Chapitre 4 : Agust et l'école (Lisa)

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Aujourd'hui, les choses sérieuses commençaient enfin. Je m'étais levé assez tard afin de me reposer le plus possible, car le soir, j'avais un important rendez-vous avec un gang de revendeurs du Nord. Eux, ils nous achètent nos cristaux, et cette somme dépasse pour nous les millions. Il s'agit sans aucun doute de notre marché le plus fructueux, mais il est à risque. En effet, on a eux plusieurs fois des problèmes avec eux, ou encore avec des concurrents qui venait nous mettre des bâtons dans les roues. Il y a de cela un an et demi, nous les avions perdu, ils avaient préféré acheter chez quelqu'un d'autre. Cela avait entraîné de terribles conflits, dans lesquels nous en étions sorti victorieux. Alors maintenant, on allait enfin récupérer ce marché, et cela, j'en étais garanti.
Kai était venue me réveiller en début d'après-midi, il était assez énervé quand il était entré dans mon bureau.
- Je crois qu'il est temps que tu te lèves Lisa.
Je soupirais, déjà fatigué par la journée qui m'attendait.
- Kai, je n'ai pas envie d'y aller...
Mais celui-ci ne faisait pas attention à ce que je disais.
- Le lieu de rendez-vous a enfin été établi, il aura lieu dans déchetterie des ports, à l'abri des caméras de surveillance.
Je songeais, à l'abri, bof bof finalement.
- Prenons simplement les couteaux, ils n'y ont pas de raison que cela dégénère plus que cela.
Il acquiesçait, ceci devait être pour moi une mission de routine, le mieux, était que j'apporte que de l'équipement léger afin d'éviter les provocations et de couper le dialogue.
Kai ne disait rien de plus, il retournait à l'organisation de l'opération du soir.

En regardant mon téléphone, je voyais un message de... Kim Jennie ? Je ne comprenais pas de quoi il s'agissait, j'étais étonné qu'elle vienne me parler aussitôt, du culot elle en avait. En l'ouvrant, je rigolais un peu du contenu qu'il contenait :
« Bonjour Lisa, merci de me dire quand tu serais disponible pour aller boire un verre avec moi. Jennie »
Je souriais, mais je ne savais pas pour quelle raison.
« Demain soir, si cela te va bien ? »
Il ne fallait pas attendre plus longtemps pour avoir une réponse positive.
Cela me donnait l'énergie de me relever et d'aller me préparer.

Ma vie était simple, en journée, j'organisais mes nuits et la gestion de mes hôtels. La nuit, je m'occupais du gang et du trafic. Tout se passait pour le mieux, et je sentais avoir une gestion la plus parfaite possible.
Je mettais mon beau costard après m'être lavé plus je me dirigeais vers la sortie.
- Kai, occupe-toi du bâtiment, je m'en vais à l'école.
Il acquiesçait et me laissait faire.
Je descendais par l'ascenseur et je me retrouvais immédiatement devant la voiture. Celle-ci était constamment prête à me prendre, et c'était surtout pratique en cas de problème.
Je montais dedans et disais simplement au chauffeur.
- Direction l'école.
Qu'est-ce qu'était l'école ? Un terrain désaffecté qui se situait en bordure de la ville. Je le payais avec l'argent de l'entreprise, il s'agissait d'un terrain d'entraînement pour le gang. Ce n'était pas un des seuls lieus dont le gang disposait, mais sans doute un des plus importants.
L'école n'était plus en service depuis maintenant une bonne dizaine d'année, alors on avait investi le lieu avant que je ne prenne les commandes, avant même que je sois marié à Suho. La ville l'avait abandonné, car les travaux coûtaient bien trop cher, alors bien après cela, on avait discrètement investi le lieu.
La, traversé de la ville, se faisait par l'autoroute principale. Il n'y avait pas de péage, pas de frais pour s'y rendre. Mais le problème principal était les caméras de surveillance présente tout le long du chemin. Pour nous y rendre, on ne disposait pas de téléphone, on avait établi une ligne de file au travers les égouts. C'était ce qu'il y avait de mieux afin d'éviter l'espionnage.

En arrivant dans le petit village à moitié abandonné, on tombait sur un couple de vieux monsieur qui habitait là. Comme souvent, j'arrêtais la voiture, un magnifique 4x4 noir à vitre teinté juste devant eux, puis j'ouvrais la fenêtre.
- Bien le bonjour messieurs.
Ils me regardaient tous les deux et me souriaient.
- Madame, votre mari n'est plus là ?
Je baissais les yeux, il est vrai que cet événement était tout récent.
- Hélas, il ne sera plus ici, il est décédé la veille...
Les deux me montraient leurs condoléances.
- N'hésitez pas à aller nous voir à l'école si vous avez besoin d'aide, on se fera un plaisir de vous aider.
Les deux se courbaient encore. Il n'était pas difficile, on achetait simplement leur silence, qui n'était pas à un prix extravagant. Au-delà, il était trop simple d'esprit pour comprendre ce qui se passait dans leur village.

Un peu plus loin, à travers plusieurs routes mal au point, on arrivait au niveau du portail de l'école. Celui-ci était vidé de personnel, le bâtiment principal n'était pas réellement occupé. Le conducteur sortait de la voiture et levait les bras en l'air, puis le portail électrique qui avait été rénové par nos soins s'ouvrait. Le conducteur remontait dans la voiture, puis on entrait dans l'enceinte de l'école. On avait trois camera dansa première cour, cela nous permettait de nous assurer de qui entrait et sortait. En plus de celle-là, on avait une camera par couloir et on essayait d'en avoir une par classe, c'était une sécurité qui était devenue indispensable de nos jours.
On contournait la 1re cour afin d'arriver dans la seconde, et c'est seulement à cet endroit-là qu'on entendait un peu de bruit. Ça criait, c'étaient mes hommes qui s'entraînaient.
Je descendais de la voiture en enfilant mon long manteau. Celui-ci était plus pour l'hiver, il m'allait jusqu'en dessous des genoux. J'avais cousu moi-même une capuche à celui-ci afin de pouvoir dissimuler mon visage en cas de problème. Cette même capuche contenait un petit trou dans lequel se cachait un masque, afin de pouvoir être anonyme le plus possible. Mais je mettais ni l'un ni l'autre, juste le manteau, pour que je me dirigeais vers l'entrée principale.
Cette entrée laissait place à un gigantesque hall, un espace dans lequel tout le monde s'entraînait. À quoi ? Aux arts martiaux et au couteau. C'était ce qui composait ma force principale, et non pas ma force d'élite qui n'était pas ici. Le gérant de cet endroit, on l'appelait Agust, il devait être à peine plus âgé que moi, mais possédait une force incroyable, c'était un des hommes de confiance de mon mari. Pour leur entraînement, il disposait de toute une panoplie de matériel de gymnastique et de boxe, mais il y avait aussi un stand de tir à l'arc, dans lequel s'effectuait aussi le lancer de couteaux. Même si cette pratique était interdite, il y avait normalement peu de chose qui pouvait être répréhensibles par la loi. Hormis le fait bien sûr que nous n'avions pas de certification de la ville, et donc que nos activités étaient de ce point de vue illégale.
L'objectif était aussi que, si le lieu venait à être découvert, il n'y ait pas de moyen de me réprimender, ou que cela finissent par me retomber dessus. L'école n'avait aucun lien avec mes activités de PDG, et inversement.
En me voyant, il allait directement vers moi, et se courbait afin de me saluer.
- Madame.
Je souriais à moitié.
- Tu n'as pas besoin de ça avec moi Agust.
Ce dernier se redressait.
- Laissez-moi au moins pour cette fois réaffirmer mon soutien envers vous.
Il avait les cheveux un peu frisés et mi-long. Mais il était surtout musclé, énormément musclé, ce qui ne l'empêchait pas de rester au bord de l'anorexie.
Il se baissait et me prenait ma main afin d'embrasser son dos, comme il avait l'habitude de le faire.
- Permettez-moi madame, d'affirmer que vous avez tout mon soutien quoi que vous entreprenez.
Je levais les yeux au ciel, il avait le don de me fatiguer à force de le faire, même si c'était tout autant drôle.
- Et bien, disons que tu vas pouvoir mettre ça en pratique. Ce soir au vieux port, on a rendez-vous avec un de nos acheteurs, je compte sur toi et tes hommes.
Il se redressait puis se courbait simplement le dos.
- Vos désirs sont des ordres madame.

L'Impasse tragique (jenlisa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant