L'Impasse tragique (jenlisa)

Chapitre 21 : L'enquête (Ryujin)

On venait tout juste de rentrer dans nos bureaux. Je voyais Jennie immédiatement partir à son bureau et s'enfermer dans celui-ci. Hopper lui croulait sous la paperasse, et la mienne n'était guère mieux. Après deux heures sur cette affaire, Doog-son venait d'arriver dans nos locaux, ce qui faisait ressortir Jennie de son bureau.
- J'ai eu le ministre de l'Intérieur, il demande la plus grande vigilance dans la ville. Aussi, nous serons à partir de maintenant toujours équipé d'armes à feu et de gilet par balle. Et aussi nous allons avoir des renforts au vu de la situation.
On ne disait rien, on allait se remettre simplement à nos papiers. Mais une fois qu'il était parti, Jennie me parlait à moi ainsi qu'à Hopper.
- Il y a quelque chose de bizarre dans cette affaire.
On se retournait et on se mettait à chuchoter ensemble.
- Quoi donc ? Lui demandait Hopper.
- D'après vous, pourquoi on a reçu cette vidéo ?
Elle nous regardait avec grande interrogation.
- On voulait que l'on vienne sur place pour les aider ?
Jennie hésitait avec cette réponse que je lui donnais.
- Ils veulent que l'on enquête sur eux, ce nouveau groupe.
- Tu insinues que cette vidéo a été envoyée par les défenseurs ?
Elle me faisait un oui de la tête, Hopper continuait dans cette voie.
- Ça me parait logique, tous les indices montrent que la vidéo a été prise par les défenseurs.
Jennie claquait des doigts en sa direction puis continuait.
- Ce n'est pas tout, les seuls corps trouvés sont ceux des assaillants, les défenseurs ont voulu brûler leurs preuves, que ce soit leur décès ou encore les incendies qui semblaient volontaires à l'intérieur du bâtiment.
J'acquiesçais, je me demandais comment elle faisait pour tout comprendre aussi rapidement.
- Jennie, lui demandai-je. D'après toi cela fait combien de temps qu'ils étaient là-bas ?
Elle haussait les épaules, alors je continuais.
- À mon avis, cela fait très longtemps, il y avait des caméras de surveillance un peu partout. Le portail d'entrée était défoncé, mais il n'était pas authentique et de plus, il était électrique. Il y avait aussi une issue de secours de prévue à l'arrière du second bâtiment.
Elle semblait bouche bée de mon analyse, Hopper voulait la continuer.
- Alors si cela fait longtemps qu'ils y étaient, pas étonnant qu'on ai fini par les trouver.
Je répondais non de la tête à sa vaine analyse.
- Non, cela est au contraire étonnant qu'ils aient pu rester cachés aussi longtemps. Le plus étonnant est qu'on ai réussi à les retrouver maintenant. Faites le lien avec la bagarre du restaurant, là encore les agresseurs savaient où se trouvaient leur objectif. À mon avis, ils les espionnent de l'intérieur, pour cela que le premier groupe s'est fait attaquer à l'école et a été en difficulté.
Mes deux collègues acquiesçaient simplement, Jennie se redressait et finissait la conversation avec cette phrase.
- Alors il faut retrouver et identifier qui est ce nouveau groupe, direction le bar.
On acquiesçait puis Hopper et moi-même nous levions et prenions notre arme de service afin de la suivre.

On arrivait dans ce fameux bar, on devenait des clients réguliers, je me disais. Mais on avait à peine de temps pour nous, car une fois arrivé, on voyait l'un des hommes nous repérer et prendre la sortie de service en courant.
- Ryujin, va l'intercepter ! Me disait Jennie.
Je ne perdais pas un instant et je me retournais vers la sortie du bar pour faire le tour du bâtiment. Je prenais ma matraque télescopique à la main et je le voyais qui partait dans la direction opposée à la mienne. Je faisais mon possible pour le rattraper, mais par chance, il faisait face à un mur au bout de l'allée. Il commençait à l'escalader alors que j'arrivais à ses pieds. Je sortais mon arme de service et je lui criais dessus.
- Tu bouges et je te descends.
Mais il continuait encore, alors, n'étant pas assez grande pour l'atteindre et par manque de temps, je lui tirai dans le genou une première balle. Il criait de toutes ses forces, mais cela ne l'empêchait pas de commencer à passer sa première jambe. Il allait se faire basculer, alors je prenais un peu d'élan afin de sauter et de lui attraper sa jambe blessée. Il criait à nouveau de douleur au point d'en perdre le moyen et de lâcher prise. On tombait tous les deux de la hauteur, du même côté et lui sur moi-même.
J'avais mal aux fesses, mal au dos, mais lui n'était pas mieux. Avant de me redresser et de me relever, je lui donnais un coup de pied afin qu'il ne soit plus sur moi tout en lui criant dessus.
- Dégage de là !
Une fois fait, je me redressais, secouait de la poussière que j'avais sur moi, puis je voyais Jennie qui ouvrait la porte où il était passé. Elle me regardait faire et lâchait un petit sourire.
- À ce que je vois, on a eu quelque complication.
Je me moquais de sa remarque, mais je n'oubliais pas d'embarquer notre suspect.

Une fois dans la salle d'interrogatoire, Hopper s'occupait de lui poser des questions. On attendait des réponses, et vite, mais celui qui se faisait interroger ne répondait pas.
- Jennie, on perd du temps.
Elle levait les yeux au ciel.
- Ne me fatigue pas Ryujin, on a le temps.
- Si on perd trop de temps, d'autres massacres auront lieu.
Je regardais l'interrogatoire, il n'avançait pas, et cela m'agaçait. Jennie, quant à elle, avait les bras croisés, elle se tournait vers moi avec un gros point d'interrogation sur la tête.
- Je crois que je commence à cerner la situation.
Elle me regardait avec un grand sourire qui me terrorisait un peu. Elle prenait la direction de la salle d'interrogatoire.
Je la voyais faire, elle entrait dans la salle d'interrogatoire et menaçait le vendeur.
- Le nom de votre cachette ! Le nom !
Elle donnait un coup-de-poing sur son visage, reposait cette question, en mettait un deuxième poing au visage. Il se redressait, terrorisait, mais rien ne sortait de sa bouche. Elle allait en remettre un autre, mais à ce moment-là, il mettait ses mains devant sa bouche.
- Je vais parler. Une boîte de nuit sur le boulevard nord. El canasova, ils ont une cachette à l'étage, beaucoup d'armes, et de monde.
Jennie arrêtait, elle le regardait avec mépris. On avait un nom, et moi le message était déjà envoyé à Lisa. Jennie me regardait et avait un petit sourire. Elle revenait me voir, entrait dans la pièce et me chuchotait à l'oreille.
- On aura le résultat des documents d'ici là, par un ami que je connais bien.
Je lui souriais, on semblait bien se comprendre.