chapitre 18 : la fuite (Chaeyoung)

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La matinée était plus animée, il n'y avait pas encore eu d'attaque brusque sur nous, mais ce qui se passait était intéressant. Ils remettaient de la pression petit à petit. Étant elle qui voyait le plus loin avec mon arme, j'étais celle qui était prise pour cible. Cela me faisait en quelque sortes un petit plaisir, car cela signifiait que j'étais donc assez embêtante pour leur représenter une embûche. Pour autant, ils étaient bien mieux préparé, j'avais réussi à en avoir qu'un seul. Il m'a semblé en blesser un autre à un moment, mais je ne le voyais plus pouvant me confirmer cette affirmation. Agust était à l'étage juste en dessous et me couvrait si besoin. Il avait vite compris quel rôle il pouvait avoir dans ses tâches afin de pouvoir m'aider. Mais j'allais avoir besoin de répit.
- Chaeyoung, tu ne te drogues pas ?
Je me retournais et je regardais l'homme qui me demandait cela.
- Non pourquoi ?
- C'est le toubib, il veut faire un contrôle de tous ceux qui se droguent afin qu'ils ne soient pas en manque pendant cette bataille. On veut éviter les problèmes avec toutes ses armes qui circulent et possible infiltration.
Je comprenais mieux pourquoi.
- Il y a un registre, renseigne toi auprès du second de Jisoo, c'est lui qui s'occupe de ça normalement.
Il se retournait immédiatement afin de retrouver ce registre.
Cette question ne m'étonnait pas tant que ça. Bien que l'on soit producteur et trafiquant de drogue, certains peuvent consommer même si ce n'est pas conseillé. Pour ça que l'on fait de notre mieux afin de pouvoir éviter ce problème.

Les premières minutes de la matinée étaient un déluge de feu me concernant. Ils n'avaient pas encore attaqué, ils se préparaient, et cela, nous, on le voyait. Je prenais mon téléphone et j'appelais immédiatement Lisa.
« Lisa, ils vont attaquer, je me fais canarder, je ne peux pas vous couvrir. Il va falloir partir. »
Elle prenait quelques secondes avant de me dire « oui, on va y aller, évacuons. ». Bon, je me redressais et je pliais le peu d'affaires que j'avais. Je courais en gardant la tête baissée jusqu'à la porte et au-delà, j'allumais la mèche de la bouteille et je la jetais dans la pièce, puis je refermais la porte. Cela me rendait triste, mais il fallait partir.
Dans le même temps, j'entendais de nombreux coups de feux supplémentaires. À mon avis, il n'y avait pas de doute, l'attaque commençait, la vraie. J'ouvrais la trappe, je sautais puis je la refermais derrière moi. Je reprenais mon souffle, regardais autour de moi. Il n'y avait pas grand, mais le peu qu'il y avait, ça courait dans tous les sens. Au loin, je voyais Jennie qui semblait paniquer, et de l'autre côté, il y avait Lisa.
- Lisa, emmène Jennie et partez d'ici.
Je courais vers Lisa et je lui parlais juste en face d'elle.
- Elle n'a pas l'air d'aller bien et ce n'est pas la première fois qu'elle voyait le médecin ce matin. Vous deux, il ne faut pas qu'on vous trouve.
Lisa me regardait droit dans les yeux, puis elle acquiesçait.
Quant à moi, je voyais Agust passé à ma gauche, je lui attrapais le bras et je le retournais vers moi.
- Agust, il faut couvrir la retraite, on est les deux meilleurs à se battre au corps-à-corps.
Il me regardait et me faisait un oui de la tête.
- Le Hall, il faut tenir le hall, ils vont entrer par là.
On se suivait et on prenait ensemble la direction du hall.

Il ne restait pas beaucoup d'affaires à prendre. Je le suivais en stress, passais entre les rares qui étaient encore dans le bâtiment, passait les quelques barricades puis on arrivait dans le hall. Il commençait à y avoir un peu de fumée qui sortait de certaines pièces. On avait créé différents feux dans plusieurs classes, le plan se passait pour le mieux. À mon avis, la police était déjà au courant de ce qui se passait, Lisa avait tout prévu. On se regardait et on acquiesçait, on se cachait derrière deux murs et on attendait, l'un en face de l'autre, chacun de notre côté de la pièce. Je sortais deux couteaux, tout comme Agust. Et on attendait.
Il ne fallait attendre que quatre minutes, précisément quatre minutes avant que la porte soit défoncée. Ils ne faisaient pas de bruit, ou du moins le moins possible. Mais étant donné que la porte d'entrée donne vers le Sud, avec le soleil qui se lève, on pouvait voir quatre ombres se dirigeant vers nous. Il y a une porte sur leur droite, avant d'arriver à notre niveau. On les entendait se tourner pour la défoncer. Agust me faisait signe qu'on y allait.
Il sautait sur le premier homme et le poignardait sans peine. Ayant avec lui l'attention des trois autres hommes, j'arrivais derrière le premier que je voyais, le plus proche de moi afin de le planter dans le dos et de lui trancher la gorge.
Agust, qui était en proie avec les deux autres, les immobilisait. Il ne m'en fallait pas plus pour que je fonce sur un autre. Que je lui rentre dedans en plantant un de mes deux couteaux. Le faisant tomber, avec le deuxième, je le plantais au cœur. Le temps de réaliser ce qui se passait qu'un autre corps sans vie tombait à côté de moi. Les quatre hommes n'étaient plus.
Je me redressais et je regardais Agust, il prenait de l'essence, en versait sur les deux corps et y mettait feu en allumant une de ses allumettes. Je m'éloignais de la zone et m'approchais de la sortie de secours. Avant de sauter de l'autre côté du bâtiment, je me retournais vers Agust.
- Agust, tu es blessé, il y a de ton sang sur la scène de crime.
Mais il ne disait rien et me rejoignait vers l'extérieur.
- Je suis déjà repéré par la police, ça ne changera rien.
Je le regardais sérieusement.
- Agust, reste en vie, elle est enceinte.
Il me regardait avec de gros yeux.
- Alors fait en sorte de rester en vie.
Il me souriait un peu, puis me caressait un peu au visage. Il comprenait ma peine d'annoncer cette nouvelle. Car tous les deux, nous le savions, nous aimions la même personne.

Je regardais autour de moi et je voyais qu'il n'y avait personne d'autre, cela me poussa à soupirer de soulagement. Je rangeais mes deux couteaux et je reprenais mon fusil d'assaut. Je regardais tout autour de moi et je m'avançais discrètement.
- Chaeyoung, comment le sais-tu ?
Je soupirais, je crois que ce n'était pas le bon moment pour lui dire.
- Je connais bien Jisoo, bien plus que toi là-dessus.
Il râlait, alors je me retournais vers lui.
- Cela fait plusieurs mois qu'elle n'a pas eu ses règles, elle m'en parlait au début, mais elle a subitement arrêté et quand je lui demandais comment ça allait, elle ne faisait que d'esquiver la question.
Je le voyais bien embêté, alors il murmurait assez fort pour que j'entende.
- Je vois... Je suis désolé Chaeyoung...
Je soupirais.
- Ne le sois pas, ne me donne pas l'impression que tu regrettes, jamais d'accord ?
Il acquiesçait et me souriait, mais il redevenait immédiatement sérieux.
- Chaeyoung, ça va arriver derrière moi.
Je ne parlais plus et je lui faisais signe de courir vers le bosquet. En attendant, je me retournais et je le couvrais. Heureusement, car une autre porte était défoncer, et les trois hommes qui sortaient avec hâte et qui risquaient de nous tirer dessus se faisait immédiatement abattre de ma main. Appuyer sur la gâchette, c'était quelque chose de facile, je n'avais aucun mal à cela. On disait que le plus difficile pour un Homme est d'avoir la capacité d'appuyer sur la gâchette en pleine conscience. Mais je crois que quand je combats, je suis dans des trances qui m'empechaient toute réflexion. Les trois hommes tombaient, morts, je me sentais soulagé et avant d'être prise de remords, je me retournais et rejoignais Agust qui me couvrait.
Une fois arrivé à son niveau sans le moindre problème, il me montrait la suite du chemin.
- De là, on devrait pouvoir passer tout en restant couvert. Je ne vois personne d'autre sur le chemin du deuxième bâtiment, les autres devraient être déjà arrivés.
- Ou mort. Lui répondais-je ironiquement.
Mais ça ne marchait pas avec lui.
- Non, on ne voit pas de cadavre sur le chemin, et l'intérieur du bâtiment doit être vide depuis le temps.
On finissait par arrivé au bout, on devait traverser une dizaine de mettre à découvert. On se préparait, prenait notre souffle et notre élan. Puis, on courait.

La traverser, c'était effectué sans aucun mal, et cela, j'en étais extrêmement soulagé. On nous avait ouvert la porte que nous avions blindée afin d'avoir pu être immédiatement à l'abri. Dedans, on voyait tout le monde qui se posait, certains se faisaient soigner, d'autre se dépêcher de remballer les affaires restantes. Je voyais Jisoo qui courait vers nous. Elle ne perdait pas un seul instant pour prendre Agust dans ses bras. J'étais jalouse, mais je ne réagissais pas, j'avais abandonné, il y a bien longtemps. Elle se mit ensuite à me regarder en pleurant un peu, puis, elle me tendait sa main vers mon visage, que j'approchais afin qu'elle me caresse légèrement.
- On a compte que six morts dans nos rangs, et aucun prisonniers. On s'en sort bien.
Je souriais à cette nouvelle, certes, il manquait du monde, mais ce n'est rien de catastrophique par rapport a ce dont je m'attendais.
- Ou est Lisa ?
Jisoo me souriait, elle semblait tout à fait soulager.
- Elle est déjà repartie, et nous n'allons pas tarder à faire de même.
Je lâchais enfin un petit sourire, nous avions fait le pire, nous allions enfin pouvoir partir de cet enfer.

L'Impasse tragique (jenlisa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant