LIV - One Piece

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« Peu importe à quel point tu m'frappes, tu es celui qui est blessé ! »
– One Piece (Arc Big Mom), Luffy à Sanji



    Alexander n'était pas devin, mais lorsque qu'il entendit des coups frappés à sa porte, il sut immédiatement que c'était Raphaël. Alors il l'invita à entrer, à la fois ravie et surprit de le voir.

    -Salut, Chaton, un problème ? Raphaël secoua la tête de gauche à droite et, fermant la porte, vint s'asseoir à côté de lui dans son lit.
    -J'reste pas, dit-il en liant leurs lèvres.
    -Dommage, répondit Alexander en l'amenant à lui pour l'embrasser plus longuement.
    -Neil est toujours là. L'étudiant grogna de frustration et s'éloigna quelque peu de son petit-ami pour ne pas être tenté.
    -J'emmerde ton frère. L'adolescent eut un maigre sourire. Qu'est-ce qu'il y a, alors ?
    -Hum, j'voulais juste te confier... Il sortit d'un sac qu'il avait amené les cahiers à dessins et les crayons qu'il lui avait offert, ainsi que son matériel de peinture – depuis quand avait-il un matériel de peinture ? –, des feutres par dizaines et autres trucs dans le genre. ...ça.
    -Ah. Mais pourquoi ? Raphaël soupira.
    -Parce que... parce que mon frère a vu un de mes dessins et... Bref, j'peux plus continuer à dessiner, pas pour l'instant.
    -Sérieusement ? Mais tu adores ça !
    -Alex, s'il te plaît. L'adolescent avait l'air épuisé, ça l'ébranla.
    -Il t'a interdit de le faire ?
    -Non.
    -Mais alors pourquoi...?
    -J'ai juste plus envie et... Il soupira à nouveau. Laisse tomber, d'accord ?
    -Qu'est-ce qu'il a fait ?
    -Alex, pas maintenant, s'échina son petit-ami, les yeux dans les siens le défiant d'insister.
    -D'accord, céda l'étudiant.
    -Merci, dit Raphaël, un profond soulagement se peignant sur son visage.
    -Passe-moi ça.
    -Tiens.

    Alexander récupéra les dizaines de dessins et s'efforça de les mettre bien à plat sous son lit sans les abîmer. Puis il s'empara de tout le matériel que possédait son petit-ami et le répartit à gauche et à droite, tentant de trouver de la place dans sa chambre déjà surchargée. Il ignorait pourquoi, mais il était déçu que Raphaël veuille abandonner le dessin. Il était tellement doué et... Son regard se posa sur les crayons qu'il lui avait offert et repensa aux trois cahiers sous son lit. Il eut un sourire désabusé. Ouais, c'était en fait une pensée purement égoïste, hein ? Il voulait simplement que Raphaël utilise encore ce qu'il lui avait offert. Quel con...

    -Je pourrais regarder au moins ?
    -Hors de question. J'les montre à personne.
    -Même pas à moi ?

    Raphaël ouvrit la bouche mais la referma aussi sec et Alexander devina le « surtout pas à toi » qui avait failli lui échapper. Il soupira. Ba, tampis, il n'avait plus qu'à rester frustré toute sa vie de ne pas savoir ce que son copain pouvait bien dessiner. Celui-ci ne tarda d'ailleurs pas à se coller dans son dos, l'emprisonnant dans ses bras.

    -Merci, dit-il contre son épaule.
    -De rien, répondit Alexander en se retournant pour mieux le prendre dans ses bras.
    -Quand Neil sera partit, faudra que j'te parle d'un truc.
    -Tu veux me tuer de suspense ou quoi ? grogna Alexander.

    Raphaël rit et Alexander ne parvint pas à lui en vouloir, ni même à étouffer la bouffée de tendresse qui le prit aux tripes. Il serra son petit-ami contre lui et embrassa ses cheveux bouclés.

    -Je t'aime.
    -Je t'aime aussi.

    N'empêche, Neil devait avoir un sacré un problème pour s'en prendre autant à Raphaël, Alexander se demandait ce qui se tramait dans sa tête ; qu'est-ce qui avait bien pu le rendre aussi méchant ?



Le temps qu'il fautOù les histoires vivent. Découvrez maintenant