T2.
Lorsque Lyam Ivory atteint ses dix-huit ans, dans son esprit tout est clair : il doit absolument conserver sa place dans l'équipe de baseball dont il est le capitaine, préserver ses joueurs et ne pas gaffer jusqu'à la fin de son diplôme.
Petit...
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L Y A M I V O R Y .
Columbia, New York.
Le vide. Le manque de discussion fraternel. C'est le début de cette soirée chaotique qui avait pourtant si bien démarré selon les dires de Colin, mais elle est couverte de mensonge et de haine.
- Comment avance les cours ?
En piquant ma fourchette dans le peu de nourriture présente dans mon assiette, je relève froidement les yeux vers le brun qui hausse les sourcils.
- Ne fais pas comme si tu t'en soucier.
Sam n'a pas pu venir.
Je suis en train de sombrer uniquement parce que l'un de mes meilleurs amis a été retenu dix minutes trop tard à son examen de biologie. Des tas de questions envahissent mon esprit sans que je ne puisse les poser.
Comment était l'ouverture de la galerie ? Papa est-il toujours aussi fier de toi ? Son enfant prodige.
- Je m'en soucie.
Si ces mots n'étaient pas sortis aussi rapidement, j'aurais presque pu y croire une seconde fois, mais malheureusement il m'a déjà eu. Au centre de la table, Cooper débouche une bouteille de vin avant d'en verser à chaque verre, sauf le mien.
- L'alcool ne va pas avec ton traitement.
Évidemment. La mort de son petit frère dû à un mélange d'antidépresseurs et d'alcool n'est pas ses futurs projets.
- Peu importe.
L'odeur de cerise qui s'échappe des cheveux châtains d'Espen m'aide à me concentrer uniquement sur le nombre d'heures avant de pouvoir rentrer au campus.
- Papa demande ce que tu souhaites faire pour ton anniversaire, un cadeau n'est pas facile à trouver en quelques semaines.
La raison pour laquelle ce n'est pas lui qui me le demande prouve une nouvelle fois qu'il n'en a rien à faire, Colin passe encore en premier.
- Ce n'est que dans sept mois.
Soudainement, un silence plane au centre du séjour alors que je relève les yeux en interrogant Espen du regard. Mais ce que je lis dans le sien est un pur supplice, une demande qui m'oblige à ne pas craquer.
Pourquoi est-ce que je craquerais ?
- Ton père pense à l'avance. avoue Cooper accompagné d'un rire.
Quand je remarque l'air absent sur le visage de ce dernier, je comprends enfin ce qui est en train de se passer. Mon père ne pense pas à l'avance, il a oublié la date de mon anniversaire et Colin semble aussi l'avoir rayé de sa mémoire.
- Rassure-moi tu.. tu connais la date de ma naissance Colin ?
Ses yeux se ferment légèrement alors que le mouvement de ses doigts me permet de voir un peu plus ses cernes. Sauf qu'en ce moment, son état de fatigue est le cadet de mes soucis, mon cœur est en train de se briser à nouveau.
