29. Eyes don't lie

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Point de vue : Charles

Il me fallait un peu de temps pour émerger et comprendre que les vibrations de mon réveil étaient en train de me sortir d'un sommeil profond.

Je tendais le bras pour chercher mon téléphone à tâtons sur la table de chevet. Lorsque je mettais enfin la main dessus, je cliquais sur le bouton « arrêter ».

Je me frottais les yeux pour vérifier que je ne me trompais pas, et que l'heure indiquée sur mon écran était bien réelle.
Dix heures et demie.

Bordel.

Il avait déjà dû sonner plusieurs fois sans que je ne l'entende, car ma première alarme sonnait à huit heures quinze, puis à neuf heures dix.

Je reposais le téléphone sur la surface en bois avant de plaquer ma main sur ma bouche pendant que je bâillais.

Les draps bougeaient, Erine se tournait vers moi, posant son bras sur mon torse.

_ pourquoi tu as autant de réveil ?

_ tais toi, tu n'as pas le droit de parler, répliquais-je.

Je retirais mon bras droit de sous ma tête, pour le passer autour d'elle, glissant ma main dans ses cheveux.

_ ça va mieux, j'arrive à parler sans que la plaie ne s'ouvre encore, justifiait-elle.

_ chut, intimais-je.

_ mais je te dis que ça va, défendait-elle.

Je retirais ma main de ses mèches pour attraper un oreiller et l'appuyer sur sa tête comme si je l'étouffais.

_ par pitié rendez-moi la Erine muette d'hier soir, suppliais-je à un quelconque Dieu prêt à m'entendre.

Je souriais en l'entendant pouffer de rire malgré le coussin qui reposait sur son visage. Quand soudain son rire se stoppait puis elle grommelait un « aïe » à peine audible.

_ je t'avais dit d'arrêter de parler, ça valait aussi pour le fait de rigoler. Je ne jouerais pas l'infirmier une deuxième fois, prévenais-je.

La vérité c'était que j'étais prêt à jouer les infirmiers dès qu'elle en aurait besoin. Erine repoussait l'oreiller de son visage d'une main, tout en se tenant la lèvre de l'autre.

_ j'aime bien dormir avec toi, mais je préfère quand tu es là à mon réveil.

Même si sa confession me faisait sourire, puisque je partageais le même ressenti, je ne pouvais m'empêcher de continuer de la chambrer :

_ elle a mal et en plus elle continue de parler. Fais-moi penser à changer ton nom dans mes contacts par tête de mule.

_ c'est quoi mon nom dans tes contacts ? Demandait-elle.

_ arrête de parler.

_ pourquoi tu ne veux pas me le dire ?

_ Victoria-Jane, prévenais-je sur un ton condescendant. Je t'ai demandé d'arrêter de déblatérer des inepties.

Je l'entendais bouger, alors je tournais la tête juste à temps pour la voir passer au-dessus de moi et s'installer à califourchon sur le haut de mes cuisses.

Je croisais mes bras sous ma tête tout en me mordant la lèvre inférieure.

Elle était tellement belle au réveil avec ses longs cheveux en désordre, ses yeux encore à moitié endormis, et tout ça en portant mon t-shirt en guise de pyjama.

Les virages du Destin | Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant