LucAshaï

Chapitre 11 Se revoir

L'interdiction formelle de bouger de son lit ne pouvait qu'énerver le blessé. Impatient et téméraire, Ashaï ne tenu pas dix minutes que Perry l'abandonne dans sa chambre pour tenter une expédition pipi. Bien conscient du problème de sa jambe, il négligea plus maladroitement les plaies sur son ventre, mais aussi celle dans son dos. A chaque mouvement il sentait la douleur d'un endroit qu'il pensait épargner jusqu'alors. La triste vérité, c'était que même inconscient cette garce sans nom s'en était prise à lui. Si l'héritier la retrouvait, il lui ferait la peau !

Un pied au sol, il jugea la force qu'il allait pouvoir imposer à l'autre. La douleur tarda à se faire sentir, mais pas le sang. Il ne pouvait tout de même pas pisser dans son lit. Son amour propre en prendrait un coup trop dur. Ashaï s'efforça donc de poser son poids sur l'autre patte. Son dos lui lança. Il pesta, tordit un bras pour aller toucher en pansement et remarqua qu'il venait d'arracher un point au bras qu'il venait de bouger. Si pour certain se serait le dépit, ce fut la rage folle pour le blond. Il jura entre ses dents avant de bondir sur ses pieds. Une fois debout, il regretta bien vite. Dans son élan endiablé, il arracha la perfusion et de sang jaillis de son coude. Les yeux bleus incroyablement stupéfait par cette soudaine fontaine observèrent un trop long instant le problème. Bon soit, de toute façon ses draps étaient déjà tâchés de rouge. Il posa une main vive pour stopper le saignement. Le parquet ne ferait pas long feu si personne ne venait éponger rapidement.

- Que fais-tu ?

La question, ridicule, ne manqua toutefois pas d'être intriguant. Qui venait donc d'oser ouvrir la porte d'Ashaï sans frapper ? Il ne reconnut pas la voix et quand il leva les yeux, son cœur manqua un battement. Des chaussures en cuirs blancs. Un pantalon noir. Une chemise blanche et un long manteau cendre. Des gants nacrés. Le tout couvrant une peau d'ébène aux yeux rubis.

- Putain de bordel de merde qu'est-ce que tu fais ici ?

Le chapelet de juron ne fit pas reculer Lucas. Il entra pour rapidement tirer un mouchoir d'une poche et s'approcher un peu trop vite et trop près du jeune homme. Le blond recula, oublia sa jambe atrocement douloureuse, perdit l'équilibre et fut rattraper par une main couverte de tissus. Le contact en soit n'avait rien de désagréable, hormis que les doigts tenaient fermement le poignet du coude qui pissait le sang. Le riche appuya aussitôt sur la blessure en fixant intensément le blond.

- Quoi ?

- Pose tes foutues fesses.

Le grondement autoritaire déstabilisa l'héritier. Il obéit sans trop savoir pourquoi. De toute façon, il n'allait pas pouvoir prendre la fuite. Son preneur d'otage comptait bien soigner ses petits bobos. Enfin petits. En posant son fessier, le mafieux grimaça. Les plaies dans son dos tirèrent atrocement et celle sur son ventre n'apprécièrent pas d'être tordues. Il se laissa rapidement tomber à plat sur le matelas. Suivant le mouvement, Lucanus se retrouva un genou sur le bord dur du lit. Une main tenant le mouchoir dans le creux du coude alors que l'autre se retrouva près du visage du blond pour empêcher le président de lui tomber dessus.

- A quoi tu joues ?

Le grondement, à nouveau, si près de son visage qu'Ashaï put voir cette lueur féroce dans les iris rubis. Il ne rêvait pas son grand-père s'était lourdement trompé, cet homme n'était en rien chaste ! Le blond fronça les sourcils. Il posa sa main libre sur le torse de son envahisseur. Le contact chaud lui fut agréable et cela suffit pour l'arrêter un instant. Juste assez pour permettre à un cousin rouquin d'entrer avec deux bières.

- Ha ! Fit Perry avant de fermer la porte.

- Comment ça Ha ! ?! Hurla Ashaï.

L'homme d'affaire poussa un grondement en se redressant. De toute évidence, ses tympans n'appréciaient pas de recevoir autant de décibel. Le blond ne s'en excuserait pas, pas même alors qu'il regrettait de lui avoir fait aussi mal. Quoi que ? Il jugea bien vite qu'il n'avait rien à se faire excuser. Si ce type n'était pas venu aussi près, il n'aurait pas eu mal pour un rien.