un premier rendez-vous ?

C'était loin d'être ma première fois sur ce sujet, et pourtant que je ne m'étais jamais senti aussi anxieux.

Une vibration dans ma poche me forçait à regarder mes notifications.

De Langue de Vipère :
J'arrive !! J'étais bloquée au milieu des campeurs qui arrivent pour le GP.

Un soulagement immense m'envahissait, elle ne m'avait pas posé de lapin. Pourtant mon inquiétude continuait de s'intensifier.

Au loin, je discernais une silhouette féminine qui marchait dans ma direction. Je savais que c'était elle, je saurais reconnaître entre mille sa démarche. Même quand elle n'était pas au travail, on avait l'impression qu'elle avançait aussi gracieusement que si un catwalk.

Je fermais les yeux quelques instants pour reprendre mes esprits.

On a dit normal et civilisé Charles.

Lorsque Erine arrivait à ma hauteur, je faisais quelques pas dans sa direction. Elle se mettait sur la pointe des pieds pour me faire la bise, en posant une main sur mon épaule, tandis que je plaçais la mienne sur sa hanche.

_ je suis désolée pour le retard, s'excusait-elle.

_ aucun souci, je n'ai même pas attendu, plaisantais-je.

Son sourire était rayonnant.

_ qu'est-ce que tu m'as réservé comme surprise ? Le GP explorer c'est demain, pas aujourd'hui, observait-elle.

Je lui adressais un clin d'œil en la guidant vers l'entrée, à l'aide de la main que j'avais posée sur elle.

Elle avançait dans la direction que je lui indiquais, ce qui rompait notre contact.

_ bonjour monsieur Leclerc, me saluait le vigile.

Je m'arrêtais quelques secondes pour bavarder, lui signer un autographe et prendre une photo avec lui, avant de tracer ma route.

_ tu sais que tu n'es pas au travail ? Remarquait Erine en pointant du doigt mon polo Ferrari.

_ je l'aime bien, et il est confortable pour ce qu'on va faire, expliquais-je en lui jetant un coup d'œil.

Elle était en train de m'analyser pour deviner ce qu'on allait faire.

Sans crier gare, elle attrapait ma main en entrelaçant nos doigts.

_ c'est ce que des gens normaux feraient à un premier rendez-vous, non ? Observait-elle judicieusement.

Elle avait totalement raison. J'attrapais alors mon téléphone dans ma poche, avec ma main disponible, pour prendre rapidement ce moment en photo.

_ preuve irréfutable, si jamais tu essayes de retourner la situation contre moi, rigolais-je. Il faut toujours assurer ses arrières.

Elle me donnait un léger coup d'épaule, tout en rigolant également.

Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire. Tout mon stress s'était envolé pour laisser place à un sentiment de sérénité agréable.

Je nous stoppais dans notre élan pour pousser la porte du bâtiment où nous nous rendions.
Erine n'arrêtait pas de rire.

Les virages du Destin | Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant