Je veux vivre Tome II : Vengeance sanglante - Dark Romance

Une confiance aveugle - Irina

J'ai l'impression de m'enfoncer dans un cauchemar sans nom. Depuis mon arrivée ici, et depuis que j'avais retrouvé la mémoire sur ce fatidique mois de décembre, je pensais être loin de tout ça. À l'abri de mes démons, dans un endroit sûr, dans lequel rien ne pouvait m'atteindre. Pourtant, mon violeur, l'une des causes de mon mal-être, se trouve devant moi. Ses cheveux ont poussé depuis notre dernière rencontre. Ils sont mi-longs, gras, lui tombant sur le visage. Son regard est sombre, la rétine remplie de sang. Même ses vêtements sont négligés. Ses iris sont vissés dans les miens, m'implorant de lui venir en aide ou peut-être est-il juste surpris de me voir dans ces lieux.

Mais, que fout-il ici ?

Une tonne d'événements se bouscule pour être au premier rang de ma vie.

Joaquim.

Olivia.

John.

J'ai bien trop de mal à assimiler ce qu'il m'arrive, de plus mon corps me lâche dans un moment aussi terrifiant que celui-ci. Mon cœur bat bien trop rapidement, manquant de s'échapper à chaque douleur qu'il me procure dans la poitrine. Mes poings sont serrés au point que mes ongles s'enfoncent dans mes paumes et me picote assez pour comprendre que, j'en suis presque à l'étape du saignement.

— Irina, souffle-t-il dans un sanglot.

Je contracte la mâchoire pour tenter de contrôle la rage qui sommeille en moi. Je refuse de croire qu'Alek soit à l'origine de sa présence. Il sait ce qu'il m'a fait, ce qu'ils m'ont fait. Et le voilà qu'il le laisse vivre sous le même toit. J'ai envie de me dire que ce n'est pas ce que je pourrais m'imaginer, que tout cela n'est qu'un malentendu.

— Je t'en prie, dit-il.

— Tu n'es qu'un connard qui m'a violé, craché-je entre mes dents.

— Je le sais, putain ! s'exclame-t-il en faisant un pas vers moi.

Le garde sort son arme, prêt à le pointer sur lui, mais d'un mouvement de main je lui interdis de réagir tout de suite. John jette un œil vers l'homme près de lui, puis avance encore vers moi. Il laisse tout de même une distance.

— Je regrette tellement, Irina. J'ai merdé et j'en paye le prix fort chaque jour, je te le jure. Je meurs quand on me rappelle ma foutue erreur. Je... Je t'en supplie.

Les larmes coulent en abandon le long de son visage, au rythme des miennes qui se mélange à une amertume. Je lui voue une haine immense à ce moment même. Reprenant le contrôle sur mon corps et ne pouvant retenir ce que j'ai au fond de moi, j'explose dans une rage folle, puis lui déballe tout.

— Est-ce que j'ai eu le choix moi ? Est-ce que tu as pris en compte mes supplications ? J'ai été attachée sur ton putain de lit, sans possibilités de m'échapper. J'ai pleuré, j'avais peur, j'étais en train de mourir. Tu es venue sur moi et tu m'as dit que tout irait bien, John.

Je me retourne subitement, me saisissant d'un couteau de cuisine, prête à lui planter pour le voir périr pour ce que j'ai dû encaisser. Au moment de lui faire de nouveau face, comme sorti de nulle part, Aleksander retient mon poignet que je laisse fendre dans un mouvement vers mon violeur.

— Lâche-moi ! crié-je en le repoussant de ma main libre.

Il n'en démord pas et me désarme avec une grande rapidité. Ses bras m'enlacent avec force, puis je l'entends ordonner au garde de faire partir John. Je me mets à hurler des injures, tentant de me libérer de son emprise. Il n'a pas le droit de me faire ça, je refuse. Ce connard mérite de mourir, il n'a pas le privilège de respirer et de s'en sortir comme si de rien n'était.