L'arme au poing, Perry savait parfaitement ce qu'il faisait. Il entra avec trois de ses hommes. Celui devant lui ouvrait la voie, il le couvrait. L'étroit couloir servait principalement à ralentir ce type d'assaut. Sauf que les membres du clan Tigre Blanc, en sous nombre, se la jouait plus futé que les Loups ne le pensait. Perry tira à vue. Il connaissait assez le gars qui le précédait pour savoir qu'il ne passerait pas d'un mur à l'autre. Epaule gauche collée contre un mur, il avançait à petit pas régulier et mesuré. Le rouquin gardait le même rythme de l'autre côté du couloir. A l'approche d'une porte, il l'ouvrit, jeta une grenade flash comme l'aurait fait la brigade anti-drogue. L'explosion offrit le signal d'assaut à son coéquipier. Le futur sous-chef suivit le mouvement. La pièce fut nettoyée en un rien de temps. Aucune pitié. Tous ceux qui tenaient une arme prirent une balle. Les autres reçurent l'ordre de se coucher au sol main sur la tête. Si quelqu'un faisait le moindre signe de rébellion, une balle dans le bras ou la jambe.
Les deux qui suivaient Perry continuèrent dans le couloir. Ils assuraient que personne d'autre ne viendrait les prendre à revers. Le rouquin retourna dans le couloir. Son collègue attachait les prisonniers. Deux autres membres de leur clan entrèrent après eux. Perry se remit en marche avec un autre. Deux de fronts, collé à chaque mur. Deux en arrières, en encore une paire plus loin qui sécurisaient la sortie. Parfaitement coordonné et entrainé depuis des années à réaliser ce type de manœuvre.
De l'autre côté du bâtiment, Lucanus laissa passer un duo devant lui. Il tenait son arme pointée vers le sol. Au grand jamais il n'avait tiré en dehors d'un stand de tir. Son ancien secrétaire, Thomas Quantin, avait argumenté sur l'importance que son patron puisse se défendre seul pour la pire des situations possibles. Lucas n'y croyait pas, mais il remercierait Thomas quand tout sera plus calme.
D'un pas un peu trop pressé, il suivit les deux hommes, sans comprendre pourquoi ils se collaient au mur. Celui qui le suivait le poussa sur le côté pour l'obliger à imiter le mouvement. Cela le déstabilisa, mais comme il était déjà dans la tanière du loup. L'homme d'affaire mima les gestes des éclaireurs. Une porte s'ouvrit et un homme armé d'une machette sortit. Il reçut une balle en pleine tête de la part de celui à droite, celui à gauche toucha le cœur une fraction de seconde plus tard. Les forces spéciales pouvaient se tenir, ces gens étaient des tueurs entrainés à travailler en groupe. Lucas n'en revient pas, mais il n'eut pas le temps d'être en admiration. Une rafale de balle traversa un mur et manqua de le toucher. Il visa la paroi et tira au hasard en priant pour ne pas tuer son ennemi. Contrairement à son binôme qui profita d'un trou pour voir la situation de l'autre côté du mur en plâtre et toucher le tireur. Celui-ci hurla, mais le son des coups de feu rendit le cri semblable à un murmure. Le président s'étonna de ne presque rien entendre, mais à nouveau, il ne possédait pas le temps pour penser et réfléchir.
Son petit groupe avança, avant de faire face à des escaliers et deux portes. Celui à droite ouvrit la sienne avant de jeter un coup d'œil. Celui à gauche fit de même. Les deux éclaireurs échangèrent des signes qui ne disaient absolument rien à l'homme d'affaire. Deux personnes le dépassèrent. Par binômes ils envahirent chaque pièce et tirèrent avec précision. Lucas tarda encore trois secondes avant de s'avancer. Il dû se donner du courage pour jeter un coup d'œil dans la pièce. Trop rapide, ses yeux ne virent rien. Il recommença et se pétrifia en voyant les corps aux pieds des membres du clan Tigre Blanc. Il y avait même un enfant tenant une mitraillette.
Son sang ne fit qu'un tour. Le ventre noué, le riche se colla contre le mur dans le couloir. Il eut du mal à respirer. Que faisait-il là ? Il ne le savait plus. La petite silhouette au sol se gravait dans son crâne. L'air lui manqua brusquement. Devait-il fuir ? Impossible de bouger d'un pouce. Lucas n'avait pas sa place dans ce bain de sang. Il n'était pas capable de tuer. Le visage du blond lui revient à l'esprit. Est-ce que lui parvenait à appuyer sur la détente ? La question seul lui glaça le sang. Qu'est-ce qu'il foutait là ?! Susanne lui avait dit de ne pas se lancer dans cette folie. Son raisonnement tenait la route, d'autant plus à cet instant.
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LucAshaï
AcciónUn riche chef d'entreprise rencontre l'héritier d'un clan mafieux. Si leur deux mondes les séparent totalement, le voile entre le légal et l'illégale est plus fin qu'ils ne l'imaginent, mais Ashaï parviendra-t-il a accepter ses propres sentiments? L...