Chapitre 4 Réalité ou mensonge

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Lucanus observait les images. Il ne comprenait pas grands choses à celle-ci hormis que cela devait avoir avec lui. Les changements d'expression de la brune à ses côtés étaient bien plus parlants. Même si cela ne dura pas longtemps, le médecin étant pressé de lui faire passer un autre examen en affirmant que rien n'avait changé. Lucas devait-il s'en inquiéter ? Même s'il le voulait, il n'y arrivait pas. Tout lui semblait si dérisoire et sans lien avec sa personne.

Le docteur Rushars le fit s'installer sur une autre chaise devant un cadrant métallique où l'homme d'affaires dû poser son menton et appuyer son front. De toute évidence, c'était pour examiner ses yeux. La lumière forte le fit grimacer, mais comme il ne devait pas fermer les yeux pour permettre au médecin d'examiner le fond de son œil, Lucas ne broncha plus. La brune le fixait sans tout à fait comprendre en quoi les yeux de son patron avaient à voir avec un problème neurologique.

- Il parle souvent de couleur qui entourent les gens. Ce n'est peut-être rien, mais comme il ne s'en plaint pas avec les médicaments, je vérifie à chaque fois.

- Ces yeux pourraient avoir des problèmes ? s'inquiéta la secrétaire.

- Ils vont très bien, trancha Lucanus avec une certaine froideur.

Rushars haussa les épaules. Il ne trouvait aucun souci jusque-là, mais il préférait vérifier. D'ailleurs, il remarqua un petit quelque chose qui le fit froncer les sourcils. Il activa l'écran pour mieux voir et zoomer. Une légère tâche l'inquiéta.

- Il y a un petit quelques choses, il faudra repasser demain pour refaire un test et voir si le traitement ne le fait pas disparaître.

La secrétaire sortit sa tablette pour rapidement dégager une heure de disponibilité le plus vite possible. Au diable les réunions, la santé de Lucas passait avant tout. Celui-ci demanda seulement s'il pouvait s'éloigner de la lampe qui l'aveuglait. Le médecin paru un peu mitigé.

- Je me demande si... Rushars se leva sans finir sa phrase.

D'un pas rapide, il quitta son bureau en laissant la porte ouverte. Le petit homme marcha aussi vite qu'il le pouvait et revient trois minutes plus tard avec un dossier. Il le posa sur son clavier et l'ouvrit pour rapidement chercher après plusieurs feuilles qu'il empila avant de la poser face à lui avec un stylo bille.

- Monsieur Caelius, vous voulez bien remplir ce questionnaire ?

- Si vous voulez.

Il alla s'installer et se mit à lire les feuilles sans toucher au Bic. Lucas reposa les papiers avant de se décider à répondre du mieux qu'il le pouvait, mais dès qu'il posa la pointe du stylo, il ne parvient pas à former une première lettre. Il observa sa main, la massa un peu et essaya à nouveau.

- N'insistez pas. C'est normal, assura le médecin.

La secrétaire fit des yeux plus grands que ceux d'une chouette en ouvrant la bouche. Elle n'y croyait pas à son « C'est normal. » Le ton très calme et posé du docteur aurait dû la rassurer, mais en rien, ce fut le cas. Et comme pour la convaincre ou tester encore les capacités du patient, Rushars tourna son clavier et son écran. Un programme d'écriture vierge, il demanda à Lucanus d'y écrire son prénom pour commencer. Cela lui prit du temps de chercher chaque lettre, les unes après les autres, les retrouvant sur le clavier au fur et à mesure, incapable de se souvenir d'où se trouvait celle-ci sur lesquelles il passait.

- Je vais faire une prise de sang. Puis je prescrirai le même traitement qu'avant, mais il faudra sûrement le changer.

La secrétaire approuva. Elle profita qu'il soit derrière son ordinateur pour lui donner les heures qui pouvaient être disponibles le lendemain. Il en choisit une qui convenait à son agenda. Le médecin alla dans plusieurs armoires pour trouver ses outils de prélèvement de sang. Il installa le patient sur la chaise sous la machine neurologique. Cela ne prit que quelques secondes, mais Rushars examina le sang à vue d'œil avant de faire une drôle de moue.

LucAshaïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant