Chapitre 6 : Le port (Lisa)

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On se retrouvait au milieu du port. Il faisait actuellement nuit, et nous étions seuls. Seuls ? Pas réellement, car nous étions nombreux, très nombreux. De mon côté, il y avait une bonne trentaine d'hommes, de leur côté, il ne leur restait plus grand monde. Il s'agissait de faire la police, de remettre les pendules à l'heure pour les plus petits groupes. Nous venions de gagner la bataille, et je n'avais même pas eu besoin de lever le petit doigt.

Mes hommes étaient en sang, de nombreuses personnes étaient en train d'agoniser sur le sol. Ce n'était pas tout, certains étaient même inconscient, c'était un véritable massacre qui venait d'avoir lieu. Mais nous l'avions gagné, c'est ce qui comptait.
Juste en face de moi, il y avait Agust qui tenait les cheveux d'un homme qui était à terre à genoux.  C'était cet homme-là qui avait voulu faire sédition, il croyait qu'avec  le changement de dirigeant ma tête allait tomber avec le groupe, mais  ce n'était pas le cas. Il y avait une chose dont j'étais sur c'était qu'il fallait causer un peu de terreur afin d'asseoir notre puissance. Histoire de remonter les pendules de tout le monde.
Je m'approchais tout en faisant attention, je marchais afin de ne pas me salir. Je portais encore mon long manteau bleu foncé et bien évidemment, je portais ma capuche. J'avais une cigarette à la main que j'avais allumée lors du début des affrontements. Pour une fois, j'étais même étonné de ne pas avoir eu besoin de me battre.
Je m'arrêtais au niveau du chef de clan qui me faisait face, je me baissais à son niveau et je le regardais.  Il ne pouvait voir que mes yeux, je portais mon masque intégrer,  l'anonymat était encore une fois la chose la plus importante que je  recherchais. Je le regardais droit dans les yeux, il avait mal, il souffrait, il me suppliait du regard, mais il avait aussi de la haine.
- Mon défunt mari était déjà passé sur toi il y a de cela quelques mois déjà. Je commence à douter de ta fiabilité.
Il se courbait et sa tête touchait le sol, il me suppliait au possible.
- Je ne sais pas quoi faire de toi à force.
Je soupirais, il se lamentait, mais je n'écoutais même pas, ça ne m'intéressait pas.
- Écoute, on ne va rien renégocier. Mais je vais juste prendre cinq de tes hommes. Agust, choisit les, ils seront pour libérer de la place au grand chantier.
Agust, sans rien dire visiter les corps et en choisissait plusieurs.
- Comme ça, on reste sur le même contrat et je garde simplement tes cinq hommes le temps que votre dette soit payer. Disons pour deux mois.
Je me courbais à son niveau et je lui chuchotais.
- La prochaine fois, je réquisitionne ton bar ok ? Et la vente, c'est moi qui m'en occuperai.
Il continuait de me supplier, mais Agust nous arrêtait juste avant que je ne m'énerve.
- Cheffe, celui-ci est déjà mort.
Je me redressais et je le regardais.
- Il est à nous ?
Il me répondait non de la tête.
- Alors laissons le ici, pas grave si la police le trouve. Cela mettra un peu plus de pression à notre ami-ci présent.
Je me redressais et je faisais demi-tour. Agust embarquait les cinq hommes puis nous nous éloignons avec nos grosses voitures.


Le lendemain matin, je décidais d'envoyer un message à Jennie, on devait normalement se voir dans la journée. Mais j'étais maintenant sûr que ça n'allait pas se faire. Entre temps dans la nuit, j'avais reçu un message de Ryujin me disant "Un cadavre a été retrouver non loin de la déchetterie du vieux port, on y va, je te tiens au courant". Alors en sachant cela, j'étais persuadé que ça n'allait pas se faire.  J'avais donc en toute innocence envoyer un message à Jennie si on se  retrouvait bien dans la journée, que j'étais disponible à partir du  milieu d'après-midi. Elle n'avait pas mis longtemps à me répondre que 16 h lui convenait parfaitement.
Alors l'après-midi venait vite, je n'étais empêché par rien au monde. Tout se passait pour le mieux et la situation de la nuit passée était pour moi déjà loin derrière.
Je m'occupais vite fait des comptes de l'hôtel, mais je laissais rapidement tomber. Je me relevais et j'appelais Chaeyoung au téléphone.
- Chaeyoung, j'ai besoin de faire du sport, allons nous entraîner.
C'est ce qui s'était passé pendant les trois heures qui ont suivi. J'avais besoin de faire un entraînement régulier afin de ne pas perdre en force physique et en agilité.

L'après-midi, je sortais avec mon manteau habituel dans les rues de la ville. Je n'étais pas accompagné, je n'avais pas besoin pour ce genre d'occasion.  Je faisais le trajet à pied, il me fallait un peu plus de vingt minutes  pour arriver au lieu de rendez-vous, qui était une grande place au  travers une rue piétonne. Je regardais tout le monde autour de moi, ils ne lâchaient pas leur téléphone un seul instant.  Je faisais un peu ridicule avec mon vieux téléphone a clapet, mais  celui-ci était spécialement conçu sans Internet, pour qu'on ne puisse  pas me suivre. Je ne portais pas ma capuche, mais  j'avais pour l'occasion mise une casquette ce qui cachait ma frange,  mais laissait pour autant mes longs cheveux descendre le long de mes  épaules. Je regardais à droite puis à gauche, et  c'était à ce moment-là que je voyais installer sur une terrasse, Jennie  qui me faisait de grands signes. Elle était seule en train de prendre son café, je souriais et je me dirigeais vers elle.
- Tu es venue bien couverte Lisa.
Je tirais la chaise située en face d'elle et je m'installais.
- Je n'avais pas envie d'être reconnu, et même encore moins suivi par un garde du corps.
La serveuse arrivait dans le même temps, je commandais à mon tour un café.
- Tu bois du café ?
Je lui souriais.
- Il me faut ça pour tenir ma charge de travail, même si ça va mieux.
- De gros projets de prévu ?
J'haussais les épaules.
- Un rachat d'un hôtel qui traîne, mais je devrais pouvoir m'en sortir avec les contrats.
Elle me souriait.
- À ce que je vois, tu as du travail par-dessus la tête avec tes nouvelles dispositions.
Je voyais qu'elle faisait attention à mon défunt mari.
- Il m'a toujours formé à ce que je puisse le remplacer un jour et que je puisse être le plus efficace possible. Au-delà de ça, je n'ai pas réellement eu le temps de le pleurer, même si je me sens un peu morose dernièrement.
Je voyais Jennie se redresser.
- En parlant de cela, tu as des informations supplémentaires a donner.
C'était sur que ça allait dévier de sujet pour parler du meurtre de mon mari, mais j'étais venue en pleine conscience de ce fait.
- Aucune idée, j'avais pensé à une histoire d'argent, mais nos comptes ne présentent aucune irrégularité.
- Je les voudrais en fait.
Je m'arrêtais de parler.  C'était sur elle allait fouiller ma vie et sans doute me mettre la  pression, le fait que je la connaisse déjà n'y changeait rien.
- Pas de problème, je t'enverrai cela ou venez faire une perquisition si vous préférez.
Jennie se redressait.
- On dirait que tu me mets au défi.
Je soupirais.
- Disons que j'ai déjà bien d'autres choses a penser que d'avoir à m'occuper de la police. Faite votre boulot, c'est tout ce que je demande.
Jennie enlevait le sourire qu'elle avait brièvement affiché.
- Je vois Lisa... Excuse-moi.
On se regardait toutes les deux dans le blanc des yeux.
- Ceci dit, je suis étonné qu'une jeune comme toi s'occupe de cette affaire.
Elle rougissait à mes compliments, je ne comprenais pas pourquoi, mais cela semblait lui faire plaisir.
- Oui, je suis d'après mes supérieures très compétentes. Et j'ai avec moi une équipe solide sur laquelle compter.
Je buvais mon café qui venait de m'être donné.
- Qu'est-ce qui t'a amené à faire ce travail Jennie ?
Jennie redressait sa mèche.
-  Mes parents, mon père avait fait une overdose, il a survécu, mais les  séquelles ont été telles que j'ai toujours été déterminer a arrêter les  trafiquants de drogue. Et toi ? Comment t'es tu retrouvée à cette place-là ?
Je regardais Jennie, je voyais qu'elle me mettait à l'épreuve.
- Suite à l'accident de voiture qui a causé le décès de mes parents, j'ai été placé en famille, ce qui ma valut le poste dont je dispose actuellement, car il s'agit en réalité de la même famille.
Jennie me faisait de gros yeux.
- Tu es en train de me dire que tu étais marié à ton demi-frère ?
Elle semblait abasourdie alors que j'acquiesçais.
- Techniquement, même s'il est mort, je le suis toujours.
Jennie s'affalait sur sa chaise.
- Incroyable, comment c'est possible.
Je regardais le ciel, moi aussi, la dessus, je sentais que ce n'était pas forcément la situation des plus normales.
- J'ai passé mon enfance avec lui, je le voyais après l'école, on était très proche. Suite à l'accident, il a pris soin de moi.  En somme, nous avons toujours été proches et il m'a toujours protégé,  et cela, même si ça allait à l'encontre de sa petite fierté.
Jennie me souriait.
- Tu veux dire qu'après l'accident de voiture de tes parents, ce sont eux qui se sont occupé de toi.
Je répondais oui de la tête.
- Ils m'ont élevé à la campagne, puis ils ont rapidement voulu que je m'occupe des affaires de familles, dont Suho allait hériter. Et finalement, c'est pour ça que je suis actuellement au poste dont je dispose.
Jennie était troublée, ça se voyait, mais son téléphone sonnait. Elle le prenait et décrochait immédiatement, il s'agissait de son travail.
- Oh, je vois merci, j'arrive tout de suite Ryujin.
Je la regardais perdu.
- Il y a un problème Jennie ?
Elle soufflait.
- Malheureusement, le travail m'appelle, si tu veux a l'occasion, je te tiendrai au courant.
Elle me laissait de l'argent pour payer nos deux collations, on se saluait et elle partait immédiatement. Mais cette scène me faisait sourire, car cela voulait dire que l'enquête avançait et que Ryujin était déjà bien à sa place.

L'Impasse tragique (jenlisa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant