Chapitre 22 Téléphone !

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Derrière son bureau, l'homme d'affaire tapait habilement sur son clavier. Bien qu'il eût songé à renvoyer Susanne, celle-ci lui avait expliquer regretter son acte et qu'elle se tiendrait donc à une relation purement professionnelle. Toutefois, si Lucanus ne voulait pas, elle chercherait alors quelqu'un pour la remplacer rapidement. La question restait donc en suspension car, son employeur son contenta d'approuver d'un hochement de la tête. Il ne pouvait donc pas savoir si la semaine prochaine ou même le lendemain, la secrétaire serait encore présente. Etonnement, l'idée qu'elle parte ne lui plaisait pas. Elle savait tant sur lui et ses exigences qu'avoir un nouvel assistant semblait être déraisonnable.

- Avez-vous pris vos médicaments ?

La question tira le riche de son écran. Il observa l'heure et l'assiette contenant un sandwich coupé en deux à côté de son clavier. Le repas intact ne le tentait pas, toutefois il devait manger pour prendre les gélules. Un soupire lui échappa. Voilà tout juste deux jours qu'il était revenu d'Haïti et Ashaï n'était pas venu le voir une seule fois. Certes, ils s'échangeaient un message le matin et un le soir, mais c'était si peu. Le président soupira profondément avant de regarder son téléphone. Toujours rien. Un poids sur les épaules et une douleur dans le torse, il se servit un verre d'eau et goba d'une traite les médicaments et sa boisson.

- Vous devez manger. Pesta la brune en remettant ses lunettes.

Uniquement en sachant qu'elle le disait pour son bien, Lucas mordit une bouchée qui ne lui plut en rien. Le pain avait un gout fade et les crudités dedans manquaient cruellement de soleil pour avoir une saveur. La femme soupira. Elle ne pouvait que comprendre la frustration qu'il devait ressentir. Le mafieux n'avait pas passé un seul coup de fils et dès que son employeur arrivait, il semblait en pleine attente.

- Si vous voulez de ses nouvelles passez lui un coup de fils.

- Il doit être occupé. Ronchonna Lucas.

- Il doit se dire la même chose de vous. Cracha Susanne.

Que répondre face à cela ? L'homme d'affaire regarda son portable avant de le déverrouiller pour chercher le numéro et appuyer sur le cornet vert. Une sonnerie, une seconde... Il raccrocha pour regarder l'écran blanc. D'où lui venait une telle panique ? Ses yeux rubis se tournèrent vers la brune qui lâcha son stylo en le voyant faire. Elle soupira en reprenant très vite son sérieux et ramassa l'objet avant de sortir du bureau.

- Non mais quel crétin ! Pesta-t-elle en fermant la porte.

Le téléphone tactile de l'héritier sonna. Il tenait son arme de poing en main et visait une cible à vingt mètres de lui. Les coups de feus rendaient le moindre son extérieur plus silencieux qu'une tombe. La concentration dont faisait preuve le mafieux ne tenait qu'à un seul fil : celui de ses pensées. Le blond ne comprenait pas. Cela ne faisait que deux minuscules jours et pourtant...

Son chargeur sonna vide. Il jura avant de sursauter en donnant un coup de coude, quelqu'un avait osé toucher son épaule sans se faire savoir avant. Le pauvre Perry évita de justesse et prit l'attaque pour un jeu, il fit une clé de bras et envoya son cousin au sol comme une mouche. Totalement perdu de se retrouver la tête en bas, Ashaï fit de grands yeux avant de se relever pour foudroyer du regard son second. Le rouquin, fière de sa bêtise, souriait victorieux avant d'avoir le souffle coupé par un coup de genou sous les côtes. Perry tomba à genou alors que le futur chef de clan souriait, content d'avoir le dernier mot.

Ce ne fut qu'après avoir admiré le roux au sol, que le rebelle remarqua son vieux à deux mètres. Le grand-père l'observait attentivement et lui fit signe de s'approcher pour quitter la salle de tire et s'entendre parler. Le blond donna un coup de pied moqueur à son cousin. Il attrapa son sac contenant son portable et ses autres armes à feu, avant de traverser la pièce pour rejoindre Marcus Flamme.

LucAshaïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant