36. Révélation

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Point de vue : Erine

‼️TW : ce chapitre évoque des scènes de violences physiques qui peuvent heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Je faisais les cent pas dans la cuisine tout en attendant les garçons. J'étais incapable de rester assise sur une chaise, j'avais beaucoup trop énergie à revendre, du fait que l'on ait passé la journée au lit hier.

_ tu me donnes mal au crâne, râlait Joris.

La veille au soir, il était sorti en boîte avec quelques-uns de ses copains, accompagné d'Arthur et Sybille. Il était en train de se masser les tempes pour faire partir son mal de crâne.

_ j'ai besoin de canaliser mon stress, justifiais-je sèchement.

Le pauvre n'y était pour rien, pourtant je me montrais odieuse avec lui, je m'excusais avec un bref sourire qu'il me rendait.

_ Erine assieds-toi s'il te plaît, demandait Charles.

Je l'ignorais en continuant de marcher aléatoirement dans la pièce.

_ je peux avoir une aspirine ?

J'attrapais le médicament que Joris souhaitait avoir, pour le lui donner en le raillant sur sa capacité à tenir l'alcool.

_ ne te moque pas, je suis sûr que tu ne peux pas faire mieux, affirmait-il en avalant son verre d'eau.

_ elle est belgo-néerlandaise, assurait Charles. Désolé vieux, mais je pense que tu ne peux pas la concurrencer sur son niveau d'alcoolémie.

Il me regardait avec insistance, et je comprenais qu'il prenait sur lui pour ne pas faire référence au jour où je m'étais retrouvé avec un inconnu dans mon lit.

Joris me dévisageait de la tête aux pieds en fronçant les sourcils.

_ tu as été adoptée ?

Je l'interrogeais du regard en le dédaignant.

_ tu es brune, à moitié métisse, et tu as les yeux verts, expliquait Joris comme si je ne voyais pas dans le miroir tous les matins.

_ et alors ? Rétorquais-je.

Il haussait les épaules, mangeant son œuf.

_ les Néerlandais ils ne sont pas censés être blonds aux yeux bleus, et hyper pale de peau ?

Charles explosait de rire en débarrassant son assiette.

_ son père et son frère sont le cliché même du profil néerlandais que tu viens de décrire. Je sais que tu tiens tes cheveux de ta mère, idem pour tes yeux, mais c'est vrai que tu es plutôt bronzée vu tes origines, s'amusait-il.

_ j'ai souffert toute mon enfance à cause de mon frère qui me faisait croire que j'étais adopté, Joris tu viens de rouvrir une plaie immense, dramatisais-je.

Ce dernier s'excusait en rigolant, puis il suivait Charles jusque dans la salle de bain pour aller se brosser les dents.

J'allais récupérer mon sac à main dans l'entrée et je prenais le manteau de Charles que j'enfilais en l'attendant.

_ déjà prête ? S'étonnait-il en revenant dans la pièce.

_ dépêche toi où je vais fuir en courant pour rejoindre l'Espagne, ironisais-je.

J'étais presque sûre que ce n'était pas normal d'autant stressé pour aller voir un psychologue, ce qui amusait beaucoup Charles. Il s'évertuait à me détendre depuis hier soir, mais rien ne fonctionnait.

Les virages du Destin | Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant