OBLIVION || Bucky Halloween Fanfiction || 18+

DIX : 31 octobre

« Because days come and go
But my feelings for you are forever »

- Forever / Papa Roach

ISABELLE
8h23

Ce n'est pas le soleil qui me réveille.

C'est un souffle près de moi.

Durant un instant, je crois que c'est Bucky, jusqu'à ce que les époques me rattrapent et je me souvienne de l'année dans laquelle je me trouve.

Mes cicatrices frottent contre la couverture qui me recouvre. Je ravale mon regret et l'écarte de moi, ignorant la seconde respiration, assumant qu'il s'agit de Leander.

Les souvenirs de la veille me rattrapent et je me plaque contre le matelas, la couverture sur ma poitrine.

Ce n'est pas Leander.

C'est bel et bien Bucky.

Je tourne la tête, m'attendant à le trouver éveillé, mais il a les yeux résolument fermés.

Il n'est pas couché sur le lit, mais assit sur une chaise près de ma table de chevet. Il a dû la prendre dans la cuisine.

Je m'assois, confuse. Son arme est à ses pieds et sa ceinture couverte d'armes également.

Est-ce...

Est-ce qu'il se sent en sécurité?

Avec moi?

Cette idée me réchauffe le cœur. Je souris en admirant ses traits endormis, agréablement surprise de le trouver toujours ici.

Il est encore plus beau que dans mon souvenir.

Je tends la main pour agripper un t-shirt qui gît au sol et l'enfile, puis me lève et récupère des joggings noirs. En les enfilant, je vois un bandage rudimentaire sur la cuisse que j'ai gratté. En levant les yeux vers James, je trouve la gaze qui repose encore entre ses doigts crispés.

Quelque chose de chaud et de doux grandit dans ma poitrine et je me mets à pleurer sans raison apparente.

Il m'a soigné.

Il a prit soin de moi.

Je revois l'éclat troublé dans son regard hier soir, la confusion profonde qui s'y trouvait et la souffrance, fortement ancrée en lui, s'y reflétant.

Je ne sais pas ce qu'il a traversé. Je ne sais pas pourquoi ni comment il peut être encore en vie. Je ne sais pas ce qui s'est passé pour qu'il perde la mémoire. Je ne sais pas pourquoi le bon Dieu nous a réuni, une deuxième fois. Mais ce que je sais, c'est qu'il ne m'a pas complètement oublié. Pas assez, en tout cas, pour ne pas prendre soin de moi.

J'efface mes larmes et m'approche de lui. Ses cheveux sales retombent devant son visage, cachant ses traits qui m'ont tant manqués. Je m'arrête à quelques pas de lui, les mains tremblantes.

Quand j'écarte une mèche de sa chevelure, l'éclat bleu de ses yeux croise le mien.

Je sursaute et recule. Il se lève, sans s'étirer comme chaque personne normale qui se réveille d'une sieste, et s'avance vers moi sans un bruit.

Il est menaçant.

Et alors qu'il me surplombe et qu'il s'avance d'un pas décidé, je réalise autre chose qui me trouble.

J'ai peur de lui.

Je recule, le cœur battant à tout rompre, jusqu'à heurter le mur. Je suis dans une impasse. Je ne peux plus reculer et avancer serait me jeter dans la gueule du loup. Mes doigts tremblant se crispent contre mon t-shirt et je le serre de toutes mes forces en tournant la tête vers la gauche, fuyant les iris du Soldat.