Point de vue : Erine
Je mordais la couette pour étouffer mes sanglots. Je ne voulais pas que Charles sache que j'étais en train de pleurer.
J'entendais ses pas venir jusqu'au lit, il retirait ses chaussures, puis je sentais la couette bouger et le matelas s'affaisser légèrement.
Tourner la tête vers Charles me demandait un effort surhumain. J'avais tellement chaud sous la couette que j'en avais mal au crâne, mais au moins je m'y sentais en sécurité.
Il s'était installé à mes côtés, sous le drap. Je chassais une de mes larmes avec ma main, étalant au passage une partie de mon maquillage noir.
_ je croyais que j'étais trop toxique pour toi, affirmais-je.
Ma gorge se resserrait lorsque je prononçais ma phrase. Chasser la larme de tout à l'heure n'avait servi à rien car une autre la remplaçait.
Avoir entendu Charles prononcer cette phrase ça m'avait transpercé le coeur. Lando aurait pu dire ça de moi, j'aurais trouvé ça légitime.
Mais pas Charles.
Pas après que je lui ai promis de fournir tous les efforts possibles.
Il se tournait sur le côté pour me faire face.
Avec un geste infiniment doux, il vint cueillir la larme qui roulait sur ma joue._ Fred m'a forcé à dire cette phrase, m'expliquait-il.
Sa main se posait contre ma joue dans un geste rassurant.
_ est-ce que tu le pensais ?
À travers la faible lumière qui provenait de la lampe de chevet, je remarquais qu'il esquissait un faible sourire mais suffisant pour faire ressortir sa fossette.
_ il est possible que le lien que l'on entretient, ne soit pas le plus sain que je connaisse, avouait-il.
Mes yeux se remplissaient de larmes à nouveau sans que je ne sache pourquoi.
_ cependant, reprenait-il. Je l'aime bien, notre relation. J'aime bien t'emmerder pour te voir partir au quart de tour, ou entendre ce rire cynique que tu maîtrises si bien. Tu es une vrai connasse, mais je t'aime bien Victoria-Jane.
Un sourire se dessinait sur mes lèvres.
_ je dois avouer que tu peux être borné et ça me rend folle, admettais-je. Et je ne te parle même pas de quand tu m'ignores royalement lorsque tu es en colère. Pour moi, ça te rajoute un charme Perceval, tu ne peux pas imaginer. Je dirais que tu es définitivement mon type d'homme.
J'achevais à peine ma phrase que me perdais dans son regard.
_ c'est à moi que tu parles ? Murmurait-il comme s'il ne m'avait pas entendu.
Il tournait la tête pour regarder derrière lui, faisant semblant de chercher quelqu'un d'autre dans la pièce.
_ parfait, chuchotais-je.
Il rigolait doucement.
_ je suis désolé Erine, tu n'avais pas à entendre ça.
L'entendre m'appeler comme ça me réchauffait le coeur.
_ tu n'es plus en colère contre moi ? Demandais-je.
Son sourire se faisait plus malicieux.
_ je ne le suis plus depuis le week-end dernier.
Je fronçais les sourcils en réfléchissant.
_ mais...
_ à partir du moment où tu as franchi la porte de ta chambre, je n'étais plus en colère contre toi. J'ai fait semblant, pour jouer le mec qui abandonne pas facilement, révélait-il. Mais ça ne veut pas dire que je te pardonne pour autant, on se met bien d'accord sur ça.
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Les virages du Destin | Charles Leclerc
Hayran KurguErine, une jeune fille passionnée par la mode et le mannequinat, mène une vie paisible dans l'ombre de son frère aîné, Max, une star montante de la Formule 1. Cependant son monde bascule lorsqu'elle rencontre un jeune homme séduisant du nom de Char...