Chapitre 7 Kidnapping

15 4 0
                                    


La tête lourde, le ventre vide, le dos douloureux, Ashaï ouvrit péniblement les yeux. Il pouvait sentir le sol contre sa joue droite, ainsi qu'un pied entre ses omoplates alors que ses mains se trouvaient attachées au-dessus de sa tête. La dernière chose dont il se souvenait, c'étaient ces fumiers de Loup l'attaquant dans la rue. Il ne méritait pas d'avoir une journée aussi pourris. Tout ce qu'il désirait, c'était son lit et dormir après avoir bu deux verres d'eau et manger une dizaine de fruits.

- Il est réveillé, gronda une voix de l'autre côté d'où il voyait.

- Vraiment ?

Le timbre plus aigu griffa le crâne du blond. La nausée lui vient, mais son estomac vide n'allait rien offrir à vomir. Merde, quelqu'un lui avait donné un sacré coup sur la tête. Il commençait à sentir la douleur tirailler sa nuque et pulsé juste à l'arrière de sa tête. Quelqu'un tira une corde qui grinça avant de le soulever trop vite. Le vertige flouta sa vue, il se découvrit suspendu et lessivé.

- Il a une sale gueule, repris la femme.

- On n'a pas cogné si fort, promis le premier mec.

Une blonde aux longs cheveux ondulés se trouvait devant le prisonnier, mais il ne parvenait pas à distinguer son visage. Ses lèvres n'étaient qu'un gros trait rouge qui correspondait à sa robe trop courte et ses chaussures trop hautes. L'héritier toussota la poussière qu'il avait respirée avant de pencher la tête en arrière. Mauvaise idée, l'obscurité envahi sa vue et il sentit des milliers de fourmillements.

- Hey, tu te souviens de moi ? pesta la meuf.

Ashaï grimaça. Il peina à tourner la tête sur le côté pour la regarder. Impossible de voir grand-chose. La déshydratation dû à l'alcool et le coup un poil trop fort le rendait malade. Il toussa en fermant les yeux. Chaque son piquait son cerveau avec des tisons rougis par le feu. Bon sang, qu'est-ce qu'il avait fait pour subir cet enfer ?

- Sérieux, il va claquer à si facilement ?

- Ta gueule putain... soupira le prisonnier.

Le son de sa voix lui faisait mal. Elle ressemblait à des ongles sur un tableau noir. À un cochon qu'on égorge. Ce son seul suffisait à la torturer.

- Non, mais je rêve ! s'offusqua la femme.

Elle marcha, le contact de ses talons avec le sol en béton informa un peu le blond sur l'endroit où il pouvait être. Un hangar. Grand, vide, l'écho désagréable se rapprocha. Quelque chose de froid se posa sur son ventre, loin d'être désagréable. Jusqu'à ce qu'il rouvre les yeux. Une lame trancha sa peau. Il pesta avant de crier de douleur. La coupure superficielle fit un mal de chien. Ce n'était pas la première fois qu'il subissait une attaque si lâche, mais là, il avait une gueule de bois et une commotion en prime. Son propre hurlement lui fit mal, l'enfermant dans un cercle vicieux. L'adrénaline adoucit l'agonie et lui rendit enfin la vue.

- Putain, mais t'est qui ?! cracha Ashaï.

- Tu ne te souviens vraiment pas ? Remarque, on ne s'est croisé que deux fois.

Pour ponctuer le nombre, elle trancha deux centimètres plus haut. La douleur fut vive, mais contrôlable. Le prisonnier observa le visage. La forme un peu ronde des joues. Le nez trop étroit pour être naturelle. Tout comme la paire de seins ! C'étaient des pastèques, de fausses belles pastèques.

- Je t'ai jamais touché, affirma le blond.

- Je ne t'aurai jamais laissé faire crétin !

Ce beau mensonge qu'elle-même ne croyait pas. Quoique, vu la colère qui déformait ses traits, elle devait le penser. Furieuse, elle posa la pointe sur le mollet gauche du blond. Il l'observa faire et constata que ses chevilles étaient attachées à un crochet au sol. Les taches sombres l'informaient qu'il n'était pas le premier et vu la taille, rien de bon l'attendait pour la fin. La femme appuya, elle dut utiliser ses deux mains et tout son maigre poids pour parvenir à faire couler le sang. La douleur fit grincer des dents à Ashaï. Se souvenir et vite, il le devait pour arrêter cette folle !

LucAshaïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant