T2.
Lorsque Lyam Ivory atteint ses dix-huit ans, dans son esprit tout est clair : il doit absolument conserver sa place dans l'équipe de baseball dont il est le capitaine, préserver ses joueurs et ne pas gaffer jusqu'à la fin de son diplôme.
Petit...
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L Y A M I V O R Y .
Columbia, New York.
Passer l'entraînement de baseball sur le banc de touche est la pire idée que Zach ait pu avoir pour m'aider, les observer rire et se lancer la balle sans la moindre hésitation m'enfonce un peu plus. La neige qui tombe sur le terrain ne semble pas les déranger, mais c'était bien avant que Mason hurle pour faire une bataille à l'extérieur.
- Tu ne veux pas les rejoindre ?
Sterling dépose avec lenteur le matériel sur le banc tout en réajustant son bonnet gris.
- Non.
Les mains dans les poches, je tente de trouver un peu de chaleur pour me réchauffer, mes yeux piquent toujours autant et ma simple veste en jean n'aide en rien.
- Encore quelques semaines et tu pourras rentrer chez toi, c'était une belle année.
Si les conditions avaient été meilleures, un rire serait sorti de mes lèvres sans attendre, mais je n'ai plus la force de faire semblant cette fois.
- Une belle année pour vous, certainement.
Hésitant, il passe son bras autour de mes épaules avant de me ramener contre son torse, l'odeur de sueur mélangée au café qu'il a l'habitude d'ingurgiter m'agresse.
- Tu as du potentiel Lyam, les fêtes et l'alcool sont une passade obligatoire à l'adolescence, mais tu as survécu à cette horrible mascarade. Tu es en vie, essaie de t'en rendre compte et d'apprécier ce qui t'entoure.
Sa silhouette s'éloigne du terrain alors que je déglutis, mes yeux se posent sur l'herbe à présent recouverte de neige. La batte de baseball à mes pieds est plus tentatrice qu'une lame, au moment où je m'apprête à retourner au dortoir, l'arrière de mon crâne devient soudainement froid. La boule de neige s'écrase à mes pieds dans un bruit sourd.
- Bordel Mason tu..
Le sourire en coin de mon attaquant fait battre mon cœur un peu plus fort pour la première fois depuis deux semaines, il n'a plus aucune trace de sang ni aucune lueur de colère dans son regard.
- Tu apprécies ce qui t'entoure ?
Ses converses noires désormais trempées par l'humidité frôlent les miennes.
- Ne me touche pas, chuchotais-je, surtout pas.
Lui tourner le dos après ce qui s'est passé est sûrement la pire idée, pourtant je continue d'avancer vers le campus en espérant qu'il ne soit qu'un cauchemar.
