Chapitre 33: Blondi

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(NB : Chapitre violent, prenez soin de vous <3)

— Nadir, je ne comprends pas où tu veux en venir... Et puis, c'est quoi ces marques sur tes mains ? Tu t'es fait mal ?

Venant de lui, je m'attendais à tout. Il m'avait suffisamment prouvé qu'il pouvait être capable du meilleur comme du pire.

— Tu n'es quand même pas allé régler tes comptes avec Van der Vliet ? C'est pour ça qu'on est dans les couloirs de service, il faut une sortie discrète ?

— Patience, répondit-il simplement. Pour ce qui concerne cet Allemand, je pense que tu lui as laissé un souvenir assez mémorable pour que je n'aie pas à m'en mêler.

Je plissai les yeux.

— Toi qui décides de ne pas te mêler de ce qui ne te regarde pas... C'est suffisamment inhabituel pour que je sois inquiète.

Main dans la main, il me guidait avec habilité dans ce qui semblait être les sous-sols de l'hôtel. Les murs étaient en béton brut et la plupart des portes étaient condamnées. Certaines menaient aux escaliers de service et d'autres restées entrouvertes dévoilaient des vestiaires dédiés au personnel. La rudesse de cet endroit contrastait avec le faste des étages supérieurs. C'était une belle allégorie sociale, par ailleurs.

— On y est presque.

Le sourire qui étirait ses lèvres était identique à celui qu'il arborait lorsqu'il m'avait emmené dans la maison du lac. Il trahissait son impatience.

Je m'arrêtai subitement et lâchai sa main, refusant d'avancer encore sans savoir ce qui m'attendait.

— Ça suffit Nadir, dis-le-moi maintenant.

Il se retourna et planta son regard dans le mien.

— Je veux t'aider à te libérer une bonne fois pour toutes, réaliser ton rêve et t'affranchir des dernières barrières qui te retiennent encore.

— Je ne...

— Tu le sais, Violet. Tu le sais autant que moi, répéta-t-il. Mais ne t'en fais pas, je resterai à tes côtés, pendant et après. On pourra s'enfuir loin, pour toujours, comme tu le voulais.

— Alors tu ne veux plus me laisser vivre ma vie, seule ?

— Mon ange, je sais que tu vas me contredire, mais je suis certain que le futur, ce sera toi et moi.

— En effet, je te contredis.

Tous les mystères qu'il faisait commençaient à m'agacer, tout en éveillant ma curiosité.

Il reprit ma main et la serra de manière à ce que je ne puisse m'en défaire.

— Je t'aime Violet, de tout mon cœur, comme un fou. Il n'existe pas un monde, un endroit, dans lequel je ne t'aime pas. Tu es toute ma vie, ma richesse la plus précieuse. Tu diras que cet amour est déraisonnable, dangereux mais je sais au plus profond de mon être qu'il est la chose la plus sincère que j'ai connu et connaîtrai.

Ses mains encadraient à présent mon visage et il m'avait doucement poussé contre le mur en parlant.

Des mots que n'importe qui aimerait entendre. Des paroles douces et sucrées comme le miel, qui faisaient perdre la tête.

Il avait raison, tout ça était dangereux.

— Est-ce que je peux t'embrasser ?

Comme au premier jour, mon cœur s'emballa et je fus incapable du moindre mot. Dans ma tête, c'était une véritable cacophonie de voix qui se contredisaient toutes les unes entre les autres.

FIRES DIE TOOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant