61. Ma petite paix

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Point de vue : Charles

Kelly restait médusée, tandis que je ne savais pas comment réagir. J'ouvrais et je refermais la bouche plusieurs fois de suite sans réellement réaliser que Joris se trouvait sur le pas de la porte de chez Sophie Kumpen.

Erine lui donnait un immense coup d'épaule en rentrant chez elle en furie, et Joris avait à peine le temps d'esquiver Max. Il rigolait nerveusement en passant la main dans ses cheveux, en me lançant un regard qui semblait demander de l'aide.

_ Joris, tu déconnes là, m'exclamais-je à voix basse pour ne pas réveiller Pénélope qui dormait dans mes bras. Je dois te rappeler que Max t'a collé une droite parce qu'il pensait que tu couchais avec sa sœur et là..., tu lui ouvres la porte de chez lui à poile !

Le visage de mon ami se décomposait lorsqu'il semblait réaliser son acte.

_ après tout, j'ai le droit de coucher avec qui je veux..., tentait-il de se dédouaner.

_ bon courage, murmurait Kelly en passant à côté de Joris.

Il blêmissait à vue d'œil, cette fois son regard n'avait pas l'air de me demander de l'aide, c'était un véritable appel au secours.

_ pourquoi t'as été couché avec la mère de ma copine ? Accusais-je toujours en chuchotant.

_ ne le dit pas comme ça ! Ça rend la chose horrible, rétorquait Joris.

J'avançais dans la maison pour rejoindre le salon en tachant de me rappeler la disposition de la maison. Délicatement, je déposais Pénélope sur le canapé en la recouvrant d'un plaid, que je trouvais soigneusement plié sur l'accoudoir, puis je déguerpissais pour aller attraper Joris et sortir devant la maison en refermant la porte. Je posais mes mains sur ses épaules en le regardant droit dans les yeux.

_ tu es au courant que Max va te défoncer, et qu'Erine va t'éviscérer sur place ?

Sa pomme d'Adam montait et descendait lorsqu'il déglutissait difficilement.

_ Charles, aide-moi vieux, suppliait-il.

_ tu as baiser la mère de ma petite amie ! M'étranglais-je. Qu'est-ce que tu penses que je peux faire pour t'aider !

J'avais une forte envie de le secouer, juste pour qu'il réalise ce qu'il avait fait.

_ t'imagine, c'est comme si Sybille couchait avec..., avec...

_ avec ton frère ? Me coupait Joris en riant. Pardon mais c'est le cas, donc ta comparaison est un peu nulle.

J'allais l'étrangler, définitivement.

_ et puis, comment t'es arrivé ici, t'es censé squatter mon appart, relevais-je.

Joris commençait à m'expliquer qu'il était venu quelques jours avec Gigi et Matt qui voulaient découvrir le marché de Noël de Bruxelles, sauf que je ne l'écoutais plus tellement, mon esprit restait bloqué sur mon appartement.

_ stop, intervenais-je pour couper la parole de mon ami. La fille que tu as ramenée chez moi avant que je parte au Bahamas, c'était pas Sophie ?

L'inquiétude et le malaise me submergeaient, si jamais il avait ramené la mère d'Erine chez moi pour s'envoyer en l'air je risquais de l'éviscérer avant que ma petite amie s'en charge.

_ ce n'était pas Sophie, me rassurait Joris. C'est un peu plus sérieux avec l'autre, mais pas assez pour qu'on soit exclusif, avec Sophie c'est juste du sexe.

Les virages du Destin | Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant