LII - Avicci

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« Monday left me broken,
Tuesday, I was through with hoping,
Wednesday, my empty arms were open,
Thursday, waiting for love, waiting for love
Thank the stars it's Friday,
I'm burning like a firegone wild on Saturday,
Guess I won't be coming to church on Sunday »
Waiting for love, Avicii

(lundi m'a laissé brisé, j'ai traversé mardi avec espoir, mercredi, mes bras vides étaient ouverts, jeudi attendre l'amour, attendre l'amour... Merci les étoiles (le ciel dans une traduction moins littérale), c'est vendredi, je brûle comme un feu déchaîné samedi, je suppose que je ne viendrais pas à l'église dimanche)

    -Tu as prit ton PC ?
    -Oui.
    -Assez de lecture pour une semaine ?
    -Oui.
    -Des somnifères ?
    -Marc...
    -Prend-les.
    -Non, j'ai pas envie.
    -Alex...
    -J'ai dit non.

    Alexander se détourna de son oncle, croisant ses bras sur son torse. Il avait l'impression d'être un enfant sous toutes les attentions de son oncle, comme s'il ne pouvait pas faire ses affaires tout seul à presque vingt ans. Et puis il le gonflait avec ses putains de somnifères : il n'avait pas envie de les prendre, merde, ce n'était pas si difficile à comprendre. Il détestait dormir d'un sommeil forcé, encore plus lorsqu'il était dans un lieu où il ne se sentait pas en sécurité ; il ne se sentait pas en sécurité chez son père. Les somnifères le laissaient toujours groguis au réveil, ne lui permettant pas d'agir promptement et avec efficacité et donc de faire face aux imprévus, et ils rendaient son sommeil lourd, l'empêchant de se réveiller au moindre bruit. Et si ça pouvait être désagréable, Alexander aimait savoir qu'il pouvait sortir des limbes rapidement en cas de problèmes ou, plus probable dans le cas présent, si quelqu'un rentrait dans sa chambre.

    -Alex, répéta Marc d'un ton où perçait l'inquiétude et le chagrin, et il s'en voulut immédiatement. S'il te plaît, prends-les, ajouta-t-il en posant une main sur son épaule.
    -J'ai pas envie, répéta Alex avec abattement en se retournant.
    -Tu ne feras pas une seule nuit correcte si tu ne les prends pas.
    -J'ai pas envie d'y aller. Marc parut désemparé un instant.
    -Je sais, je suis désolé, répondit-il en le prenant dans ses bras.

    À nouveau, Alexander avait sérieusement l'impression d'être un gamin, à se faire couver et rassurer comme Marc le faisait. C'était un peu humiliant. Mais, en même temps, l'étudiant n'était pas certain qu'il pourrait affronter cette journée sans le réconfort de son oncle. Il avait tellement peur de retourner chez son géniteur, de devoir affronter ses réflexions désagréables et déplacées, et ses foutues idées à la con... Il était tellement mieux ici, chez lui. Alexander enfonça son visage dans l'épaule de Marc comme pour ne plus avoir à faire face au monde autour de lui, à la réalité. Son oncle caressa ses cheveux pendant une minute entière avant de finalement l'embrasser sur le front et de le relâcher.

    -Ce n'est qu'une toute petite semaine, Pumpkin.
    -C'est une éternité, marmonna-t-il.
    -Si tu as le moindre problème, appelle-moi, d'accord ? Je viendrais te chercher immédiatement.
    -D'accord...
    -Allez, allons-y.

Alexander attrapa sa valise et la traîna à l'extérieur, la mine contrite. Marc avait déjà amené la voiture juste devant la maison et il n'eut qu'à la porter le temps de la mettre dans le coffre. L'étudiant refermait à peine celui-ci qu'il fut interpellé par ce qu'il reconnut comme étant la voix de son petit-ami. Il se retourna et sourit en voyant Raphaël se précipiter vers lui. L'adolescent s'arrêta lorsqu'il n'y eut plus que quelques centimètres qui les séparait, regarda à gauche et à droite avant de poser ses deux mains sur ses joues, de se mettre sur la pointe des pieds et de l'embrasser avec passion. Alexander glissa ses bras autour de sa nuque et se pencha pour faciliter leur baiser.

Le temps qu'il fautOù les histoires vivent. Découvrez maintenant