OBLIVION || Bucky Halloween Fanfiction || 18+

UN : 19 octobre

« Take a good look at me now,
can't sou see I've changed? »

- Monster You Made / Pop Evil

ISABELLE
11h53

J'ai besoin d'être dépaysée.

Une fois de plus.

Je me suis adaptée à la vie en 2016, à la technologie complexe et aux règles sociales trop nombreuses. Je me suis adaptée au comportement des gens et de leurs points de vue étranges.

J'ai besoin d'être dépaysée.

J'en ai marre d'être immobile, de toujours savoir quoi faire, de toujours savoir ce qui arrivera au prochain tournant.

J'ai besoin de changement, d'action, d'un peu de nouveauté dans ma routine monotone.

Ma vie tourne en rond.

Le temps passe et je suis encore coincée ici, à côté de mon frère qui me fait la leçon sur tout et n'importe quoi.

Je dois changer de pays, changer d'air, changer de vie, là, maintenant. J'ai besoin d'être dépaysée de nouveau, de ressentir la piqûre de l'inconnu.

Comme toujours, Steve n'est pas d'accord. Je n'en ai rien à faire. Être sa cadette ne fait pas de moi quelqu'un de fragile. J'ai 94 ans, pas 14!

- Tu auras besoin de moi, argumente-t-il.

Je lève les yeux au ciel.

- Je t'en prie, Steven. Je suis celle qui sait comment utiliser Twitter, ici, répliquai-je.

- Twitter ne te sera d'aucune utilité, à Bucharest!

- Pas plus qu'ici.

Je pose une main sur son épaule.

- J'ai besoin de changer de quotidien. La vie à New York, c'est angoissant. Routinier et angoissant. J'ai besoin d'une autre sorte de frayeur. La peur de l'inconnu, j'explique.

- Ça ne fait aucun sens! Tu ne fais aucun sens! argumente-t-il.

Je hausse les épaules et relâche la sienne. J'ai vraiment besoin de m'éloigner. La grande ville? Pas pour moi. Bucharest est un peu plus restreinte, puis, je peux me contenter d'un coin de campagne.

- Il y a des espaces ruraux à New York, ajoute-t-il.

- Je dois quitter le sol américain, c'est tout. Je ne m'attends pas à ce que tu comprennes, de toute façon, tu tiens trop à ton emblème.

Je zieute son bouclier. Il est adossé contre le mur et brille sous le soleil d'octobre.

Depuis qu'il s'est mis en tête de reprendre ses fonctions de Captain America, il passe tout son temps à se battre. Je m'ennuie. J'ai peur pour lui, et comme toujours, mon moyen de défense est la fuite. Je m'éloigne en me disant que si je ne le vois pas, il ne lui arrivera rien.

Steve fronce les sourcils et soupire. Sa marque de fabrique est là : le pincement de lèvres désapprobateur.

- Tu n'as pas d'argent, continue-t-il.